Alors qu’elle s’apprête à affronter Jessica Eye pour un combat attendu, la 14ème mondiale d’UFC en poids mouche, Manon Fiorot, a répondu à nos questions.
D’où vous vient cet amour pour les sports de combat ?
J’ai commencé par le karaté quand j’avais 7 ans. A cette époque à Nice, il y avait un grand karatéka, Christophe Pinna, qui a été champion du monde et qui était ami avec mon père. Le club de karaté était à côté de chez moi donc j’ai pu commencer comme ça.
Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts en professionnel, en 2018 ?
Pour être honnête, c’est un très mauvais souvenir. Le combat se jouait à deux catégories au-dessus de la mienne mais j’ai perdu sur stricte décision donc on ne peut pas dire que c’était une grosse défaite.
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Malgré ça, je reste contente que cette défaite face à Leah McCourt soit intervenue au début de ma carrière parce qu’elle m’a permis de directement comprendre ce que c’était de perdre. Evidemment, je n’ai plus du tout envie de vivre ça.
Depuis, l’évolution est belle : 3/3 en UFC dont la dernière victoire en date contre Mayra Bueno Silva. Comment analysez-vous ce combat ?
Cette fois, ce n’est pas une défaite mais ce combat fait également partie de mes moins bons souvenirs. J’ai abordé le combat avec une forme physique loin d’être optimale due aux séquelles que le Covid m’a laissé. Pour revenir chronologiquement sur ce qui s’est passé, j’ai été testé positive avant le combat et on est restés se confiner à Las Vegas en repoussant la date de l’affrontement avec Mayra. J’ai donc eu une semaine où les symptômes m’ont réellement impacté et je devais gérer en même temps la perte de poids et mon alimentation.
Valentina Shevchenko ? Une immense combattante
Manon Fiorot
J’ai ensuite eu une semaine pour me préparer en faisant venir une sparring partner du Canada et j’ai vraiment senti la fatigue durant ces entraînements. Avec l’appui de mon équipe j’ai finalement décidé de maintenir le combat et dès les premières minutes je sentais que je n’étais pas vraiment à l’aise. Fatigue, souffle haut, mal aux muscles m’ont dérangé mais la bonne préparation que j’ai faite tout au long de l’année m’a quand même permise de gagner le combat. J’ai fait avec les fondamentaux en variant peu mes approches et en utilisant des techniques simples et ça a suffi donc tant mieux.
Vous avez le surnom de The Beast dans le milieu, qu’est ce que cela veut dire pour vous ?
Je pense que ce surnom me correspond bien. Quand j’entre dans la cage pour un combat, j’ai tendance à finir le combat, chose qui est assez rare pour une combattante féminine donc The Beast ça me va plutôt bien.
A l’UFC, il y a Valentina Shevchenko. Qu’est ce que vous pensez d’elle ? Qu’est ce qui vous manque pour être à son niveau aujourd’hui ?
C’est vrai que c’est une immense combattante. Je pense que dans un premier temps ce qu’il va me manquer va être l’expérience. Je n’ai que 3 combats UFC à mon actif alors qu’elle en a 13 donc ça joue forcément. Ensuite, il me manque pour l’instant des moyens.
Le snowboard me manque un peu
Manon Fiorot
Le jour où je devrais l’affronter, il faudra faire venir des sparring partners du monde entier et déployé beaucoup de moyens autour du combat pour faire un gros camp d’entraînement comme elle peut déjà le faire. L’équipe et les moyens sont importants pour maximiser les chances de victoire.
Le 5 mars, vous rencontrerez Jessica Eye, quelles sont les ambitions ?
Pour moi, c’est un combat de plus sur la route de la ceinture. Ce combat est tout de même important puisqu’il peut me permettre de rentrer dans le Top 10 et Jessica est une grosse adversaire. Elle a déjà affronté Valentina Shevchenko, elle a déjà combattu pour le titre donc elle a vraiment de l’expérience.
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Je pense quand même qu’elle est en fin de carrière, elle reste d’ailleurs sur trois défaites consécutives donc l’objectif est non seulement de gagner, mais également d’y mettre la manière. Il faut que j’arrive à la finir et je me sens confiante. Cette fois j’arrive vraiment en pleine forme, on a fait un gros camp d’entraînement donc je me sens vraiment prête.
Pour finir, quel rapport gardez-vous avec les sports d’hiver et notamment le snowboard en tant qu’ancienne championne de France ?
Pour être honnête, je n’ai pas vraiment de temps à y consacrer et mon entraîneur me l’interdit un peu (rires). Si demain je vais à la montagne, mon niveau me donnera envie de faire des figures et d’aller vite et ça augmentera les risques de blessure. Je mets ça de côté pour l’instant, donc, mais après ma carrière de MMA je m’y consacrerai à nouveau. J’ai encore plein d’amis qui font du snowboard et je dois avouer que ça me manque un peu.
Propos recueillis par Lucas Richet