Après sa défaite à Rio en 2016 où elle n’avait ramené « que » la médaille d’argent, Clarisse Agbegnenou tient enfin sa revanche ! Elle devient championne olympique en judo dans la catégorie des -63kg cinq ans plus tard à Tokyo. L’accomplissement d’une vie !
Elle est grande, elle est immense, elle est extraordinaire ! Clarisse Agbegnenou remporte pour la première fois de sa carrière la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. C’était son objectif principal en arrivant au Japon. Elle était attendue et elle a répondu présent. Même si elle faisait partie des grandes favorites, elle se présentait en finale face à sa bourrelle des Jeux il y a quatre ans : la Slovène Tina Trstenjak, qui l’avait privée de l’or à l’époque. Pour Clarisse, hors de question de revivre ce cauchemar.
Championne olympique, un titre tant espéré
Dans cette finale, elle a dominé son adversaire pendant les quatre premières minutes du combat en l’envoyant à terre à plusieurs reprises sans pour autant réussir à marquer de points. Mais le principal était là. La Tricolore était concentrée dans sa finale, focalisée sur son combat et rien ne pouvait la distraire. La Slovène, qui a pris deux pénalités, était en mauvaise posture. La Française de 27 ans ne s’est pas laissée perturber et a continué d’appuyer là où ça faisait mal. Au bout de 37 secondes dans le golden score, Clarisse Agbegnenou a infligé un waza-ari décisif à Tina Trstenjak. Dans la seconde qui a suivi, elle avait compris. Deux mots. Les deux plus beaux de sa carrière. CHAMPIONNE OLYMPIQUE !
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À peine le temps de réaliser ce qu’il venait de se passer que l’émotion a envahi la porte-drapeau française. Après une longue accolade pleine de respect, que l’on peut voir comme une passation de pouvoir, avec son adversaire, Clarisse Agbegnenou a fondu en larmes, laissant exploser sa joie et sa fierté, libérée de toute la pression qu’elle avait accumulée dans la journée.
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Une mission vers l’or
Dès le premier tour, la tête de série numéro un de ce tournoi olympique n’a pas laissé le doute s’installer. Elle est venue à bout de la Cap-Verdienne Sandrine Billet en seulement 20 secondes grâce à un ippon expéditif. En quart de finale, elle a logiquement remporté son combat au bout des quatre minutes face à la Néerlandaise Juul Franssen sur waza-ari et, de la même manière, en demi-finale, face à la Canadienne Catherine Bauchemin-Pinard.
Le chemin vers le bonheur éternel fut long pour la judoka française. Elle avait failli tout abandonner il y a un an lorsqu’elle a appris le report des Jeux Olympiques. Cette nouvelle, qu’elle avait mal vécu à l’époque, lui a finalement redonner la motivation d’arriver au Japon cette année, plus déterminée que jamais. Avant chaque combat, Clarisse présentait le même visage face aux caméras du monde entier. Un visage fermé. Comme si aucune émotion ne pouvait en ressortir. Mais ce visage était celui de la concentration suprême, celui d’une femme obnubilée par un seul et unique objectif : se parer d’or.
Après son couronnement, elle s’est confiée : « J’étais en mission pour aller chercher cette médaille d’or, ça n’a pas été simple, je n’ai même pas les mots. C’est incroyable. Tina est une judoka incroyable. La journée a été dure pour nous deux. Prendre ma revanche cinq ans après, je n’aurais pas pu rêver mieux. […] Le chemin a été dur et long, je suis tellement contente d’avoir ramené cette médaille d’or. Je voudrais dire merci à ma famille, pour tout, de vous être levés aussi tôt, d’avoir répondu à mon appel, quand j’étais en détresse.«
Sa performance n’est pas passée inaperçue, loin de là. Toute la France a honoré sa championne, y compris son homologue masculin Teddy Riner.
Un palmarès digne des plus grands
Avec sa nouvelle breloque dorée, Clarisse Agbegnenou remplit encore plus son palmarès, déjà bien fourni et fait désormais partie des français les plus médaillés de l’histoire. En plus de ses deux médailles olympiques, la Tricolore possède cinq médailles d’or et deux médailles d’argent aux championnats du monde ainsi que cinq autre médailles d’or et une de bronze aux championnats d’Europe. Cela ne fait aucun doute, Clarisse Agbegnenou est une reine dans sa catégorie.
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Elle devient la septième judoka de l’équipe de France à remporter les trois titres majeurs dans une carrière (JO, Mondiaux et Europe). Elle rejoint Thierry Rey (1983), Cecile Nowak (1992), Cathy Fleury (1992), David Douillet (1996), Teddy Riner (2012) et Lucie Décosse (2012).
Photo à la Une : (@Olympics)
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