Capitaine emblématique de l’ASJ Soyaux, Siga Tandia entame sa onzième saison sous les couleurs du club soljadicien. Une véritable histoire d’amour entre la milieu de terrain et le club charentais. Son parcours, son regard sur la D1F et le football féminin, son rôle de capitaine, la native de Clichy-sous-bois nous dit tout.
C’est l’une des belles histoires du championnat de France. Depuis plus d’une décennie, Siga Tandia porte avec fierté les couleurs de l’ASJ Soyaux. Et dire que la native de Clichy-sous-bois n’était pas emballée par l’idée de faire du football .. Passionnée de judo depuis son plus jeune âge, la Parisienne a participé à son premier entraînement de foot sans grandes convictions. La suite, on la connaît. Quinze printemps plus tard, la voilà devenue incontournable au sein du club soljadicien, l’une des places fortes de l’élite du football féminin français. Et si le club charentais s’est durablement installé au plus haut niveau, il le doit en partie à sa milieu de terrain, indéboulonnable dans l’entre-jeu, leader sur le terrain et dans les vestiaires. Du tatami aux pelouses de D1 Arkema, portrait de l’une des figures de notre championnat depuis plusieurs saisons.
Votre parcours
A la base je faisais du judo, je l’ai pratiqué pendant huit ans. J’ai toujours joué au football dans ma ville à Clichy sous-bois en banlieue parisienne, mais je n’ai jamais vraiment voulu aller dans un club, car en toute honnêteté je ne savais pas que ça existait ! Quand je suis arrivée en seconde, un des mes animateurs m’a dit que je devais aller m’inscrire. Je n’étais pas trop motivée car le judo était ma priorité. Je suis partie faire un entraînement, et je n’ai jamais repris le judo. J’ai fait mes débuts à 15 ans à Tremblay en France. Deux ans et demi après j’ai rejoint le Tours FC en sport étude, et mon entraîneur a été contacté par le club de Soyaux. Cinq joueuses sont parties faire des essais, j’en faisais partie et je me suis retrouvée en Charentes. Cela fait 11 ans que je suis là !
Une histoire d’amour avec Soyaux ?
Oui. Je me sens bien tout simplement, je ne sais pas quoi dire de plus, à partir du moment où je me sens bien quelque part c’est l’essentiel. Ca m’a permit de jouer au foot, d’avoir une vie en dehors, j’ai trouvé un équilibre ici.
Capitaine, une fierté ?
Oui, j’ai forcément un rôle à jouer en tant que capitaine. Je dois essayer de montrer la bonne voie à suivre même si ce n’est pas tous les jours facile. J’ai connu l’avant, lorsque le football n’était pas encore professionnalisé, donc ça permet d’avoir du recul et de rappeler aux jeunes joueuses que c’est quand même un luxe de pouvoir vivre du foot.
Votre regard sur la D1 Arkema
Je trouve qu’il y a eu un vrai boom ces dernières années. Le secteur est en pleine structuration, il y a des pôles féminins qui existent un peu partout, il y a beaucoup plus de personnes qualifiées et forcément ça se ressent au quotidien. On entre dans le vif du sujet, on travaille différemment, et mieux.
Et sur le football féminin ?
Un cap a été franchi, mais c’est encore dérisoire. J’ai vu le documentaire «Little Miss Soccer» où des personnes sont partis faire le tour du monde pour aller à la rencontre des femmes qui jouent au football. Des pays comme l’Argentine ou le Brésil, où on aurait tendance à croire que le foot c’est toute leur vie, en réalité c’est surtout le cas pour les hommes.
La Coupe du Monde en France
Ca a fait plaisir. Pour toutes les filles qui jouent au football, d’avoir un peu reconnaissance c’était vraiment super. Je suis allée au match d’ouverture face à la Corée du Sud au Parc des Princes et le soutien populaire était exceptionnelle, je ne pense pas que beaucoup de personnes s’y attendait. C’était vraiment incroyable. Après les filles ont fait de leur mieux, elles auraient aimé remporter le titre mais c’est une équipe qui repart quasiment de zéro. On verra à l’Euro ce qu’il va se passer.
La joueuse qui vous a le plus impressionné ?
Ce n’est pas facile (rires). Ma joueuse préférée à l’heure actuelle c’est Marie-Antoine Katoto. Avant j’aurais dis Lotta Schelin (ex attaquante de l’Olympique Lyonnais). C’était une joueuse fantastique et c’était un enfer de défendre sur elle. Mais je trouve que Katoto est une joueuse exceptionnelle.
>> A LIRE AUSSI : Cinq questions à … Siga Tandia (ASJ Soyaux)
Photo à la Une : (@P.Chassine/ASJSoyaux)
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