Plus jeune athlète de la délégation Française pour les Jeux 2021, Madeleine Larcheron n’a pourtant pas pour habitude de se laisser marcher sur les pieds. A 15 ans, elle évolue depuis toujours dans la sphère du skateboard de haut niveau où petits et grands concourent les uns contre les autres. Qualifiée depuis le Dew Tour de la fin mai, elle participera à l’entrée aux JO de son sport. Entrainée, depuis plusieurs semaines, dans un tourbillon de décisions administratives allant à l’encontre de sa volonté, la française ira finalement à Tokyo avec sa maman. Découvrez trois choses à savoir sur Madeleine Larcheron.
Le Bowl, sa discipline de cœur
Tokyo 2021 sera à jamais, marqué dans le cœur des amateurs de skateboard. Pour la première fois de l’histoire, la discipline comptera parmi la liste des sports additionnels lors de cette édition post-covid (25 juillet-5 août). Le comité international olympique réunit le 3 août 2016 a revu son jugement concernant la discipline, alors qu’il avait refusé son entrée dans la compétition olympique après les Jeux de Londres. C’est officiel, dans un mois, au Japon, le skateboard se déclinera en deux épreuves. Il y a aura le park, appelé plus traditionnellement « le Bowl » discipline phare de Larcheron. Les points sont attribués en fonction de la difficulté des figures aériennes réalisée dans la profonde cuvette. La durée du run varie de 45 à 50 secondes. Chaque rider réalise quatre runs, le passage qui comprends le plus de point est pris en compte pour le classement final. La seconde épreuve est le street, son but est de présenter des figures techniques sur des modules du mobilier urbain. Les athlètes présentent deux runs de 45 secondes puis cinq « best tricks », des passages lors desquels le rider doit réaliser une figure.
Qualifiée au Dew Tour des Moines
La 22ème mondiale a pu décrocher sa qualification pour Tokyo. Sans grande pression, c’est lors du Dew Tour 2021 qu’elle a comptabilisé assez de points pour décrocher son billet. Du 20 au 23 mai au Dew Tour Des Moines aux Etats-Unis, les meilleurzs riders du monde se sont affrontées pour espérer atteindre le graal : un cumul de points assez haut pour se rendre au Japon. Sous la direction du manager de l’équipe de France, Florent Balesta, Madeleine Larcheron n’avait plus le choix, cette compétition dans l’Iowa était sa dernière chance de prendre des points avant les Jeux. Elle a finalement terminé 19ème des demi-finales. Loin d’être la plus jeune rideuse, ce jour-là, la Landaise n’a pas réalisé de gros run mais le résultat a été suffisant pour se tourner vers la préparation des Jeux. Son jeune âge impressionne déjà les autres membres de la délégation française, mais dans le skateboard, tous les riders commencent très tôt, vers 4-5 ans pour la plupart. Ainsi, ils atteignent le haut niveau français vers l’âge de 12 ans. Finalement, Madeleine Larcheron est plutôt dans les clous. Dans le parc des sports urbains d’Ariake, situé sur la baie de Tokyo, une chose est sûre, il ne faudra pas lui parler d’âge.
Sa maman l’accompagnera aux Jeux
C’est l’information qui avait catalysé le skate français depuis près de deux semaines. La jeune Madeleine Larcheron refusait fermement d’aller aux Jeux si ce n’était pas sa maman qui l’accompagnait. La Landaise de 15 ans était autorisée à venir accompagnée d’un chaperon. Une personne supplémentaire dans le staff français qui se rend aux Jeux pour guider l’athlète mineure tout au long de la compétition. Problème, la plus jeune sportive de la délégation tricolore souhaitait être accompagnée de sa maman, prof de dessin et novice en la matière, mais dont la présence la rassurerait. Une envie qui n’était pas dans les plans de la fédération de roller et skateboard, qui souhaitait que la collégienne soit chaperonnée par une kiné, expérimenté pour ce genre de discipline. Néanmoins, Larcheron ne connaissait pas cette professionnelle, c’est la raison pour laquelle elle a promptement refusé d’être accompagnée d’une inconnue pour ses premiers Jeux olympiques. En fin de semaine dernière, l’intervention du comité olympique pour trouver une solution semblait porter ses fruits. Le dialogue s’était ré-instauré et les dernières discussions ont pu conclure à un accord: la jeune sportive sera, si elle le veut, entourée de sa maman à Tokyo. Plusieurs réunions ont dû se tenir pour trouver une entente. En effet, la situation sanitaire préoccupante donne lieu à des règles de vie très strictes pour les accompagnants. Erika Larcheson pourra assister à la compétition et se rendre dans le village olympique, tout en faisait preuve d’une précieuse attention, car la rupture de la bulle sanitaire pourrait être lourde de conséquences pour l’entièreté de l’équipe de France.
Photo à la Une : (@GettyImages)