Alors qu’elle avait participé à la qualification du relais 4x200m nage libre pour les Jeux, les filles de l’équipe de France se sont envolées sans elle. Amère mais bien décidé à se remettre au travail, Océane Carnez s’est confiée au Sport au féminin sur son amour pour le petit bassin et ses attentes quant à l’avenir.
A 4 ans, la Nordiste a déjà les pieds dans l’eau. Sa maman lui apprend à nager, pour elle, c’est un gage de sécurité. Océane se débrouille rapidement seule, mais n’en perd pas moins la volonté de continuer de côtoyer les abords de la piscine. Alors elle approfondie le travail, à 7 ans elle commence la compétition dans son premier club, le nautique de Divion. 14 années d’entraînements plus tard, elle atteint ses premiers championnats de France estival, lors desquels la nageuse s’accorde une 3ème place sur 50m NL. L’année suivante, elle quitte son club de cœur pour continuer sa scolarité à Béthune. Chez les Pélicans, la carrière de la collègue d’entraînement de Lison Nowaczyck prend un autre tournant, elle participe à ses premières compétitions internationales dès la saison 2017. Cette même année, Océane prend part aux Festival Olympique de la Jeunesse Européenne où elle atteint la finale. Nouvelle étape aux championnats d’Europe d’Helsinki, la compétition ne se déroule pas tout à fait comme prévu mais elle y franchit un cap important en engrangeant de l’expérience. En Août 2019, Océane est toute proche de connaître la concrétisation. Avec son équipe du 4×100, elles accrochent une troisième place aux mondiaux juniors… avant d’être disqualifiées pour départ anticipé.
Copains d’entraînements, liens de sang
La section sportive du collège et lycée de Divion a accueilli Océane pendant plusieurs années, a raison de 12 heures d’entraînement dans la semaine. En plus des cours, elle s’entraîne dur pour rentrer en équipe de France jeune. Poussée par la bonne dynamique du groupe de nageurs et la charge de travail importante, elle atteint ses objectifs. Au terme de sa terminale, le bac en poche, la toute jeune sénior fait le choix de se tourner vers une nouvelle aventure. L’an passé, sans aucune certitude, elle quitte sa ville natale pour Liège où elle débute ses études supérieures. Laisser de côté la famille qu’elle s’était créée ainsi que son entraineur Samuel Abgrall en qui elle avait une entière confiance n’a pas été une chose aisée. Mais Océane Carnez s’arme de courage et file vers la Belgique.
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Malheureusement son aventure coupe court. La pandémie a cloué ses projets au sol et le rêve s’est transformé en réalité complexe. Les allers-retours entre la France et la Belgique, pour des compétitions et des stages sont trop nombreux et deviennent irréalisables avec la Covid-19. A chaque retour chez les Flamands, elle devait s’isoler 10 jours, ce qui l’empêchait de s’entrainer avec les autres. La valeur ajoutée promise n’était pas au rendez-vous. La Béthunoise laisse tomber et rentre chez ses parents, dans le Pas-de-Calais et retrouve rapidement son entraineur et son groupe d’entraînement.
« Avec Samuel évidemment qu’il nous arrive d’avoir des désaccords comme dans toutes relations entraineurs-entrainés. Mais la raison pour laquelle ça fonctionne, c’est la confiance qu’on a l’un envers l’autre »
Océane retient tout de même des aspects positifs de cette expérience. Avec du recul, elle prend conscience que le choix qu’elle a fait de partir loin de ses habitudes, lui a beaucoup apporté. Elle a côtoyé une nouvelle méthode de coaching et une polyvalence plus accrue, ce qui lui servira pour la suite. Son voyage a bouleversé ses certitudes, désormais même sa charge d’entraînement est modifiée, comparée à avant son départ.
Les Jeux, elle les aura un jour, elle les aura
Cette année la Française avait en ligne de mire les Jeux de Tokyo. Malheureusement tout ne s’est pas passé comme espéré. Toute l’année, elle comptait parmi les quatre meilleures françaises sur 200m. Aux championnats de France à Chartes, elle termine 5ème, trop loin de la 4ème place. Son chrono ne lui laisse pas l’espoir d’être la remplaçante pour Tokyo. A cet instant, elle prend un grand coup au moral. Pourtant, elle ne veut pas se laisser abattre, la nageuse du « collectif olympique relève » recontacte rapidement un préparateur mental avec qui elle enclenche un travail de fond pour rebondir. Les Jeux de Paris en tête, c’est en se fixant des nouveaux objectifs qu’Océane veut parvenir à se relever pour espérer aller encore plus loin.
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« Les Jeux c’est l’objectif ultime de tout sportif qui pratique son sport à fond ! »
L’envie de représenter la France aux Jeux galvanise Océane et le fait qu’ils se dérouleront à la maison leur ajoute encore du charme. Saison après saison, la nageuse de l’Equipe de France va passer des caps, comme les championnats du monde universitaires l’année prochaine. Elle veut y améliorer son chrono et arriver à travailler sur sa gestion de course d’ici là. Avec cet élément, la fille d’une ancienne joueuse de hand D2 et d’un père footballeur de l’équipe de France militaire, a une histoire un peu particulière. Dans ses plus jeunes années, elle avait un retour d’enfer qui venait palier son manque de vitesse au départ. Désormais, elle est arrivée à un niveau où elle ne peut plus gérer sa course de cette manière. Elle doit donc partir plus vite, tout en parvenant à revenir rapidement également, ce sur quoi elle pêche encore un peu. Toutefois, même si les parties non nagées, les coulées et les virages ne sont pas son fort, elle atténue cela avec son aisance technique dans la nage. Soucieuse de bien faire et appliquée, Océane a l’envie d’être encore plus efficace. Chaque chose en son temps.
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Photo à la Une : (@StéphaneKempinaire)