Le Mondial 2021 en Espagne a pris fin ce dimanche et avec lui, la fin des disparitions de joueuses. Quatre Camerounaises et une Iranienne n’ont pas fait le voyage retour avec leurs coéquipières.
Assez surprenant mais le Mondial de handball féminin a connu une poussée de disparition de joueuses. Après quatre Camerounaises qui ont quitté leur hôtel sans prévenir avec leurs affaires, une Iranienne est restée introuvable par sa fédération. Dans la région de Valence en Espagne, cinq joueuses au total ont disparu pendant la compétition selon les autorités locales. Les quatre Camerounaises seraient parties d’elles-même avant un match contre l’Angola, les championnes d’Afrique en titre, mais « rien n’indique qu’il s’agit d’une disparition contrainte », selon une porte-parole de la police de Granollers.
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Quelques jours plus tard, c’est au tour d’une Iranienne de disparaître mystérieusement sans que son absence soit considérée comme « inquiétante ». En Iran, la place de la femme est contestée et ses droits sont considérés inférieurs à ceux des hommes. Fréquents lors des grandes compétitions, les athlètes profitent de leur présence sur un territoire étranger pour prendre la fuite et quitter son pays. Les délégations de certains pays sont souvent encadrées par des agents de sécurité pour éviter ce genre de disparition. La Fédération Iranienne a d’ailleurs porté plainte pour retrouver sa joueuse.
Shaqayeq Bapiri dénonce les conditions des femmes en Iran
Finalement, Shaqayeq Bapiri a révélé qu’elle ne repartirait pas dans la République Islamique à cause des règles de hijab et de nombreuses restrictions. Elle a annoncé demander l’asile en Occident pour quitter l’Iran. Dans Voice of America, elle précise les conditions pour venir au Mondial en Espagne : « Nous sommes vraiment limités. Si la fédération [de handball] n’avait pas obtenu la garantie de 15 milliards de rials [des joueuses], personne ne serait rentré [en Iran] ».
En effet, elle affirme que chaque joueuse devait donner une garantie de 15 milliards de rials (environ 315 000 euros) pour rejoindre l’Espagne. Une somme astronomique pour des personnes ordinaires en Iran mais la handballeuse de 30 ans a quand même décidé de fuir son pays et de rester en Europe. Elle évoque la différence de traitement avec les hommes et des « pressions insurmontables sur le sport féminin, il y a beaucoup de différences entre les sports masculins et féminins en Iran… cette différence, je ne peux pas l’accepter ».
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Réprimandée pour un like sur Instagram avant le début de la compétition ou pour un hijab mal porté après un match, la joueuse en a eu assez. La réaction a été immédiate du côté des institutions. Les actions de l’athlète « font courir le risque à toutes les athlètes féminines iraniennes de ne pas être envoyées aux compétitions internationales », a estimé Alireza Pakdel, président de la Fédération iranienne de handball. Une situation qui rappelle la fuite de Mina Alizadeh, ancienne membre de l’équipe nationale féminine d’aviron, qui a fait défection en 2010 ou la médaillée olympique en Taekwondo, Kimia Alizadeh. Cette fuite des athlètes en Iran est un appel à l’aide qui n’atteint plus qu’à aider toutes les femmes iraniennes.