La D1 Arkema est actuellement en pause. L’occasion de prendre du recul et d’analyser la communication des clubs sur les réseaux sociaux.
Les clubs qui ont une communication spécifique à leur équipe féminine
Certains clubs l’ont bien compris, la visibilité du football féminin ne passe pas seulement par le terrain. Aussi, les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans l’effervescence autour d’une équipe. Annonces de résultats, partages de vidéos et d’interviews exclusives de joueuses, coulisses du club, … certains clubs ne manquent pas d’idées pour alimenter quasi-quotidiennement leurs réseaux sociaux. Et les supporters répondent présents : plus de 315 000 personnes suivent la page Facebook PSG Féminines, des centaines d’interactions sur les publications du Paris FC féminines, etc.
Et pour certains clubs comme l’OL Féminin, cette utilisation des réseaux sociaux n’est pas récente. Présent sur Twitter depuis 2011, sa page compte plus de 60 000 abonnés et génère des publications presque aussi commentées et partagées que celles de son pendant masculin. D’ailleurs, le club ne s’y est pas trompé au moment de se lancer sur Instagram : il a mis en place un compte commun à ses équipes masculines et féminines. Et propose aléatoirement des contenus autour de l’actualité des deux équipes. Ce qui semble tout à fait satisfaire les supporters. De même pour Bordeaux, qui malgré une présence restreinte de son équipe féminine sur Instagram, emploie à merveille Facebook et Twitter pour communiquer auprès de ses supporters. Ces dernières semaines, les vidéos des meilleurs moments de la saison rencontrent d’ailleurs un important succès.
Enfin, mention spéciale à l’ASJ Soyaux, qui contrairement aux clubs précédemment cités ne peut pas s’appuyer sur la popularité d’une équipe masculine pour rassembler les followers et qui bénéficie pourtant d’une belle communauté sur les trois principaux réseaux sociaux. Cela s’est d’ailleurs vérifié pendant le confinement quand le club a choisi de proposer des jeux pour assurer la continuité avec ses fans malgré l’interruption des compétitions.
Les clubs qui misent sur les comptes communs
Ne disposer que d’un compte, relayant aussi bien les contenus de l’équipe masculine que féminine d’un club peut à première vue, présenter de nombreux avantages : visibilité accrue des actualités de l’équipe féminine, mise à disposition des mêmes moyens de promotion, etc. Pourtant, tous les clubs de D1 Arkema n’utilisent pas cette mise en commun de la même manière et ne réussissent pas à en tirer les mêmes profits. Il y a d’abord les clubs comme Guingamp ou Montpellier qui s’en sortent très bien en ne dissociant pas leurs deux équipes et en proposant régulièrement des contenus sur leur équipe féminine. À cet égard, l’image de couverture du club héraultais sur Facebook et Twitter présente aussi bien des joueurs que des joueuses.
Pour d’autres comme Reims ou Fleury, c’est un entre-deux : des pages dédiées à l’équipe féminine très actives sur Facebook mais un choix de comptes communs sur Instagram et Twitter. Si le club de l’Essonne propose un juste équilibre entre les contenus sur ces deux réseaux sociaux, c’est moins le cas du côté du Stade de Reims. En effet, le dernier post relatif à l’équipe féminine sur Instagram remonte à la fin du mois de mars et si bien sûr, cette présence est probablement biaisée par la période de confinement, il n’en demeure pas moins que même en temps normal, c’est essentiellement l’équipe masculine qui occupe le devant de la scène. Pourtant, il est à noter que pour un club récemment arrivé en D1 Arkema, le Stade de Reims œuvre vraiment à la visibilité de son équipe féminine et réalise un véritable travail de promotion grâce aux réseaux sociaux.
Les clubs encore en évolution
Metz et Dijon font partie de ces clubs qui ont également choisi de miser sur des comptes communs aux équipes masculines et féminines. Un choix plutôt judicieux puisque ces deux équipes ne sont pas forcément les plus médiatisées du championnat. Malgré tout, le ratio posts sur l’équipe masculine et posts sur l’équipe féminine semble assez déséquilibré. Cependant, ces deux clubs proposent le suivi des matchs des féminines sur leur compte Twitter et de beaux focus sur certaines joueuses, comme lors du départ à la retraite d’Elise Bussaglia.
Reste donc l’OM qui semble être le club mettant le moins en avant son équipe féminine sur les réseaux sociaux. Certes, le club ne bénéficie pas de la même aura sportive que son rival parisien mais pourtant, il est étonnant de ne pas voir plus de posts relatifs aux féminines marseillaises sur les réseaux sociaux de l’OM. Le club avait pourtant bien lancé un compte Twitter dédié dès 2015. Mais a depuis choisi de tout centraliser sur le compte officiel du club. Une bonne idée à première vue puisque le compte de l’équipe féminine était suivi par à peine 20000 personnes quand le compte officiel du club rassemble plusieurs millions d’abonnés. Sauf que là où le bât blesse c’est que la place réservée aux féminines est très minoritaire sur les différents réseaux sociaux du club olympien. Par exemple, sur Instagram, si en temps normal, les matchs des féminines sont valorisés, depuis l’arrêt du championnat, le compte n’a dédié aucun post exclusivement à son équipe féminine. Dommage lorsque l’on sait que l’OM est l’un des clubs français les plus suivis à l’international…
En résumé, les clubs de D1 Arkema jouent tous le jeu des réseaux sociaux et se servent de ceux-ci pour toucher de nouveaux publics. Un outil de communication qui s’avère également bien utile lorsqu’il s’agit de remplir les stades. Et cela, Reims l’a bien compris, en y événementialisant ses gros matchs pour attirer le public au Stade Delaune.
Photo à la Une : (@PSG)