Licenciée depuis un peu plus de deux ans seulement au Stade Français, Juliette Irondoll a participé à son premier Half Ironman en août 2018. La triathlète s’est longuement confiée pour Le Sport au Féminin. Son parcours, la difficulté d’un Ironman et la reprise incertaine des compétitions, elle n’a éludé aucun sujet. Entretien.
Avec quatre Half Ironman une participation à son premier Iron Man à Nice en juin 2019, Juliette Irondoll commence à laisser sa marque dans sa discipline. Avec 4km de natation, 180km de vélo et un marathon lors de chaque course, cette épreuve est redoutable. Elle demande à chaque sportif de repousser ses limites. La membre du club du Stade Français a pris le temps de se confier pour Le Sport au Féminin en évoquant les coulisses de ce sport si intense, mais qui reste encore trop peu reconnue. Entretien.
Son parcours
Il y a encore deux ans, je n’avais pas encore de club. Je me suis rapidement mis dans la tête de réaliser un Ironman. J’ai rencontré un avocat qui faisait ça et je me suis rendu compte que c’était totalement possible, même pour une femme. J’ai alors souhaité rejoindre le Stade Français. J’ai rapidement dû me mettre au niveau en natation, vu que je n’avais jamais nagé auparavant. Mon premier Ironman était en juin 2019. Le parcours avait été réduit à cause d’un pic de pollution et de chaleur. J’étais énervée parce que j’avais fait plusieurs erreurs de course, car j’avais mal géré la nutrition. J’ai aussi beaucoup souffert de la chaleur. Mais c’était quand même une immense fierté pour moi. Surtout que pendant le marathon, beaucoup de coureurs marchaient. C’était un plaisir de passer devant tous ces hommes ! (rires) C’était plutôt rigolo de me mettre à un sport qui n’était pas du tout le mien à la base.
La fin de saison
Personnellement, j’ai très bien vécu le confinement. Je me dis qu’il fallait accepter ce que l’on ne peut changer. J’ai vu les points positifs de la période. J’ai connu une grosse blessure qui a duré tout l’hiver et qui m’a empêché de m’entraîner. Là, je vais avoir plus de temps pour retrouver mon niveau. J’ai investi dans un home-trainer. C’est vrai qu’au début c’était un petit peu bizarre pour ma famille, mais c’était hors de question que j’arrête de m’entraîner. Avec mon club, on a des séances d’entraînement sur Zoom. On fait notamment du vélo et du yoga. On organise également des « courses inter clubs » sur la plateforme Zwift. Un logiciel qui simule un parcours en vélo avec les montées et les descentes. En ce moment, il y a beaucoup de cyclistes qui « geekent » ! (rires).
Ses objectifs à venir
Mon objectif est de pouvoir refaire un Iron Man, mais quand ? Personne ne le sait. J’airais peut-être au Mexique en novembre. À cause du coronavirus, tout est reporté en septembre. Mais honnêtement, on ne sait même pas si ça va avoir lieu. Mon prochain Ironman devait être au Kazakhstan parce que j’aime bien voyager en même temps que les courses, mais là les frontières vont rester fermées. La plupart des athlètes ne pourront pas se rendre sur les courses. Personne ne pourra voyager. 90% des triathlètes ne vivent pas de la discipline et on travaille à côté. Même si on dépense de l’argent plus que l’on en gagne pour les courses, on est forcément déçus parce que chaque course est un exutoire.
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Photo à la Une : (@Irondoll)