Le football féminin a longtemps eu du mal à trouver son public. Peu de moyens mis à disposition par les fédérations, manque de visibilité dans les médias, professionnalisation des joueuses quasi inexistante, etc. Pourtant, ces dernières années, il semble avoir enfin connu le tournant tant attendu pour atteindre une reconnaissance.
Et alors qu’une nouvelle décennie s’achève, c’est l’occasion de faire le point sur les bouleversements majeurs qu’il aura connu pendant les années 2010. Sélection de faits marquants, partie deux.
Le championnat anglais s’est professionnalisé
S’il ne fallait retenir qu’un pays modèle ces dernières années, c’est bien l’Angleterre. Si pendant longtemps nos voisins ont semblé en retard dans le développement d’une pratique professionnelle pour le football féminin, ils ont su accélérer depuis le milieu des années 2010. L’objectif, avoir un championnat compétitif et permettant à toutes les joueuses d’évoluer dans un cadre proposant des infrastructures aussi évoluées que pour les garçons. Résultat, à un an de l’Euro sur ses terres, l’Angleterre dispose d’un championnat qui s’est professionnalisé et qui attire désormais les plus grandes joueuses du monde
Les Pays-Bas sont devenus une grande nation de football
Figurant depuis sa création dans les années 70 parmi les nations intermédiaires du football féminin, les Pays-Bas ont su changer de dimension pendant ces dix dernières années. Devenant ainsi l’une des plus grandes nations du football féminin. Portée par des jeunes joueuses devenues des stars de leur discipline telles que Vivian Miedema, Jackie Groenen, Daniëlle van de Donk, … la sélection hollandaise est l’actuelle tenante du titre de l’Euro et finaliste de la dernière coupe du monde. Un exemple de réussite pour la fédération qui a su accompagner son équipe féminine vers les sommets.
De nombreux clubs masculins historiques ont lancé leur section féminine
Italie, Espagne, Angleterre, … les grands championnats de football masculin disposent aujourd’hui de leur pendant féminin. Ces dernières années, les clubs masculines historiques ont créé des sections féminines et c’est ainsi que l’on peut aujourd’hui se régaler devant des affiches telles que Juventus-As Roma, Manchester United-Manchester City ou bientôt devant le classique espagnol Real Madrid-FC Barcelone. En termes d’image, il s’agit d’une sacrée avancée pour la visibilité du football féminin, qui peut surfer sur ces gros noms pour faire venir le public dans les stades.
La barre des 100 000 licenciées en France a été franchie
Autre témoin du boom du football féminin pendant les années 2010 : le fait que le nombre de licenciées en France ait dépassé la barre des 100 000 licenciées en 2016. Une avancée majeure pour une pratique du football qui s’est démocratisée. Les clubs ont su s’adapter afin d’accueillir de plus en plus de joueuses (jeunes ou moins jeunes). Aujourd’hui, on serait même proches des 200 000 licenciées. Une croissance spectaculaire, puisqu’au début des années 2010, seules 50 000 joueuses étaient licenciées à la FFF… !
Les équipes féminines ont intégré le jeu FIFA et les albums Panini
Autre fait marquant de cette dernière décennie : les joueuses ont intégré la pop culture footballistique. Premier fait marquant en 2011, quand pour la première fois, le mythique album Panini a décidé d’accorder une place aux joueuses à l’occasion du Mondial. Depuis, il est possible, comme pour les footballeurs, de collectionner les vignettes de ses joueuses préférées.
Quelques années plus tard, c’est le jeu FIFA qui a, à son tour, participé à la promotion du football féminin, en intégrant les joueuses à son jeu à partir de l’édition 2016. Le fait que l’un des jeux vidéos les plus vendus chaque année accorde enfin une place au football féminin est très révélateur de la popularité qu’ont commencé à connaître les joueuses ces dernières années.
Les années 2010 ont donc été remplies de nombreux signes très positifs pour la progression du football féminin ; une décennie qui aura peut-être vu plus d’avancées franches que toutes les précédentes réunies.
Cependant, malgré tout, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que le football féminin ne parvienne à être considéré comme l’équivalent de son pendant masculin. Et si dans cet article, nous avons choisi de nous focaliser que sur le positif, il ne faut pas oublier que dans de nombreux pays, la pratique du football pour les femmes est encore interdite. Espérons que la prochaine décennie sera enfin synonyme de changements et d’égalité…
Photo à la Une : (@FIFA)