Laurel Hubbard, qui deviendra la première athlète transgenre de l’histoire des Jeux Olympiques, a été vivement critiquée par une autre haltérophile. La Belge Anna Vanbellinghen déplore « cette mauvaise blague ».
L’officialisation de sa participation aux Jeux Olympiques n’a pas encore eu lieu que Laurel Hubbard est déjà au cœur d’une polémique. La Néo-Zélandaise de 43 ans va faire partie de la sélection kiwi grâce au nouveau système de qualification pour les Jeux dans sa catégorie des plus de 87 kg en haltérophilie. En effet, chaque nation ne pourra envoyer qu’un seul athlète donc en tant que 16ème mondiale, elle décrochera son billet pour Tokyo. Elle deviendrait la première athlète transgenre de l’histoire olympique.
Autorisées à participer aux Jeux Olympiques depuis Athènes en 2004, la seule condition pour les femmes transgenres est de diminuer 12 mois avant une compétition le taux de testostérone en dessous de la barre des 10 nanomoles/litre. Laurel Hubbard (Galvin avant sa transition en 2012) fait partie des outsiders de la compétition et peut rêver d’une médaille olympique. Il n’en faut pas moins pour agacer ses concurrentes comme la Belge Anna Vanbellinghen qui s’est confiée en interview à Inside the games.
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« Tout d’abord, je voudrais souligner que je soutiens pleinement la communauté transgenre et que ce que je m’apprête à dire ne vient pas d’un lieu de rejet de l’identité de cet athlète, a signalé la Belge de 27 ans. Je comprends que pour les autorités sportives, il y a beaucoup de difficultés à prendre en compte un phénomène aussi rare, mais pour les athlètes, tout cela ressemble à une mauvaise blague. Des opportunités de changement de vie sont manquées pour certains athlètes qui pourraient se qualifier pour les JO ou décrocher une médaille. Et nous sommes impuissants. »
Elle ajoute : « J’ai conscience que c’est très difficile de définir un cadre juridique pour la participation des transgenres au sport car il existe une variété infinie de situations. Il est probablement impossible d’arriver à une solution entièrement satisfaisante, de part et d’autre. Mais tous ceux qui ont pratiqué l’haltérophilie à un niveau élevé savent que cette situation particulière est injuste pour les athlètes. »
Un passé chez les masculins qui l’avantage ?
Une situation encore plus critiquée au regard de la carrière de la Néo-Zélandaise. Sous son ancienne identité, l’haltérophile n’a fait aucune grande performance dans les compétitions masculines. C’est sous le nom de Laurel qu’elle a commencé à s’imposer sur la scène internationale avec sa médaille d’argent aux Championnats du Monde en 2017 dans la catégorie des plus de 90 kg.
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Anna Vanbellinghen demande donc une réflexion sur le sujet des athlètes transgenres dans les compétitions féminines : « Les changements doivent être apportés par le haut, par le CIO. Davantage de recherches devraient être consacrées à cette question ou alors une catégorie distincte doit être établie pour les haltérophiles transgenres. Surtout dans les sports de contact et les sports de force comme l’haltérophilie, les athlètes féminines sont désavantagées par rapport aux athlètes transgenres (…) Je pense que tout le monde devrait avoir accès au sport, mais pas aux dépens des autres. »
Cette situation est toujours épineuse dans le monde du sport tant qu’aucun cadre juridique ne sera mis en place. Ce débat devrait persister avant les épreuves de Tokyo puisque d’autres athlètes transgenres sont susceptibles de se qualifier pour les Jeux. À noter que Laurel Hubbard aura l’occasion de prouver sa force le 2 août prochain lors de l’épreuve olympique.
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