Championne de France Elite et Espoir, Claire Palou (19 ans), spécialiste du steeple, symbolise le futur tricolore de la discipline. Elle est revenue sur ses très bonnes performances actuelles pour notre média. Entretien.
2021 a bien commencé pour Claire Palou. Elle a battu un record. Celui de la meilleure performance française de tous les temps au 2000m steeple à Dortmund (Allemagne), le 7 février dernier, en 6:07.40. La coureuse de 19 ans, pensionnaire de l’INSEP, n’en n’est pas à son premier coup d’éclat. Détentrice du record de France junior du 2000 et 3000m steeple depuis l’été dernier, elle s’assure un avenir radieux à travers sa discipline. Le Sport au Féminin s’est entretenu avec l’athlète sur sa rentrée et son statut d’espoir, quelque jours avant sa victoire à Miramas et son titre de championne de France Elite (21 février).
Claire, comment se passe votre rentrée ?
Cela se passe très bien pour l’instant. J’ai bien préparé mes compétitions en Afrique du Sud pendant mon stage. J’y vais avec de l’envie et je ne me mets pas de pression sur des chronos. C’est pour valider le travail que j’ai fait.
Quels sont vos objectifs pour l’année qui arrive ?
Je vais participer aux Championnats d’Europe espoirs à Bergen pendant la saison estivale. Là-bas, je veux décrocher une très bonne place sur steeple. Je pense avoir les capacités de faire un podium.
Donc une année conséquente malgré la Covid…
Oui (rires). La Covid n’a pas encore trop perturbé la saison.
Est-ce difficile de courir sans public ?
Non. Je n’ai pas remarqué de différences. Je n’ai jamais fais de compétition en salle, en ce moment ce sont mes premières donc je ne vois pas vraiment ce qui change. Cela fait bizarre de voir les salles vides mais il y a le staff, les athlètes, les juges… Il y a aussi des lives internet que mes proches peuvent suivre, donc c’est quand même bien.
« Je ne me mets pas de pression. Je me dis que je n’ai rien à prouver, j’ai tout à montrer, rien à perdre »
Est-ce qu’être considérée comme un espoir français de l’athlétisme constitue une pression ?
Non, je ne le vois pas comme cela. C’est vrai que cela pourrait l’être mais je ne me mets pas de pression. Je me dis que je n’ai rien à prouver, j’ai tout à montrer, rien à perdre. Donc je fais ce que j’ai à faire. Je le fais pour moi, et pas pour les autres.
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Quel recul prenez-vous sur vos performances passées, en particulier celle du meeting de Cergy, l’été dernier ?
Je sens que j’ai passé un gros cap. Je pense que j’en apprends de plus en plus de jour en jour en étant à l’INSEP, surtout avec mon coach. Même si Cergy n’est pas particulièrement loin, je sens qu’il y a une énorme différence avec aujourd’hui. Je me rends maintenant compte qu’à l’époque je n’étais pas encore assez mature et que j’ai encore beaucoup de choses à améliorer. Cela va être long. Je verrai où cela me mène.
Pensez-vous un peu aux Jeux Olympiques ?
Oui, c’est un de mes objectifs. Mais cette année je ne me mets pas cela en tête. J’en ai un peu parlé avec mon coach. Nous nous étions dit que si j’étais à mon meilleur niveau, cela pouvait être possible. Donc si cela se fait, cela sera un plus. Mais mon véritable objectif JO concerne Paris 2024.
Prenez-vous exemple sur des personnes qui vous poussent dans vos retranchements et vous tirent vers le haut au quotidien ?
J’admire beaucoup Gesa Krause, une Allemande. J’ai couru avec elle à Dortmund. Elle a gagné la course. J’aime cette personne parce que c’est l’une des meilleures mondiales sur steeple actuellement. Elle a fini 3e aux Championnats du monde à Doha. C’est une fille qui n’est pas forcément au top de sa forme tout le temps, notamment cet hiver. Mais par exemple, l’été, elle est vraiment impressionnante. Je trouve que cela me met moins de barrières de faire des compétitions avec elle. Cela me prouve que tout est possible. J’aime sa personnalité, elle prouve que tout n’est pas toujours tout rose, mais qu’on peut se surpasser. C’est ce que j’essaye de faire.
Photo à la Une : (@clairepalou)
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