Le 9 mars dernier, Manon Brunet, Charlotte Lembach, Sara Balzer et Cécilia Berder, ont qualifié l’équipe de France de sabre pour les JO. Désormais, c’est l’incertitude sur le plan individuel pour Cécilia Berder. Une chose est sûre, peu importe les choix des entraineurs, les Bleues seront « performantes. »
L’équipe de France s’est officiellement qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Au terme d’une année rythmée par les compétitions, les Bleues, vice-championnes du Monde, ont décroché leur ticket pour Tokyo la semaine dernière, à Athènes, lors de l’antépénultième étape de la Coupe du Monde de sabre. Cécilia Berder est revenue sur ces « longues étapes » jusqu’à l’obtention du précieux sésame.
La sabreuse du Cercle d’escrime orléanais a largement évoqué la suite des évènements, mis en berne par l’épidémie de Coronavirus et toutes les questions qui en découlent. Quelles sabreuses iront à Tokyo ? Comment se distinguer sans compétitions ? La situation de crise sanitaire est difficile à gérer pour de nombreux sportifs lors de cette année olympique.
Vous avez terminé septième à Athènes. Il y a eu du relâchement face à la Pologne en quart une fois que vous étiez assurée d’aller à Tokyo ?
Je ne dirais pas ça. En ayant gagné aux Etats-Unis, on était en bonne position. On est tombé sur des filles qui n’avaient plus rien à perdre, qui ont très bien joué le jeu. Ce n’était clairement pas du relâchement mais plus des imprécisions et des fautes techniques face à des tueuses. On est passé à travers. A Athènes, on s’est qualifié mais on n’a pas fait une bonne compétition. On se qualifie sur notre moins bonne compet’ de l’année, c’est original. On va tout de suite retourner au travail.
Il n’y en aura que trois qui iront au Japon. Manon Brunet quasi assurée de s’y rendre avec son classement. Vous êtes en bonne position pour y aller également.
Il y a tellement d’aléas dans le sport que je ne préfère pas m’avancer. Manon fait un super début de saison en gagnant une Coupe du monde, elle est en avance. Pour moi, avec les deux manches restantes, une fille peut à tout moment me passer devant. Je préfère attendre. Je crois que c’est le thème de ces prochains jours. On a déjà qualifié l’équipe, ce qui est agréable. Les garçons devaient se qualifier par équipe sur la dernière manche, mais elle a été annulée. Ils ne savent donc pas s’ils sont qualifiés parce qu’ils étaient encore en course, ou éliminés parce que la manche a été annulée. Ce n’est pas facile à gérer.
Si j’ai la chance d’y aller, ce sera forcément agréable. Cette équipe de France est vraiment costaud. Peu importe ce que décideront les entraineurs, il y aura une équipe compétitive. Quoi qu’il arrive ce sera une bonne équipe.
C’est quoi la suite désormais avec l’annulation de plusieurs compétitions ?
On subit le Coronavirus. Nous n’avons plus aucune compétition pendant un mois, tout a été annulé. C’est surtout ça qui est difficile à gérer. C’est bien beau de se qualifier en équipe, mais il faut réussir à se qualifier dans cette équipe. On est encore dix Françaises pour trois places. C’est le début d’une autre course qui est encore plus compliquée. Ce n’est pas parce que vous avez qualifié l’équipe que vous faites automatiquement partie de cette dernière. Il nous restait deux compétitions pour se départager et là, elles sont annulées. Ce n’est pas une position très confortable. Tout le monde est dans la même situation. On ne comprend pas grand chose donc on ne fait qu’attendre.
Comment faire pour bien se préparer pendant cette crise sanitaire ?
Notre préparateur technique est partie dans des réflexions impossibles. Il ne sait pas quand est-ce qu’on doit être prête. De notre coté, on ne sait pas quand est-ce qu’on va retourner à l’entraînement et retrouver la compétition. C’est le flou total. Pour le moment, c’est un mois sans compétition, mais est-ce que ça va être plus, est-ce que les compétitions sont annulées, reportées, on ne sait pas. Ce n’est pas super agréable, mais ce n’est que du sport. Il y a d’autre urgence à gérer. Je parlais avec des collègues dans d’autres sports, on est tous dans la même situation. C’est une année olympique et pour tous les sports, c’est une situation assez délicate à vivre.
Les objectifs sont d’ores et déjà fixés ? Une médaille ?
Par équipes, évidemment. Il n’y a personne qui va aux JO pour faire de la figuration, donc évidemment. Les objectifs sont très clairs. C’est la plus belle compétition qu’on puisse imaginer. Tout est plus beau, grand, féerique. La piste est magnifique, la salle est belle. Le sabre est plus lourd. On a vécu des championnats du Monde incroyable à Budapest mais le fait que les Jeux Olympiques soit espacés de quatre ans, ça crée ce sentiment de rareté. Tout est plus intense. Tous les escrimeurs s’entraînent pour aller là-bas.
Vous êtes journaliste en parallèle pour FranceInfo. Comment combinez vous ces deux casquettes ?
J’ai un emploi du temps aménagé où je réalise des chroniques tous les dimanches. J’essaie d’adapter ça avec FranceInfo. Je suis une des seules qui travaille à côté. Il faut bien gagner sa vie, soit on a des sponsors, soit on travaille. C’est prenant, cette année j’ai la chance d’avoir le journaliste Fabrice Rigobert à mes côtés qui m’aide beaucoup sur mes chroniques. Il est hyper-compréhensif et fan de sport. On propose des chroniques une fois par semaine. Il se déplace parfois à l’entraînement pour venir m’aider. Cette année, c’est beaucoup plus relax parce qu’il est là, qu’il est passionné et à fond dans le projet. Il y a des gens comme lui qui donnent du temps pour vous donc il faut en profiter. Ca fait cinq ans que je suis là-bas, et qu’il puisse m’accompagner dans les montages et les prises de son, c’est top.
Photo à la Une : (@Escrime-FFE)