Le Sport Au Féminin a décidé de vous faire part du ressenti de supporters de deux clubs majeurs du sport féminin en interrogeant une membre des Supporters du Bout du monde et un membre d’OL Ang’Elles. Interview croisée entre Sabine Leray, supportrice du BBH, et Willy Pasche fan de l’OL.
En cette période de confinement, le sport est lui aussi resté à la porte du domicile des fans de sport féminin. Si pour les sportives, cette période est compliquée notamment en vue d’une préparation pour les Jeux Olympiques – d’ailleurs toujours en suspens – il en est de même pour les supporters, qui ont eu peu l’occasion de s’exprimer. Le Sport Au Féminin est donc parti interroger deux fervents supporters de leur club. Sabine Leray, fan inconditionnelle du Brest Bretagne Handball, et Willy Pasche, en charge de la communication d’OL Ang’Elles, l’un des kops de l’OL Féminin. Interview croisé entre deux personnes qui vivent difficilement cette pause forcée.
Comment se passe cette période de confinement pour vous ? Restez-vous en contact avec les autres membres de votre kop ?
Sabine Leray : Je suis confinée dans un 50m2. Avec le travail que je fais, je suis habituée à être enfermée, mais ce n’est pas simple surtout en voyant certains Français qui restent encore en groupe. Je ne comprends pas ce genre de comportement. Sinon oui je suis encore en contact avec certains membres du kop. Ce n’est pas une situation simple, car tous les matchs sont annulés. On essaye de suivre les nouvelles par les réseaux.
Willy Pasche : Cette période n’est pas des plus faciles, mais elle est nécessaire et, avec les moyens technologiques, nous sommes très souvent en contact entre nous. Bien sûr avec les téléphones et les mails, mais surtout par notre groupe de contact sur Messenger qui nous permet de continuer à vivre notre passion en partageant les dernières nouvelles comme le transfert de Shirley Cruz à l’OL Reign. Mais également de s’envoyer des images drôles qui circulent sur les réseaux sociaux. Tout le monde à l’air en bonne santé.
Comment vivez-vous cette absence de compétition et de matchs ?
SL : Je ne le vis pas bien parce que je suis une personne qui aime me vider la tête. J’habite à Brest depuis le mois d’août. J’ai alors commencé à vraiment m’intéresser au handball. Le premier match à l’Aréna j’ai vu que c’était une source de décompression. Et ça me manque. C’est aussi l’occasion de voir d’autres personnes et ça faisait du bien. L’engouement des joueuses me manque aussi.
WP : Actuellement nous contactons les adhérents, car le déplacement à Munich est annulé et on attend la décision pour Vienne. On se faisait une fête de tous ses déplacements, mais on reste positifs en se disant qu’on va se refaire une trésorerie pour le futur.
Est-ce que vous vous occupez en regardant du sport à la TV en replay ?
SL : Je regarde beaucoup les vidéos de matchs qu’on a déjà vécu. C’est intéressant car ça me permet de voir l’évolution des joueuses et de garder une attache avec le hand. Je regarde aussi sur des sites des petites vidéos. J’ai regardé tous les matchs de la saison en Ligue des champions en trois jours.
WP : Oui il y a les replay et surtout OLTV qui est gratuit donc on peut revoir et disséquer d’anciens matchs. Sur notre site web, on peut aussi relire les anciens e-journaux OELLES. D’ailleurs on avait un peu de retard, que notre réalisateur du journal va pouvoir récupérer, pour que l’on soit à jour. Tout comme notre version anglaise qui est traduite par une adhérente de Philadelphie.
Est-ce que vous avez récemment échangé avec certaines joueuses du club que vous soutenez ?
SL : Ça arrive. Moi j’échange un petit peu avec Ana Gros car c’est une joueuse que j’ai découverte avec le BBH. Elle reste une personne lambda en Slovénie mais en Bretagne c’est une joueuse emblématique du club. Je reste en contact avec elle. Je n’écris pas trop aux joueuses en ce moment car elles ont aussi leur vie personnelle.
WP : Bien sûr ! Nous suivons toutes les joueuses qui communiquent sur les réseaux sociaux et qui nous passent des messages positifs. Parfois des adhérents partagent d’anciennes photos avec des joueuses, qui les likent. À titre personnel, j’ai également eu l’honneur d’être suivi et retweeté par le Président Jean-Michel Aulas, ou de voir récemment des parents de joueuses comme Gerd, la maman d’Ada Hegerberg. Cela participe beaucoup à une forme de convivialité alors qu’on est éloignés d’elles.
Etes-vous inquiet pour le reste de la saison ?
SL : Je suis un peu inquiète car je ne sais pas quelle solution ils vont trouver. Les joueuses jouent énormément bien quand elles jouent tous les trois jours alors que quand il y a une semaine de pause, elles sont moins bien. Psychologiquement, beaucoup ont joué le Mondial, et elles ne vont pas se voir pendant longtemps. La reprise risque d’être difficile. Je pense que c’est pareil pour tout le monde mais Brest reste en lice dans toutes les compétitions.
WP : Franchement, on pense que ça va être long. Donc on se projette sur la saison prochaine. Et pour être positifs, on pense à Ada (Hegerberg) qui pourrait reprendre fin juillet, sans n’avoir rien raté. Tout repartira un jour, comme avant et on se retrouvera aux entraînements, aux matchs, en réunion, aux apéros after-match. Et tout le monde devra avoir une belle santé.
Photo à la Une : (@DR)