À seulement 20 ans, la Française Charlotte Cagigos évolue en tant que seconde gardienne des Drakkars de Caen, l’équipe masculine normande de hockey sur glace. Elle est un cas unique dans l’Hexagone.
Une femme qui joue qu’avec des hommes, le cas est unique en France. Charlotte Cagigos, seconde gardienne des Drakkars de Caen, est l’unique athlète féminine du championnat de D1 – l’équivalent du second échelon national. Présentation d’une joueuse pas comme les autres.
Une mordue de hockey sur glace
Originaire de l’Hérault – et plus précisément de Montpellier, Charlotte Cagigos enfile les patins dès l’âge de 3 ans. Inscrite dès le début de son enfance à l’école sur glace, ses parents pensent qu’elle poursuivra dans le patinage artistique. Mais il n’en est rien. La jeune fille décide de suivre les traces de son grand frère qui pratique le hockey sur glace. Charlotte alterne entre hockey et étude, et après les entraînements, elle chausse les rollers lors de son temps libre. Elle n’arrête jamais le hockey et n’a d’yeux que pour sa passion.
>> A LIRE AUSSI : L’égalité homme-femme est un long combat selon Anne-Sophie Mathis
Une passion qu’elle verra comme une possibilité de parcours professionnel à 14 ans, lorsqu’elle quitte son sud natal pour rejoindre le sport étude de Chambéry en Savoie. Là-bas, elle évolue avec des filles de son niveau et sera dès son plus jeune âge confrontée à des hommes. En parallèle, elle ne lâche absolument pas ses études et obtient même son bac avec un an d’avance au sein de l’établissement savoyard.
Le grand saut dans le monde pro
Lors d’un entretien accordé à nos confrères de France24, la Montpelliéraine évoquait alors ses débuts dans la vie professionnelle : « Je recherchais un club qui me permettait d’évoluer en U17 élites (qui est l’équivalent du championnat masculin des moins de 17 ans), je désirais un club qui me donnerait du temps de jeu et me permettrait d’apprendre même si je suis une fille. Malheureusement tous les clubs n’ont pas cette ouverture d’esprit, mais lors d’un entretien à Caen, Virgile Mariette qui est le responsable du pôle espoir du club m’a lui immédiatement fait savoir que ce n’était pas un sujet pour lui que je sois une femme ou bien un homme. Il m’a directement mis dans des bonnes conditions et que du moment où je travaillais comme il le faut il ne ferait aucune différence. Ça m’a immédiatement mis à l’aise ».
Une autre femme avait déjà porté le maillot des Drakkars. Formée par le club, Nolwenn Rousselle a été deuxième gardienne du club normand au milieu des années 2000. Elle était alors la première femme à apparaître sur une feuille de match de Ligue Magnus, le plus haut niveau français masculin.
« Charlotte mérite totalement cette place. C’est une bosseuse, elle ne lâche rien. Elle est toujours à fond et a toujours envie de progresser », souligne Luc Chauvel, le coach des Drakkars. Avant d’ajouter : « Son intégration est réussie et les garçons la considèrent comme une joueuse de l’équipe comme les autres. » Même si « elle a encore beaucoup à apprendre et d’expérience à acquérir pour être titulaire », confirme son coach.
>> A LIRE AUSSI : Vers les premiers Jeux égalitaires de l’histoire ?
Les Jeux olympiques : Un grand rêve pas inaccessible
Bien que Charlotte débute à peine sa carrière professionnelle, elle rêve des Jeux Olympiques d’hiver de 2022. Un objectif loin d’être inatteignable pour la gardienne qui a déjà eu l’opportunité de participer à plusieurs rassemblements avec les Bleues. Pour cela, elle devra redoubler d’efforts et continuer d’impressionner le monde du hockey sur glace français pour atteindre les sommets de ce dernier. Et se faire aussi un nom au sein de l’équipe de France féminine de hockey sur glace.
Photo à la Une : (@Drakkarsdecaen)