La championne olympique de saut d’obstacles par équipes à Rio en 2016 a confié pour le site Olympic.org son sentiment sur le report des Jeux de Tokyo 2020 à l’année prochaine. Morceaux choisis.
« Ce fut violent dans tous les sens. Alors, certes, on rentre chez nous et on se dit qu’on est champions olympiques, mais ce fut un incroyable ascenseur émotionnel ». C’est par ces mots que Pénélope Leprévost a décrit l’acquisition de son titre olympique par équipes aux Jeux de Rio en 2016. Un titre durement glané après un tournoi rempli de péripéties avec notamment un cheval tombé malade et une chute pour la cavalière de 39 ans. Mais avec Rio derrière elle, l’objectif pour la Française est désormais de performer à Tokyo.
« Un an de plus, c’est tout sauf un problème »
Après une qualification pour les Jeux obtenue en août 2019 lors des Championnats d’Europe de Rotterdam, Pénélope Leprévost pouvait alors débuter sa préparation pour sa troisième participation olympique. Celle qui aura 40 ans le 1er août prochain avait alors prévu un programme sur mesure pour son cheval Vancouver. Mais son calendrier a finalement été bouleversé par la pandémie de Covid-19. « Pour bien le préserver, j’avais fait le choix de le mettre en vacances depuis décembre 2019 jusqu’à mars 2020. J’avais prévu un programme très précis pour le remettre en route. Le premier concours auquel nous avons participé, en mars, nous l’avons gagné. C’était le rêve. Je me suis alors dit ‘le cheval est prêt, tous les voyants sont au vert’ et là, avec le confinement, il a fallu l’arrêter à nouveau ».
Malgré « des journées bien remplies » avec « beaucoup de chevaux à monter », le confinement a eu du bon pour la native de Rouen : « Ce qui était étonnant, c’est que le soir, à 18 heures ou 19 heures, j’en avais terminé ! Pas besoin d’organiser de voyages, pas besoin d’organiser les programmes des chevaux. Ce changement de vie a été bizarre, car je suis une personne hyperactive, mais l’avantage est que j’ai pu passer deux mois avec ma fille Éden, alors que d’habitude, je ne la vois qu’en début de semaine ».
Ce confinement s’est donc avéré plutôt bénéfique pour la cavalière qui, même à l’annonce du report des Jeux, a su garder le sourire et trouver le positif : « Je me dis que mon cheval est jeune. L’an prochain, il sera en forme. Personnellement, ce n’est pas un problème que l’on décale d’une année. Comme j’ai une écurie de chevaux à fort potentiel, mais encore un peu jeunes, me donner un an de plus, c’est tout sauf un problème. »
Paris 2024 en ligne de mire
À 39 ans, la championne olympique ne compte pas s’arrêter là, loin de là. Elle a déjà dans le viseur les Jeux Olympiques de Paris 2024, un objectif déclaré pour la compétitrice : « Nous avons vécu des championnats du monde en 2014 en Normandie et l’atmosphère était incroyable, alors imaginez les Jeux ! Je compte bien y être. » Car, si elle aura 44 ans à l’été 2024, la Rouennaise possède encore de belles années devant elle dans un sport où l’âge n’est pas un poids aussi important que dans d’autres disciplines. Bien au contraire. « L’avantage de notre sport est que l’expérience nous rend meilleurs et que nous pouvons faire trente ans de carrière », explique la Tricolore.
Mais avant d’aller avec sa monture sur le parcours d’obstacle olympique parisien en 2024, il faudra d’abord défendre un titre collectif à Tokyo. Rendez-vous donc dans un an au pays du soleil levant pour Pénélope Leprévost et ses compagnons de l’équipe de France pour, peut-être, un deuxième sacre consécutif.
Photo à la Une : (@Wikipédia)