L’équipe de France de Volley est en construction et elle l’a prouvée ce week-end pour la première partie de la Golden League européenne à Cluj (Roumanie). Les Bleues se sont inclinées malgré un jeu séduisant contre la Roumanie (2-3) et l’Espagne (1-3) mais elles ont également ramené une victoire contre l’Azerbaïdjan (3-1).
Les Françaises s’attendaient à des confrontations plus intenses que pour les qualifications à l’Euro. Pour cette Golden League européenne, les Bleues affrontaient la Roumanie, l’Espagne et l’Azerbaïdjan. Dans un groupe homogène, les Françaises avaient un handicap, Lucille Gicquel (abdominaux) et Lara Davidovic (ligaments croisés), les deux pointues de l’équipe de France sont blessées. La capitaine Juliette Fidon Lebleu est également absente. Emmenée par une Héléna Cazaute des grands soirs, cette jeune équipe a tout de même tenu son rang ce week-end et peut se réjouir pour l’avenir.
Des regrets contre les Roumaines
Le premier match dans cette Ligue européenne se jouait contre des Roumaines qui disputent cette première manche à domicile. Les joueuses d’Émile Rousseaux prennent rapidement les choses en main grâce à la championne de France et MVP de la saison avec Mulhouse, Héléna Cazaute (26 points). Bien en place, les Bleues mettent en difficulté les Roumaines dans ce premier set et finissent par le conclure facilement (25-17). Les choses se compliquent par la suite, les Roumaines se réveillent avec le phénomène Alexia Carutasu (17 ans) qui fait des étincelles en attaque avec ses 27 points. *
Les Françaises tiennent pourtant le coup malgré les absences de ses pointues habituelles. Ce sont Leia Ratahiry et Lisa Arbos qui accompagnent Héléna Cazaute à la réception et à l’attaque. Les joueuses tricolores finissent par remporter le deuxième set 25-23. La France mène 2-0 et fait la course en tête dans le troisième set (16-12) avant de craquer sous les assauts roumains (24-26). Les Françaises insistent par la suite pour conclure le match avec des belles combinaisons avec les 13 points de Lisa Arbos mais les Roumaines sont portées par Alexia Carutasu. Les Roumaines et les Françaises sont à égalité (23-23) mais les joueuses de Luciano Pedullà décrochent un cinquième set décisif (24-26). Dans ce dernier set, les Roumaines ne lâchent rien et galvanisées par leur remontée au tableau d’affichage, elles s’imposent 3-2 (17-25, 23-25, 26-24, 26-24, 15-11). Cette défaite laissera des regrets à cette jeune équipe de France qui aurait pu tuer le match à plusieurs reprises mais a tout de même bien tenu sans plusieurs de ses cadres.
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« C’est une grosse frustration ! Pendant deux sets, on était vraiment pas mal, déclare Cyril Ong, l’entraineur adjoint des Bleues après la défaite sur le site de la Fédération. On est bien parti, on a mis de la pression au service, on était bien au bloc/défense. Au fur et à mesure, en face, elles ont mis plus de pression, et on a un peu flanché en faisant plus de fautes. Maintenant, vu le score, on s’est bien battu, on a tenu, on avait les moyens de prendre le quatrième set. On a une équipe remaniée, avec des joueuses jeunes, ou peu expérimentées à ce niveau, donc c’est plutôt pas mal. On n’est pas loin, on est sur la bonne voie. Il va falloir qu’on arrive à trouver des ressources pour avancer, et gagner ces matchs-là, au couteau. On continue de travailler, et j’espère qu’on va transformer cela assez rapidement. »
Une jeune équipe combative
Les Bleues ont continué leur compétition contre l’Espagne samedi. Le staff tricolore a décidé de remanier le six de départs avec la mise au repos de la capitaine Héléna Cazaute et de la titularisation de Manon Moreels pour la remplacer. Une équipe de France rajeunie affronte des Espagnoles très défensives. Les Bleues éprouvent des difficultés à rentrer dans leur match et sont vite débordées par la Roja qui met beaucoup d’intensités (2-9). Les Françaises tentent de revenir et de limiter la casse avec une belle offensive d’Émilie Respaut (14-16). Pourtant, les Espagnoles continuent et empochent le gain du premier set (18-25). Dans la deuxième manche, les Françaises sont menées mais restent au contact de leur adversaire avant de prendre les devants grâce à Lisa Arbos (18 points).
