La passeuse du Stade Français Paris Saint-Cloud, Mallory Caleyron (30 ans), s’est confiée sur la saison décevante de son équipe, qui a manqué les playoffs à la dernière journée, tout en évoquant son retour en équipe de France.
Pour la première fois depuis ses débuts chez les professionnels à l’âge de vingt-ans, Mallory Caleyron ne participera pas aux playoffs cette saison. Une immense déception pour la passeuse, de nouveau appelée en équipe de France après une longue absence et l’arrêt de sa carrière pendant deux ans pour une blessure persistante aux pieds. Si la native de Roubaix ne s’est toujours pas de quoi sera fait son avenir l’an prochain, l’ancienne joueuse du Cannet a accepté de revenir sur la saison de son club, le Stade Français Paris Saint-Cloud, qui pourrait descendre administrativement en deuxième division pour des problèmes financiers. Extraits.
Mallory quel regard portez-vous sur la saison des Mariannes ?
C’est une immense déception. Sportivement, c’est ma pire saison. C’est la première fois que je manque les playoffs. C’est frustrant. On loupe les phases finales d’un set. Juste pour un set. Tout le monde dit que ce n’est pas seulement sur ce dernier match contre Marcq-en-Baroeul que l’on loupe les playoffs. Personnellement, je pense que si. On se devait de prendre un set de plus contre un promu. On a juste pas été capable de le faire.
Qu’est-ce qu’il a clairement manqué cette saison ?
De l’expérience. Et de l’exigence surtout. On avait une très belle équipe. Mais individuellement, on aurait dû faire beaucoup mieux. Le collectif, lui, aurait suivi. Pourtant, indépendamment de tout ça, humainement, c’est la meilleure équipe que j’ai connu. Les nanas sont géniales. Je pourrais partir en vacances avec elles. Le groupe vivait super bien ensemble. Malheureusement, gagner, c’est différent.
Pensez-vous que votre absence est dû à la concurrence qui s’est intensifiée cette année ?
Non. On avait notre place en playoffs. On a quand même fait une demi-finale de coupe de France. Il fallait juste donner plus à l’entraînement.
Un club comme le Paris Saint-Cloud se doit d’être en playoffs chaque année…
Bien-sûr. Mais nous sommes en fin de cycle. Le club a des problèmes financiers. Aller en playoffs, oui, mais pour y faire quoi ? Nous n’avions pas d’objectifs vraiment définis en début de saison. Il était difficile de se projeter. Retrouver Mulhouse en playoffs ? Entre eux et nous, il y a un gouffre. Mais pas si énorme que ça. On aurait tellement voulu les affronter, vivre ces grands moments.
Qu’en est-il de la situation du club actuellement ?
On va savoir d’ici une semaine si le club repart en première division ou s’il descend. Il est vital que le club se maintienne. Notamment dans la perspective de Paris 2024. Ce serait tellement triste qu’il n’y ait plus de club professionnel en première division à Paris.
Serez-vous toujours parisienne l’an prochain ?
Pour l’instant, je suis dans l’incertitude. Si le club descend, je ne resterai pas. On arrive en fin de cycle à Paris. L’entraîneur (Stijn Morand, nldr) s’en va. C’est un énorme point d’interrogation.
Vous vous apprêtez à retrouver l’équipe de France. Une fierté ?
Totalement. Je suis heureuse de retourner en équipe de France. À moi de faire mes preuves. L’objectif est d’y rester, de disputer les championnats d’Europe en septembre. Cela fait maintenant quatre ans que je n’ai plus connu la sélection. J’ai arrêté ma carrière pendant deux ans. Depuis, les jeunes sont arrivées. J’en fais d’ailleurs un peu partie, en tant que revenante, même si je suis une vieille, entre guillemets (rires). C’est un nouveau challenge.
Avez-vous conscience d’avoir un rôle de leader à tenir dans cette équipe ?
J’espère que les filles voudront apprendre à mes côtés. Ce serait un réel plaisir que de leur faire partager mon expérience. Honnêtement, je ne sais pas encore comment ça va se passer. Mais je m’attends à un beau mélange, entre des anciennes qui reviennent et des jeunes joueuses prometteuses. Si on bosse bien, on a la possibilité de réaliser de grandes choses avec les Bleues.
Photo à la Une : (@Pascal Mistral)