Si le futur du football féminin aux États-Unis avait un visage, ce serait sans aucun doute celui d’Olivia Moultrie. À 15 ans, la Californienne bat tous les records de précocité et vient de signer professionnelle dans son club de Portland Thorns. Megan Rapinoe et Alex Morgan peuvent dormir sur leurs deux oreilles, le futur du soccer est entre de bonnes mains. Focus sur la future star du ballon rond au pays de l’Oncle Sam.
Vivre son rêve. Voici le but que s’est fixé Olivia Moultrie. Ce rêve est devenu réalité le week-end dernier, lorsque, pour la première fois de sa jeune carrière, la prodige de 15 ans foule la pelouse du Lynn Family Stadium à Louiville dans le Kentucky. À la 83ème minute de jeu, elle remplace sa coéquipière Angela Salem et devient la plus jeune footballeuse de l’histoire de la National Women Soccer League (NWSL). Numéro 42 dans le dos, elle vient de faire le premier pas le plus important de sa vie.
Pourtant tout n’a pas été un long fleuve tranquille pour la jeune Olivia. Elle, qui appartient à son club de Portland Thorns depuis ses 13 ans, a dû mener un long combat avec les instances juridiques du pays pour pouvoir toucher le cuir dans un match officiel. La ligue professionnelle de football américaine n’autorise pas les jeunes filles de moins de 18 ans à signer un contrat professionnel, et par conséquent, à participer aux rencontres officielles. Il fallait changer les choses pour voir la talentueuse Olivia, et elle les a changées. Avec la signature de son nouveau contrat, elle est désormais liée à son équipe pour les trois prochaines années. Une première victoire dans la carrière de la footballeuse pleine de détermination qui a officialisé la signature de son contrat sur son compte instagram.
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« Je suis très excitée de vous annoncer que j’ai signé mon premier contrat avec le club de Portland Thorns. (…) Mes objectifs sont bien plus importants que la simple signature d’un contrat mais c’est un premier pas très important. J’ai hâte de rentrer sur le terrain et d’aider mon équipe à gagner des matchs et des titres. »
Un joyau dès le berceau
Sa précocité n’a d’égal que son talent. La petite pépite commence à manier la ballon à 4 ans, elle s’entraîne chez elle sur un terrain d’entraînement spécifique pour lui permettre de travailler quotidiennement ses aptitudes footballistiques. À 12 ans, alors qu’elle n’était pas encore au collège, elle quitte l’école pour suivre des cours à domicile suivis de près par son père, qui l’accompagne désormais au fil de sa carrière. Avant d’épater son pays natal, Olivia vagabonde outre-atlantique et participe à de nombreux stages dans les plus grandes équipes européennes : l’Olympique Lyonnais, le Bayern Munich ou encore le Paris Saint-Germain, où elle s’entraînait avec les U17 garçons du club. À 13 ans, elle suivait déjà l’emploi du temps d’une joueuse professionnelle : séances d’entraînement quotidiennes avec le groupe pro, séances individuelles, matchs amicaux. 1m70 de talent pur ! Si son arrivée dans la NWSL à 15 ans fait énormément de bruit, Olivia Moultrie aurait pu baigner dans le grand bain bien plus tôt si la ligue l’avait voulu.
Une ascension vertigineuse
Si le côté sportif de l’adolescente fait perdre la tête aux observateurs, l’extra-sportif affole tout autant. À 11 ans, elle reçoit une bourse d’études pour intégrer l’université de la Caroline du Nord et pour jouer avec les Tar Heels, l’équipe la plus titrée de l’histoire du football féminin universitaire. Anson Dorrance, même après 41 ans passés à la tête de l’équipe féminine, s’exclame : « c’est le genre de joueuse pour laquelle vous sortez votre chéquier pour la voir jouer ». À 13 ans, elle signe son premier contrat de droit à l’image avec la compagnie Wasserman Media Group qui gère également des sportifs reconnus dans le monde entier comme Russell Westbrook (NBA), James Harden (NBA), Maya Moore (WNBA) ou encore une certaine … Megan Rapinoe.
Cerise sur le gâteau, la jeune fille s’est attirée les convoitises de l’une des plus grandes marques d’équipements sportifs : Nike. La marque à la virgule a décidé de sponsoriser Olivia pour une durée de neuf ans avec un contrat avoisinant un montant supérieur à celui d’une bourse de quatre ans dans une grande université, soit environ 300.000 dollars. Elle apparaît même dans un spot publicitaire aux côtés de Simone Biles et Serena Williams.
« It’s only crazy until you do it » (C’est seulement fou jusqu’à ce que tu le fasses) — Olivia Moultrie sur Instagram
Abnégation, courage, don de soi, travail, accompagnés d’une légère (énorme) pointe de talent. Olivia Moultrie est un mélange parfait de qualités qui feront d’elle, sans aucun doute, la futur star du football aux États-Unis. En attendant, celle que l’on surnomme « Liv » vit son rêve le plus cher les yeux grands ouverts, et surtout, remplis d’étoiles.
Photo à la Une : (@Timbers)