La défenseure de l’équipe de France, Aïssatou Tounkara, s’est exprimée, à un peu plus d’un mois du début de la Coupe du monde. La joueuse de l’Atlético Madrid est impatiente à l’idée de vivre cette prestigieuse compétition en France.
« Pour l’instant, je ne suis concentrée que sur mes objectifs en club. » Aïssatou Tounkara ne s’en cache pas. Avant de se plonger dans la Coupe du monde avec l’équipe de France, la défenseure de vingt-quatre ans espère vivre « quelque chose de grand » avec son club, l’Atlético Madrid, encore en course pour remporter la première division féminine et la Coupe de la Reine. Samedi dernier, à l’issue de la victoire des Rojiblancas sur leur pelouse face au Valence CF (3-0), l’ancienne joueuse du Paris FC s’est confiée pour « Le Sport au Féminin » sur la Coupe du monde en France, à un peu moins d’un mois du début de la compétition. Vainqueur de la Coupe du monde des moins de dix-sept ans en 2012 et du Championnat d’Europe des moins de dix-neuf ans en 2013 avec les Bleues, Aïssatou Tounkara espère cette fois décrocher un titre chez les grandes.
Aïssatou, la Coupe du monde approche à grands pas. Ressentez-vous tout l’engouement que suscite cette compétition en France ?
Quand nous arrivons à Clairefontaine, on le ressent tout de suite. Quelque chose a changé. On sent que les Français et les Françaises sont derrière nous et nous soutiennent. On l’a vu lors de nos dernières rencontres. Les stades étaient pleins. Cette Coupe du monde, ça va être quelque chose de grand. On a vraiment hâte d’y être. Quand la liste va sortir (l’entretien a été réalisé la semaine dernière, ndlr), ça va vraiment commencer à cogiter dans les têtes !
L’objectif, c’est de la remporter, cette Coupe du monde ?
(Sourire) Ça va être compliqué. Mais on y croit. C’est un rêve. En plus, on est à la maison. On se doit de faire les choses en grand. Nous n’avons encore jamais remporté de titre avec l’équipe de France. Donc pourquoi pas cette année. Mais avant ça, il y a encore beaucoup, beaucoup de boulot.
Quels sont les adversaires que vous craigniez le plus ?
Les nations qui ont déjà gagné des titres, comme l’Allemagne ou les États-Unis. L’Angleterre aussi. Et puis dès que l’on arrive en compétition, toutes les équipes sont prêtes. Il faudra se méfier de tout le monde. Chaque match sera difficile.
Aujourd’hui, vous pouvez regarder ces équipes droit dans les yeux.
Bien-sûr. Nous n’avons pas peur. Nous les avons déjà jouées en amical. Mais contre elles, il faudra être prêtes.
Disputer cette Coupe du monde en France n’ajoute-t-il pas une pression supplémentaire ?
Justement, il faut que l’on transforme cette pression en pression positive. Le public va être derrière nous. Il va nous pousser. On a tout pour réussir.
Avez-vous conscience de vivre quelque chose de fort, presque unique ?
On sait que ça va être quelque chose de grand. Que la Coupe du monde se déroule en France, c’est énorme. Cela n’arrivera qu’une seule fois dans nos vies. On va faire les choses bien (sourire).
Comment se passe la vie dans le groupe ?
Cela fait maintenant un an que le noyau de l’équipe est le même. On se connaît toute super bien. Quelque chose s’est créé dans ce groupe. Les titulaires, les remplaçantes, on s’entend toutes très bien. L’ambiance dans le vestiaire est très bonne. À nous de continuer comme ça pour prendre du plaisir jusqu’au bout.
D’un point de vue personnel, comment vivez-vous la concurrence en défense, notamment avec Wendie Renard et Griedge Mbock ?
C’est une charnière très rodée, qui se connaît super bien. Franchement, à leurs côtés, j’ai vraiment tout à apprendre. Ce sont des joueuses énormes qui ont gagné la Ligue des champions. Griedge à mon âge, mais elle a l’expérience d’une trentenaire (rires) ! À l’entraînement, on se parle beaucoup, on travaille ensemble. Elles me font beaucoup progresser. On est très soudé.
En rejoignant l’Espagne et l’Atlético Madrid en début de saison, avez-vous eu peur pour votre place en équipe de France ?
Certains peuvent penser que c’est un frein, mais pas du tout. J’ai foncé, sans réfléchir, et Corinne Diacre a toujours été derrière moi. Tant que je joue et que je réalise de bonnes performances, cela ne change rien.
À Madrid, propos recueillis par Romain Boisaubert.
Photo à la Une : (@FFF)