Avec l’insouciance de la jeunesse, les Bleues jouent décomplexées avec notamment Leia Ratahiry (12 points) et Manon Moreels (11 points) qui inscrit le point du set (25-22). Les Françaises tentent de conserver la même dynamique et restent au contact des coéquipières de Raquel Montoro et ses 20 points (12-12) mais les erreurs à la réception coûtent quelques points à la France. Les Espagnoles finissent par remporter le troisième set 25-18. Les Françaises restent assidues et combatives mais les difficultés en attaque se font ressentir contre une équipe bien en place défensivement. Cette mise en difficulté est symbolisée par les 15 contres des Espagnoles. Dans ce quatrième set, les exemples sont criants car les Bleues sont devants mais les contres ibériques les empêchent d’arracher le set décisif. Ce sont finalement, les joueuses de Pascual Saurin qui remportent le set et la rencontre 25-18, 22-25, 25-18, 25-23. Cette défaite est une nouvelle fois rageante mais elle est aussi le symbole du chemin qu’il reste à parcourir pour tenir tête à ce genre d’équipe.
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« Il y a du positif à retenir, malgré la défaite, explique Félix André, adjoint des Bleues. On a joué avec une équipe expérimentale, et très rajeunie, sans nos cadres. Forcément, on a dû batailler, et on a quand même réussi à exprimer un volley-ball cohérent. Mais ça finit par une défaite, et il faut qu’on arrive à grandir, apprendre de nos erreurs, pour avancer. Ce qui est frustrant, c’est de ne pas arriver à les pousser au tie-break alors qu’on a eu les opportunités. Il faudra vraiment qu’on hausse le niveau de service-réception pour ce type de matchs internationaux. »
L’Azerbaïdjan pour se rassurer
Ce dimanche, l’équipe de France devait se reprendre si elle voulait confirmer les belles promesses entrevues les deux jours précédents. Pour aller chercher la victoire, la France pouvait compter sur le retour de sa capitaine, Héléna Cazaute. Les Bleues ont déroulé contre l’équipe la plus faible du groupe. La Mulhousienne a mené l’attaque française avec 29 points tandis que la pointue Lisa Arbos a inscrit 18 points. Avec un jeu moins séduisant à cause de la fatigue, les Françaises ont dominé mais elles n’ont pas écrasé leurs adversaires. L’Azerbaïdjan est resté au contact dans le premier set en s’inclinant seulement 25-21. Elles finissent par passer devant dans le second set (19-25).
La perte d’une manche sert d’électrochoc et les Bleues mettent un véritable coup d’accélérateur avec les rentrées de Manon Moreels et Émilie Respaut. Les Françaises dominent le troisième set (25-13). Il faut aussi souligner le très bon week-end d’Amandha Sylves (13 points dont 4 blocs) qui a également bien tenu contre les Azerbaïdjanaises. Les Bleues concluent le quatrième set par un point surpris d’Émilie Respaut qui permet à l’équipe de France de remporter son premier match dans cette Golden League européenne (25-21, 19-25, 25-13, 25-20).
« La victoire fait du bien, mais ce fut pénible, analyse Émile Rousseaux, le sélectionneur de cette équipe de France. C’est de loin le plus mauvais match que nous avons joué depuis le début. Il faut appeler un chat, un chat. Il manquait de l’enthousiasme, de la joie de vivre. Mais j’ai vu le match d’avant entre l’Espagne et la Roumanie, j’ai trouvé les joueuses très fatiguées. On voit qu’après toutes ces périodes de Covid, c’est quand même spécial, ce n’est pas facile d’avoir tout le temps les filles sur la bonne tension émotionnelle, c’est ce qu’on voit avec les coachs. Ma plus grande satisfaction, c’est qu’on sort de ces trois jours sans casse. Il y a plein de problèmes dans toutes les équipes nationales. On sent bien que c’est difficile de toujours mobiliser les filles, c’était imprécis en début de rencontre. »
Face à un adversaire plus faible, l’équipe de France a remporté son match en montrant les mêmes intentions que pour les deux rencontres précédentes. Cette jeune équipe est encore en apprentissage, elle a le talent pour gagner de tel match mais n’a pas encore cette capacité à tuer la rencontre. Contre la Hongrie en qualification à l’Euro, les Bleues l’avaient réussi pour la seconde confrontation. Les Bleues en sont donc capables, il faut à présent être plus régulier dans les fins de matchs. La France est 3ème à mi-parcours avec 4 points derrière la Roumanie (6 points) et l’Espagne (8 points). Les Bleues auront l’occasion de recadrer le tir dès ce vendredi à Harnes pour affronter ces mêmes équipes à domicile.
Photo à la Une : (@CEV)