Avec un retard de 7 buts à l’aller, Brest a dominé Metz (29-22) dans une ambiance de feu ce dimanche en finale de la Ligue Butagaz Energie. Les Bretonnes sont donc sacrées championnes de France grâce aux buts marqués à l’extérieur.
Elles l’avaient dit : rien n’est impossible. Mercredi dernier, des Brestoises sans énergie s’étaient inclinées 24-31 contre Metz. Inhabituellement menées au score, les joueuses de Laurent Bezeau ont réalisé l’exploit de combler leur retard et de remporter le championnat ce dimanche. Une première depuis le titre d’Arvor 29 en 2012, son lointain parent.
Le début de match est pourtant à l’avantage des Messines grâce aux arrêts de la gardienne Dinah Eckerlé (7 arrêts) comme ses deux parades contre Pauletta Foppa (5’). Le manque d’inspiration en attaque et les difficultés en défense n’arrangent pas le cas des Brestoises. Comme un remake de mercredi dernier, les Messines sont meilleures dans tous les secteurs, les Rebelles s’accrochent mais ne jouent pas leur meilleur jeu. Metz, qui fait la course en tête depuis le coup d’envoi, commence même à prendre le large (4-7, 13’). Il faut attendre que les Dragonnes soient en infériorité avec les 2 minutes de Louise Burgaard pour que Brest revienne et prenne l’avantage (8-7, 20’). Les Bretonnes terminent la première mi-temps en tête grâce à une ultime parade de Cléopâtre Darleux (13-12) mais ce n’est pas suffisant pour se mettre à rêver d’un titre après un début de rencontre compliqué.
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Comme transformé au retour des vestiaires, Brest montre un autre visage et commence à prendre le match à son compte. Poussées depuis le début par 800 spectateurs, les coéquipières de Pauline Coatanea arranguent l’arène et l’ambiance devient étouffante. C’est également l’effet que fait Sandra Toft sur l’attaque messine. La gardienne brestoise réalise parade sur parade en deuxième mi-temps (8 arrêts). L’attaque brestoise se réveille également avec Ana Gros (11 buts) et Djurdjina Jaukovic (6 buts) ce qui permet aux Finistériennes de s’envoler (20-14, 37’). Les Messines essayent de résister avec Méline Nocandy (5 buts) et Louise Burgaard (4 buts).
Une avance à gérer avant d’assurer le titre
Le premier quart d’heure de jeu de feu des Brestoises s’essouffle par une envie de marquer sans prendre le temps de construire. Les Lorraines en profitent pour refaire leur retard de temps en temps. Transcendée, Paulette Foppa inscrit 2 buts coup sur coup avec notamment cette claquette qui permet à Brest d’être virtuellement champion de France (28-20, 53’). Un dernier but messin de Louise Burgaard en fin de match ne permet pas aux Messines de réduire l’écart de moins de 7 buts. Les deux équipes se retrouvent à égalité après la victoire 31-24 de Metz mercredi dernier. Brest a marqué davantage de buts à l’extérieur et remporte donc le championnat pour la première fois depuis 2012 et met fin à une série de 4 titres consécutifs pour Metz (2016 à 2019).
Les Brestoises ont explosé de joie à la fin du match : « Ça a été un long et dur combat, sourit Coralie Lassource, capitaine de Brest. Je suis fier de cette équipe. Sept buts, c’était énorme ! C’est un truc de fou, je suis juste heureuse ! »
Kalidiatou Niakaté s’est réjouie de la force de caractère montrée par son équipe : « C’est incroyable ! On n’a rien lâché ! On savait que l’on pouvait le faire mais cela a été super dur physiquement et mentalement. On a tout donné en défense, c’est un rêve. »
Metz lâche son titre à une extraordinaire équipe de Brest
Vainqueur de la Coupe de France la semaine dernière contre Nantes, Brest réussit le doublé Coupe-Championnat et prive Metz de trophée, pour la première fois depuis 2012. Les Lorraines, en pleines reconstructions et privées de joueuses majeures (Kanor, Sako), ont été éliminées par Brest dans toutes les compétitions (en finale du championnat, en demi-finale de Coupe de France et en quart de finale de Ligue des Champions).
« Ça fait mal de voir Brest nous arracher la coupe des mains car on la tenait depuis longtemps, admettait l’ailière droite messine Ailly Luciano. Mais elles ont su avoir faim et la décrocher enfin. »
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Malgré un budget conséquent (5,8 millions cette saison contre 3,2 millions pour Metz en comparaison), les Brestoises couraient après ce titre depuis leur remontée dans l’élite en 2016. La fin de saison prématurée en 2020 avait laissé un goût amer en Bretagne.
Et pourtant, les Bretonnes sont les premières à remonter un retard de 7 buts en finale du championnat et ont donc pu refaire leur chorégraphie pour célébrer la victoire. Les Brestoises changeront de cycle l’année prochaine avec le départ de leur entraineur Laurent Bezeau et de nombreuses joueuses comme la meilleure joueuse de la saison, la Slovène Ana Gros : « Je crois tellement en ce groupe. Gagner nous donne encore plus de forces pour le Final Four. » En effet, Brest a l’occasion de réaliser une troisième fois la chorégraphie de la victoire, mais également d’écrire l’histoire avec le Final Four de la Ligue des Champions à Budapest le week-end prochain.
Photo à la Une : (@BBH)
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