Tout juste auréolée d’un titre de championne d’Europe avec l’équipe de France U19, Lisa Martinez décidait l’été dernier de quitter Montpellier provisoirement, pour tenter une nouvelle aventure chez les Rangers, en Écosse. Alors que son club vient d’annoncer sa prolongation pour six mois de plus, la défenseuse nous a raconté son quotidien outre-manche ainsi que ses ambitions pour les années à venir.
L’été dernier, vous rejoigniez les Rangers pour un prêt de six mois. Pourquoi avoir choisi l’Ecosse pour poursuivre votre carrière ?
Je venais de remporter le Championnat d’Europe U19 avec l’équipe de France ; une compétition qui s’était déroulée en Ecosse. Pendant le tournoi, j’ai été repérée par le coach des Rangers et après notre victoire, il est venu me parler en me demandant si j’étais intéressée par le projet. Et étant donné que c’est un bon club et que l’Ecosse me tentait, j’ai foncé !
Et depuis, vous y êtes heureuse…
Oui ! Tout se passe très bien. À un détail près : le temps ! Je ne suis pas très fan du froid et ici il pleut beaucoup et il ne fait pas chaud.
Hormis la météo, vous trouvez qu’il y a beaucoup de différences entre le jeu français et le jeu écossais ?
Oui, il y en a pas mal. Par exemple, au niveau du pressing, en Ecosse, on est vraiment à un excellent niveau. On n’a même pas le temps de garder le ballon quelques secondes que déjà une ou deux joueuses arrivent sur la porteuse du ballon. Le travail à l’entraînement au quotidien est également différent. Ici, on fait beaucoup de musculation, on travaille énormément l’explosivité.
C’est aussi un championnat qui est en train de se professionnaliser. C’est aussi ça qui vous a motivé à prolonger l’aventure là-bas cet hiver malgré le fait que vous étiez blessée (rupture d’un ligament de la cheville) depuis quelques mois ?
Oui, bien sûr. Même si depuis le départ, je savais que j’allais rester cet hiver. D’autant que le club a su être présent pendant ma blessure. En tout, je suis restée convalescente pendant plus deux mois. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. J’ai retrouvé le rythme et je travaille énormément à côté pour pouvoir renforcer mes ligaments. J’ai pu rejouer mon premier match le week-end dernier, tout s’est bien passé.
Votre contrat court jusqu’en juin. Quel est votre objectif ensuite : rentrer à Montpellier ou bien tenter une nouvelle aventure à l’étranger ?
Pour l’instant, je termine mon contrat aux Rangers. Ensuite, il est prévu que je retourne à Montpellier. Et après, je verrai avec la direction du club, ce qui est le plus avantageux pour moi.
Étant donné la rapidité du développement du football féminin en Angleterre, peut-être que jouer en Ecosse va aussi vous ouvrir les portes de la FAWSL…
Ah oui, j’espère vraiment me faire repérer par d’autres clubs ! Ça me ferait une expérience en plus. Je croise les doigts.
Pour en revenir à Montpellier, est-ce que vous pouvez nous raconter comment s’est passée votre formation là-bas ainsi que votre arrivée au haut niveau ?
Depuis toute petite, j’ai été formée à Montpellier. Jean-Louis Saez, l’ancien coach de l’équipe première du club, m’a un jour fait confiance. Et me sentant en confiance, je ne pouvais qu’être bien, faire de bons entraînements et bien jouer. Puis, il a commencé à me lancer petit à petit pour quelques matchs. J’ai su saisir ma chance, tout s’est bien passé pour moi.
De bonnes performances qui vous ont aussi ouvert les portes de l’équipe de France. Après avoir brillamment remporté l’Euro U19 l’été dernier, quels sont vos prochains objectifs avec cette équipe ?
Continuer à être appelée et être performante pendant les matchs ! J’ai vraiment envie de me battre pour ce maillot parce que c’est une chance de le porter et quand tu l’as, tu n’as plus envie de le quitter. Donc concrètement, l’objectif c’est de se concentrer sur les prochains matchs de préparation qui vont arriver et de se focaliser sur la Coupe du monde U20, qui est une réelle ambition. Après la victoire à l’Euro, ce serait la suite logique.
Et dans quelques années, vous visez également l’Équipe de France A… ?
Oui, c’est un rêve ! J’espère qu’un jour je serai dans cette équipe. Mais pour ça, il faut que je travaille encore beaucoup à l’entraînement. Pour l’instant, j’en suis encore très loin. Il faut que je travaille tous les jours, deux fois plus, que je sois la meilleure dans mon club.
Est-ce qu’il y a des joueuses dont vous vous inspirez pour atteindre cet objectif ?
Oui j’ai plein de modèles. À mon poste, je m’inspire beaucoup de Wendie Renard. J’adore sa lecture du jeu. En plus, elle est grande, elle marque souvent des buts de la tête. Elle est très professionnelle, elle a remporté beaucoup de titres, elle a tout pour elle. On ne peut qu’être inspiré par son parcours et sa carrière.
Un dernier mot pour conclure cette interview ?
Oui, je souhaite remercier toutes les personnes qui me suivent et tous les supporters des Rangers qui nous soutiennent et portent si bien les couleurs du club.
Photo à la Une : (@Luke Nickerson)