La demi-centre du Brest Bretagne Handball, Amandine Tissier (25 ans), s’est confiée sur la saison de son équipe tout en évoquant les objectifs du club brestois, deuxième du championnat et toujours en course en Ligue des champions et en Coupe de France.
Elle n’a rien perdu de sa superbe. Au contraire. Depuis son retour officiel à la compétition, le 2 février dernier, Amandine Tissier enchaîne les rencontres, empile les buts, avec une insouciance déconcertante. « La maladie l’a rendue beaucoup plus forte, assure sa coéquipière, Allison Pineau, championne d’Europe avec les Bleues en décembre dernier. Avant, c’était la petite Amandine fragile. Là, elle est plus guerrière dans son attitude. » En décembre dernier, alors que l’équipe de France se dirige tout droit vers le titre de champion d’Europe, la native de Sablé-sur-Sarthe ressent comme des fourmillements, persistants, dans les mains et les pieds. Après examens médicaux, le verdict tombe : la jeune demi-centre formée au HAC Handball est atteinte de sclérose en plaques. Un choc. « Dans notre planning de vie, surtout à nos âges, on ne prévoit pas la maladie. » À vingt-cinq ans, pourtant, elle s’accroche. Et n’entend pas lâcher ses rêves. « À court terme, je veux profiter du hand à fond. » Encore en lice pour remporter le championnat, la Coupe de France ou la Ligue des champions avec Brest, Amandine Tissier nous a accordé un entretien sur ses ambitions cette saison. Extraits.
Quel regard portez-vous sur la saison de votre équipe jusqu’à présent ?
Pour l’instant, notre saison est plutôt bonne. Nous sommes encore en course dans trois compétitions. Tout reste à jouer. Que ce soit en championnat ou en Coupe de France. Et en Ligue des champions, nous ne sommes pas encore éliminées. Si l’on gagne les trois prochaines rencontres, nous avons une chance de rallier les quarts de finale. L’objectif, en début de saison, était de se qualifier pour le tour principal. C’est ce que l’on a réussi à faire pour l’instant.
L’enchaînement des rencontres n’est pas trop difficile à gérer ?
Ce n’est jamais facile de jouer tous les trois jours. C’est une période difficile et usante physiquement. Avec les blessures, ça peut vite devenir compliqué. Mais dans l’ensemble, on s’en sort plutôt bien.
En championnat, Metz semble inarrêtable…
Metz a la chance de s’appuyer sur une équipe en place depuis plusieurs saisons et qui a connu très peu de changements dans son effectif. A l’inverse de nous, qui repartons pratiquement de zéro tous les ans. Il nous faut plus de temps pour trouver des repères. Mais la lutte pour le titre s’annonce serrée jusqu’au bout.

Justement, cette défaite contre Nice le week-end dernier, qui laisse Metz conforter sa première place, n’a pas été trop difficile à digérer ?
Un peu, si. Nous avons fait une bonne première période, mais nous avons baissé de rythme en deuxième mi-temps. Nous sommes tombées sur une grande Hatadou Sako, qui a réalisé plusieurs arrêts décisifs. L’accumulation des matchs et des déplacements a peut-être pesé physiquement et mentalement.
Quels objectifs ont été fixés par le club cette saison ?
D’aller chercher au moins un titre ! Le club a pour objectif de garnir son palmarès dans les années à venir. Si la Coupe de France n’est pas forcément la priorité, on va quand même jouer cette compétition à fond avec l’envie d’aller au bout. En championnat, l’objectif est d’aller en finale pour tenter de décrocher le titre de championne.
Avez-vous l’impression que le titre de championne d’Europe décroché par les Bleues en décembre dernier a changé quelque chose au sein du championnat ?
Je trouve que le titre des françaises nous permet d’avoir un championnat encore plus costaud. Clairement, les rencontres sont plus denses, plus accrochées cette saison.
Ce titre participe aussi à l’essor du handball féminin en France…
J’ai l’impression que les titres permettent à chaque fois d’attirer encore plus de public. Les gens s’intéressent de plus en plus à notre discipline. À Brest, il est difficile de s’en rendre compte puisque l’Arena est toujours pleine, que ce soit contre le dernier ou en Ligue des champions (elle rigole). Mais à Nantes, on voit la différence depuis quelques années. Avant, il n’y avait pas autant de monde dans les tribunes. Cet engouement est la conséquence de ce titre de championne d’Europe.
D’un point de vue personnel, comment jugez-vous votre saison jusqu’ici ?
À cause de mon hospitalisation et de mes soucis de santé, je n’ai pas joué énormément cette saison. Mais j’ai repris la compétition il y a trois semaines, après une préparation physique. Les mois à venir vont être importants. J’essaye d’être au top de ma forme pour aider l’équipe à remporter le titre cette saison.
Vous arrivez en fin de contrat à l’issue de la saison. Allez-vous prolonger ?
J’ai rencontré les dirigeants. Mais je n’ai pas encore pris de décision sur mon avenir professionnel. Je pense que j’aurais fait mon choix dans les semaines à venir.
Photo à la Une : (@Olivier Stephan/BBH)
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