Fin février dernier, la Fédération française de rugby (FFR) a annoncé l’arrêt de toutes compétitions pour les clubs de rugby amateurs, en raison de la situation sanitaire. Ne tournant plus depuis un an, le monde du ballon ovale non-professionnel se démène pour maintenir la pratique, bien que l’enjeu compétitif ait disparu.
« On essaie de se motiver par des formes de jeu mais on ne peut pas avoir de contacts aujourd’hui. On a du jeu de touch où il faut aller très vite mais cela ne plaît pas à tout le monde. On fait semblant… Le rugby c’est quand même un sport de contact…», se désole Marc Joachin, représentant du projet de développement du rugby féminin dans le bassin aixois. Les temps que traversent les clubs de rugby non-professionnels en cette période de Coronavirus sont compliqués. Après une saison amputée l’année dernière, les équipes amateures doivent faire face à une saison blanche, provoquée par un premier arrêt temporaire des compétitions en novembre dernier, puis définitif au mois de février. Mesure qui vient un peu plus encore ébranler la motivation des joueuses.
Le « sportif » au point mort
Ce qui galvanise les joueuses au quotidien, c’est l’enjeu. Les rencontres. Pourtant, cet aspect « sportif », comme le décrit Marc Joachin, semble s’être peu à peu évaporé après des mois passés dans l’incertitude. « Le confinement de fin octobre nous a déjà interdit pas mal de choses. L’entrainement sportif entre autres. On a fait de l’entretien, du développement technique mais pas des modes avec des formes de jeu puisqu’on avait pas de tactique, pas de match à faire. Depuis novembre, on bricole sur un effectif incomplet, des gens qui ne peuvent pas se déplacer… Ce qui a un effet négatif. » Un problème loin d’être réglé, surtout avec l’annonce de l’arrêt total des championnats fédéraux.
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Mais l’équipe de l’Entente Aixoise (composée de joueuses du Provence Rugby, du Rugby Club Marseillais, de l’Aix Université Club et d’autres filles de la zone d’Aix), tente de positiver et maintenir le cap. « Nous sommes en train d’essayer de redonner une essence sportive au projet mais sur des objectifs qui ne concernent pas le championnat. On va peut être faire des petits tournois sur du 7 ou sur du 10. En gros, on prépare déjà la saison prochaine. Parce qu’en fin de saison, au mieux, nous aurons des petits tournois mais pas pour autant un groupe uni et un jeu développé. » Des soucis similaires à d’autres équipes de rugby amateures pour qui deux saisons sont passées sans pouvoir instaurer une véritable emprunte de jeu.
Une cohésion de groupe mise à mal
Si la cohésion de groupe passe par les matchs et par le jeu, les clubs de rugby amateurs n’ont malheureusement pas eu le temps de la développer. En un an, les joueuses de l’Entente Aixoise (Fédérale 2) n’ont connu que deux matchs officiels. Trop peu pour former une véritable cohésion d’équipe. Et l’arrêt total du championnat vient porter le coup de grâce. « La baisse de motivation franchement, elle est présente, avoue Camille Caillol, capitaine de l’Entente Aixoise, savoir qu’on a plus de compétition… On fait comme on peut aux entraînements. On maintient le lien mais c’est compliqué…»
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Autre problème : le couvre feu. Si les entraînements ont encore lieu, il est très difficile pour les joueuses de conjuguer vie professionnelle et sportive. La difficulté s’allonge dans le temps. Elle érafle la cohésion de groupe, mais aussi la motivation des rugbywomen. « En janvier, cela s’est compliqué pour les entraînements. Pas tout le monde pouvait venir, à cause du couvre feu. Beaucoup travaillent donc ne peuvent pas se libérer comme ça. Mais c’est tout de même mieux qu’en novembre, où l’interdiction de déplacement était en vigueur…»
Mais si tout semble négatif, les différents acteurs du club amateur de Provence positivent. Ils auront peut-être des matchs à disputer au début de l’été. Puisque comme l’a annoncé la Fédération, tout sera mis en œuvre pour favoriser la reprise de la pratique d’ici le mois de juillet. Ce qu’approuve Camille Caillol. « Cela serait bien qu’on fasse des matchs amicaux…On a toutes envie de jouer, de progresser comme de s’éclater… » Une envie partagée par l’ensemble du monde du rugby amateur, et de tous les autres sports à l’arrêt.
Photo à la Une : (@unsplash)
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