Quelques semaines après la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 de l’équipe de France de basket, Olivia Epoupa s’est longuement confiée pour Le Sport au Féminin. Extraits.
Véritable globe-trotteuse depuis le début de sa carrière de basketteuse, Olivia Epoupa découvre cette saison un nouveau championnat au sein du club des Canberra Capitals en Australie. Suite à ses passages en France (Basket Landes, Toulouse Metropole, ESBVA) puis en Turquie (Galatasaray et Besiktas), la Française s’est offert un nouveau challenge croustillant en WNBL en septembre dernier. Un choix évident pour la Parisienne, toujours à la recherche de nouvelles aventures.
Pour Le Sport au Féminin, la Tricolore s’est longuement confiée. Son adaptation au championnat australien, ses objectifs de carrière, le TQO couronné de succès avec l’équipe de France ou encore les ambitions pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, la meneuse de jeu des Bleues nous dit tout. Extraits.
Comment se passe votre adaptation dans le championnat australien ?
Ca se passe très bien, j’ai été bien intégrée dès mon arrivée au club par les joueuses et le staff. Je me sens bien ici, je n’ai pas la sensation d’avoir quitté la France même si une grande distance nous sépare. J’ai décidé de rejoindre les Canberra Capitals car j’estimais que c’était le meilleur projet pour moi à ce moment-là, j’avais envie de découvrir autre chose. J’aime les challenges et j’avais envie de découvrir une autre culture, un nouveau pays, une nouvelle ligue. Le projet du club était fort, on a l’ambition d’être champion cette année, c’était une opportunité intéressante pour moi. C’est aussi un club qui permet aux joueuses de se développer individuellement et c’était important à mes yeux.
Je me plais beaucoup en Australie, les gens sont très accueillants. J’aime les nouvelles sensations et les nouveaux challenges. On peut apprendre énormément en voyageant, ce nouveau territoire a été une richesse pour moi. La vie australienne est top, il fait très chaud (Rires) ! Quand je suis revenue en France je m’étais préparée au froid ! On a aussi été marqué par les incendies qui ont ravagé le pays. Le contexte n’a pas été évident, on était contrainte de porter des masques, certains entraînements ont été annulés. Il y avait une inquiétude générale, on a essayé de faire abstraction de cela. On attendait la pluie avec impatience. On est soulagé de voir que la situation s’est améliorée.
Quelles sont les caractéristiques de la WNBL ?
C’est une ligue qui va très, très vite. Il y a une forte intensité à chaque rencontre. C’est un mix entre la WNBA et le jeu australien. C’est assez intéressant, on y pratique un beau basket. Il y a une volonté constante de jouer en première intention et de profiter rapidement de chaque opportunité. Ca dépend également de la philosophie de jeu des entraîneurs.
Quels sont vos objectifs personnels cette saison ?
L’objectif premier était de prendre la température de ce championnat qui était nouveau pour moi en faisant preuve de calme et de patience. Par rapport aux péripéties que j’ai eu pour l’obtention de mon visa, je savais que mon adaptation sur le terrain allait être plus longue, il fallait que je sois patiente. C’est un club qui accentue le travail individuel, on a des sessions personnalisées et on peut se perfectionner en tant que joueuse. J’ai beaucoup appris depuis mon arrivée ici.
Est-ce un rêve pour vous de rejoindre la WNBA un jour ?
Je ne dirais pas un rêve. C’est un objectif de carrière, ça l’a toujours été. Mes choix de club sont réfléchis avec mon équipe. Je sais où je veux aller, pourquoi je signe dans un club et ce que cela peut m’apporter. Un retour en France ? Je ne ferme la porte à aucune éventualité.
Quel est votre ressenti sur le Tournoi de Qualification Olympique avec l’équipe de France ?
L’objectif a été atteint. On est très satisfait de nos résultats, on a eu trois matchs à haute intensité face à de bons adversaires. C’était un plaisir de jouer à domicile, la salle à Bourges était remplie et le public a joué son rôle de sixième homme à fond. Je les remercie par rapport à cela, c’est toujours un plaisir de ressentir de l’engouement derrière l’équipe. On avait à cœur d’envoyer un message et de montrer qu’on était motivé et déterminé pour obtenir notre ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Ce n’était pas évident car la préparation a été assez courte mais on a su répondre présent. Ça m’ a également permis de revoir mes proches.
Mon rôle en équipe de France ? J’essaie de jouer mon jeu à fond et prendre mes responsabilités quand je dois le faire. J’ai un rôle de meneuse de jeu donc j’essaie d’impulser une dynamique à l’équipe sur les phases offensives et défensives.
La victoire face à l’Australie, un match référence pour les Bleues ?
Tous les matchs sont à prendre en considération. L’Australie, ça parle plus car c’est la deuxième nation mondiale, qui faisait partie des favoris dans ce TQO. Tout le monde avait cette affiche en tête, on a fait une très belle prestation. Maintenant il ne faut pas oublier les performances que l’on a réalisé face au Brésil et à Porto-Rico, il faut tirer des enseignements de chaque rencontre pour continuer à avancer et se perfectionner.
Pour les Jeux Olympiques de Tokyo, l’objectif est de décrocher la médaille d’or ?
Je ne savais pas. Vous venez de me l’apprendre ! (Rires). Ce sont les JO donc forcément on va redoubler de motivation pour cette compétition. Notre objectif est de décrocher une médaille olympique. Ce ne sera pas simple, nos beaux résultats au TQO et la belle victoire face à l’Australie ne nous garantissent en aucun cas une médaille à Tokyo. La route sera longue et sinueuse pour décrocher une médaille. C’est une autre dimension mais on fera tout pour atteindre nos objectifs.
Vous avez décroché trois médailles d’argent aux Championnats d’Europe avec les A. Y a t-il toujours de la déception de ne pas décrocher l’Or ?
J’ai eu la chance de décrocher des médailles d’Or avec les – 18 ans et – 20 ans et je connais ce sentiment. C’est l’accomplissement d’un travail et il y a une joie immense à la fin. C’est sûr que lorsqu’on termine deuxième, on finit la compétition sur une défaite donc il y a toujours un peu d’amertume et de frustration. Avec le recul il ne faut pas banaliser ces médailles, mais on s’entraîne tous les jours pour être les meilleures. On retient souvent les champions, pas toujours les finalistes. C’est une ambition quotidienne et il faut se donner les moyens de réussir.
Quel regard portez-vous sur l’engouement grandissant derrière l’équipe de France ?
De manière générale le sport féminin prend de plus en plus d’ampleur. Les résultats récents ont permis une plus grande médiatisation des disciplines et de plus en plus de gens suivent le sport féminin. C’est une très bonne chose. Beaucoup de jeunes s’inspirent de sportives, les salles sont plus remplies … Il ne faut pas se satisfaire de cela car il y a encore des progrès à faire, mais il ne faut pas cracher dans la soupe non plus. La situation a nettement évolué et c’est très positif.
Photo à la Une : (@EquipeFranceBasket)
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