Samedi soir, l’Algérienne Inès Ibbou a répondu à Dominic Thiem au travers d’une lettre bouleversante. Pour info, l’Autrichien avait annoncé dans une interview au Kronen Zeitung qu’il ne souhaitait pas participer au fond de soutien pour les joueurs mal classés.
Face au Coronavirus, Novak Djokovic a pris l’initiative de créer un fond de soutien pour les joueurs mal classés en difficulté. « Aucun de ces joueurs mal classés ne lutte pour survivre. Toute l’année, j’en vois beaucoup qui ne donnent pas tout au tennis. Beaucoup ne sont pas très professionnels. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner de l’argent. » C’est ce qu’a annoncé Dominic Thiem (ATP n°3), en déclarant qu’il ne participerait pas a cette initiative. L’Autrichien a été rejoint récemment par l’Italien Matteo Berrettini.
Un témoignage percutant
Une décision qui a fait réagir l’Algérienne Inès Ibbou (WTA n°620). « Cher Dominic, après avoir lu ta dernière déclaration, je me suis demandé ce qu’aurait été ma carrière, et donc ma vie, si j’avais été à ta place. » Contrairement à l’Autrichien, Inès Ibbou a grandi dans un milieu modeste où les infrastructures de tennis et les équipements n’était pas présent. « On ne savait même pas sur quelle surface on jouait. C’est du gazon ? C’est de la terre battue ? « L’Afrique », comme ils disent. »
Un manque d’investissement
D’autres part, l’Algérienne évoque le manque de budget consacré aux athlètes africains. « Des sponsors, tu dis ? Adidas ? Nike ? Wilson ? Prince ? Head ? Ils n’existent même pas en Algérie ! ». A l’inverse de Dominic Thiem, Inès Ibbou n’a quant à elle reçu aucune prime en junior malgré ses nombreuses victoires. « La meilleure joueuse du pays, au sommet du classement junior, mais pas un centime en poche. C’est ironique, tu ne crois pas ? »
Un rêve toujours présent
Pour finir sa lettre, Inès Ibbou explique que sa volonté de devenir une grande tenniswoman est toujours présente. « J’espère toujours réaliser le rêve pour lequel j’ai sacrifié mon enfance, ma scolarité, mon adolescence, ma vie de famille, mes amis, mon argent, les anniversaires, les vacances, toute ma vie ! » Du haut de ses 21 ans, elle continue de persévérer et déclare que « cette crise inattendue nous plonge dans une période délicate et révèle la véritable nature des gens. Aider les joueurs, c’est aider le tennis à survivre. »
Photo à la Une : (@Ines_Ibbou)
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