Devenue maman en février, la perchiste Ninon Guillon-Romarin n’a pas été retenue dans la sélection olympique de la Fédération Française d’Athlétisme (FFA). Une décision qui divise, alors que son club de Cergy-Pontoise (EACPA) se révolte dans un communiqué de presse.
« Une décision patriarcale et pleine d’injustice » de la part de la Fédération française d’athlétisme, selon le club de Ninon Guillon-Romarin, l’EACPA. La perchiste, devenue maman d’un petit garçon au mois de février dernier, n’a pas été sélectionnée pour les Jeux olympiques de Tokyo, alors qu’elle était la seule Française sélectionnable grâce à ses performances (4,70m) d’avant maternité, en 2019.
« Le comité de sélection a voulu punir cette athlète pour son choix d’avoir voulu être une mère » se révolte l’Entente agglomération Cergy-Pontoise athlétisme (EACPA), quelques jours après l’annonce du collectif tricolore pour Tokyo. Le recordwoman de France, avec un saut à 4,75m, est revenue très vite à la compétition après sa grossesse.
« La fédération lui a assuré qu’elle participerait aux Jeux et qu’elle pouvait aller au bout de son projet de devenir mère »
Le 13 juin, lors d’une compétition sur la piste de son club, elle était au bout du sautoir prête à s’élancer pour sauter. Courageuse, mais très loin de ses standards habituels (4,05m). Quelques semaines plus tard, le 26 juin, elle réitère aux championnats de France d’Angers. « Ils ont dit à Ninon qu’elle pouvait se préparer pour Tokyo, et au dernier moment ils lui ont demandé de sauter aux Championnats de France, donc forcément il manquait quelques semaines de préparation », explique Axel Chapelle, le compagnon de Ninon Guillon-Romarin.
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Au vu de ses performances largement en deçà du top niveau mondial, le FFA n’a pas tenu son accord avec la perchiste. « La Fédération lui a assuré qu’elle participerait aux Jeux et qu’elle pouvait au bout de son projet de devenir mère ». Les rêves de Ninon Guillon-Romarin se sont envolés, alors que son camp continue de dénoncer son histoire.
« Conscient de tous les efforts réalisés par l’athlète pour tenter de revenir à son meilleur niveau à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, le comité de sélection se doit de décider au vu de critères sportifs factuels et assume sa décision au regard de l’état des performances de l’athlète lors des récentes compétitions », s’est contenté de répondre la FFA sur cette affaire.
Une injustice à deux vitesses
« L’histoire aurait pu être belle » pour la cinquième des championnats d’Europe en 2018, termine l’EACPA. C’est certain, mais peut-être injuste face aux performances des jeunes athlètes montantes. A l’instar de la nouvelle championne de France élite, Margot Chevrier. Mais une décision totalement illégitime face aux homologues masculin, Pierre-Ambroise Bosse ou encore Pascal Martineau Lagarde, qualifiés d’office comme il avait été « promis ».
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Photo à la une : (@DR/Wikipédia)