Les essais de BMX débuteront ce dimanche et Axelle Etienne est déterminée. Pour elle, Tokyo n’est pas une étape avant Paris 2024 mais bien un défi à relever. Extrêmement sereine à quelques jours de son entrée en compétition, la pilote tricolore confie son ressenti, au Sport au féminin, sur cette édition particulière des Jeux.
Lorsque nous contactons la médaillée de Bronze aux Mondiaux 2019, il est 17h04 au Japon, 7 heures de plus qu’à Paris. Un nouveau rythme que la pensionnaire du Lempdes BMX Auvergne a dû apprivoiser.
Pour me préparer je me suis habituée à me lever très tôt. Et depuis que je suis à Tokyo, je me lève entre 4 heures et demie et 5heures et demie. J’ai souvent un coup de fatigue en début d’après-midi. Mais ça ne me pose pas trop de soucis parce que les courses vont être le matin. Donc j’arriverai pleine d’énergie et je ferai la sieste l’après-midi (rire). J’aimerais essayer de garder ce rythme-là, alors que je ne suis pas du matin habituellement, mais cette nouvelle configuration me plaît plutôt bien.
De quelle manière appréhendez-vous la compétition au vue de la situation sanitaire qui se dégrade encore ?
L’avant- départ au Japon était assez stressant, on a eu des tas de test PCR à faire. Depuis qu’on est au Japon ils nous laissent le nez tranquille, on fait des tests salivaires tous les matins. C’est beaucoup moins invasif et bien plus rapide. On est isolé donc il y a moins de risque de l’attraper. Je prends vraiment mes précautions donc je pense qu’il y a vraiment peu de chance que j’attrape le virus, je suis plutôt sereine même si on n’est jamais à l’abri de rien. Je ne trouve pas qu’il y a une atmosphère particulièrement pesante à cause du Covid, en revanche c’est évidemment que l’évènement est moins joyeux qu’il ne pourrait l’être. On essaie de profiter comme on peut, ça reste une compétition incroyable !
Comment s’est passé votre arrivée à Tokyo ?
J’ai atterri dimanche après-midi au Japon parce que je suis partie samedi soir de France. Ça s’est très bien passé on a été accueilli par les interprètes. Ensuite, on a logé à Hokuto quelques jours (dimanche à aujourd’hui). On vient tout juste d’arriver au village. Dans notre bâtiment il y a des Marocains, des Sénégalais et des Jamaïcains avec nous. Chaque pays à son étage, nous avons la chance d’être au cœur même du village, tous les sportifs n’ont pas cette chance, ils sont logés dans d’autres villes. On doit porter notre masque tout le temps dès qu’on se déplace. Malheureusement on a l’habitude donc ce n’est plus si dérangeant. Je partage ma chambre avec la remplaçante Camille Maire, elles sont spacieuses mais les lits sont en cartons.
Désormais vous êtes aux Jeux, un an après l’annonce de son report, comment vous sentez vous ?
Avec du recul, je pense que le report des Jeux a été un gros point positif pour moi. En 2018, j’ai eu de grosses blessures à l’épaule (déchirure du tendu et de l’infra-épineux), donc en 2019, à 1 an des JO, j’étais encore juste. C’était très douloureux, j’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre. J’ai pu prendre le temps nécessaire pour me remettre en forme, une saison entière pour me remuscler. J’arrive bien préparée et plus forte, mais je sais aussi que c’est le cas pour les concurrentes. Il faut se tenir prête et c’est ce qui rend la compétition intéressante.
Quelles va être l’organisation des jours à venir ?
Jusqu’à dimanche on va caler quelques entraînements pour se maintenir en forme. Le gros du travail de préparation on l’a finalisé à Hokuto. L’important c’est de faire quelques séances de sprint et de musculation pour arriver pleine de jus. Pour l’instant ça va très bien, j’essaie de ne pas me mettre de pression inutile, mais on verra bien quand ça aura commencé ! Le but c’est de se donner à fond et de prendre un maximum de plaisir. Avoir aucun regret c’est mon unique objectif ! Le meilleur moyen de performer c’est de s’amuser.
Est-ce que vous réalisez que vous êtes aux Jeux de Tokyo 2021 ?
D’être aux Jeux c’est un rêve, je réalise la chance que j’ai. Ça fait des années que j’ai ça en tête. J’ai envie de tout donner. Je ne me fixe pas de statut particulier. Je n’y pense pas, je prends cette événement comme une autre compétition. Je reste focus sur ce que je sais faire. C’est possible de moins bien rouler à cause de la pression, comme pour tous les sportifs ! Mais il faut trouver le bon dosage entre la tension et les stress qui nous amèneront l’adrénaline nécessaire pour être compétitive.
Pensez vous que l’absence de public jouera sur votre moral ?
Je roule parce que j’adore mon sport, c’est vraiment dommage qu’il n’y est pas de public parce que c’est un soutien primordial. Mais je sais qu’ils sont derrière nous et qu’ils seront présents à Paris en 2024. On sait qu’ils seront derrière leurs écrans, même si c’est tard dans la nuit ! Même si mes proches ne sont pas physiquement là, ils sont vraiment tout proches. Je ne vois pas les Jeux de Tokyo comme une étape mais comme un moment présent dont il faut profiter à fond.
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Photo à la Une : (@AFP)
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