Plongée dans la discipline depuis son enfance, Anne Tran (23 ans) a répondu à nos questions sur son sport, encore trop méconnu en France. Elle se confie sur le confinement, sa discipline et comment elle est arrivée ou elle en est. Entretien.
Anne Tran évolue au Racing Club de France, en région parisienne. Région qui l’a vu naître. Avec d’anciens joueurs comme parents, faire de cette discipline une grande partie de sa vie est rapidement devenu une évidence. Une médaille d’argent en double aux championnats d’Europe de 2018 et une de bronze en 2020. Elle détient déjà un palmarès respectable.
Le confinement
Pendant le confinement, j’ai clairement pas le temps de m’ennuyer, en parallèle de ma carrière je fais des études de kinésithérapie, donc j’ai pas mal de boulot chez moi. J’essaie de travailler sur mes cours six heures par jour à peu près. Ce qui est bien c’est que du coup je prends plus le temps pour faire les choses, j’ai plus de temps pour les études que d’habitude ou je suis toujours à droite, à gauche. Après une fois que j’ai bossé sur mes cours j’ai deux entraînements par jour, deux heures par jour. Donc non je ne m’ennuie pas ! Personnellement, j’ai peut-être été moins déçue que d’autres sportives du report des Jeux Olympiques car j’étais hors course pour les qualifications. Ma partenaire s’est blessée donc on a pas pu se qualifier.
La condition physique
Au-delà des entraînements quotidiens, le préparateur physique au club nous envoie des programmes chaque semaine, on a aussi deux conférences en visio avec le coach par semaine. On peut aussi faire de l’imagerie. On travaille un peu plus sur l’aspect technique avec le coach, sur les déplacements etc. Moi j’ai la chance d’avoir un grand jardin où je peux m’entraîner. On a forcément peur en tant que sportif de perdre en niveau ou de se blesser à la reprise. Moi par exemple c’est la première fois que je m’arrête plus d’une semaine en huit ans ! Alors oui, l’adrénaline qu’on ressent lorsque l’on rentre dans une salle ça manque, mais après une saison à émotions comme celle-ci, un break ça fait pas de mal.
Sa passion du badminton
D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours joué au badminton. Mes parents sont d’anciens joueurs. Ma mère est vice-présidente du Racing Club de France et mon père est coach là-bas, donc rapidement je les ai suivis sur des Opens de France et d’autres « petites » compétitions. De mon côté j’ai commencé la compétition à l’âge de huit ans. Au début je n’aimais pas vraiment le badminton mais rapidement quand j’ai commencé la compétition je me suis dit : Ouais … C’est ça que je veux faire ! Et depuis voilà, j’ai intégré le club et j’ai envie de continuer ma carrière le plus longtemps possible.
Vivre de sa passion
Aujourd’hui c’est pas facile de vivre du badminton, c’est pas encore un sport très reconnu en France. Heureusement on a le soutien de nos fédérations, de nos clubs, de nos sponsors. Moi j’arrive quand même à en vivre un minimum mais il me fallait quelque chose pour pouvoir vivre à côté, vivre vraiment décemment. C’est pour ça que je fais des études. Franchement ça a pas mal évolué depuis quelques années, beaucoup de joueurs arrivent à vivre vraiment du bad. Après c’est plus des joueurs de simple et des hommes. Je ne pense pas que y ait vraiment de différences entre les joueurs hommes et femmes au niveau financier. Je pense juste que le sport a toujours été comme ça. Pour ma part j’aimerais pousser ma carrière le plus loin possible, pourquoi pas jusqu’à Paris 2024, après on verra comment ça aura évolué !
Photo à la Une : (@DR)
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