Avec 33 médailles glanées à la fin des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, la France a fait moins bien qu’à Rio de Janeiro au Brésil, il y a cinq ans. Cette huitième place au classement des médaille au Japon ressemble à un petit échec et de nombreuses questions subsistent quant à la compétitivité de nos Bleus à domicile aux JO de Paris 2024, dans trois ans.
Il est l’heure de faire les comptes pour la délégation française ! À trois ans de Paris 2024, le bilan de Tokyo est mitigé, puisque l’objectif fixé par le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français) et Roxana Maracineanu, ministre délégué chargée du sport, de faire aussi bien qu’à Rio n’a pas été rempli. En effet, malgré un finish extraordinaire avec le sport collectif en tête de gondole, la France n’a ramené “que” 33 médailles du Japon alors qu’elle en avait ramené 42 du Brésil. Les Français s’étaient alors positionnés 7ème au classement. Malheureusement, la moisson de Tokyo n’a pas été aussi bonne que celle de Rio. Pire, c’est la plus famélique depuis Athènes en 2004, mais la France avait ramené une médaille d’or de plus à la maison à cette époque (11 contre 10 cette année). Claude Onesta, directeur de la haute performance et ancien entraîneur de l’équipe masculine de handball pendant dix ans s’est exprimé sur ces Jeux de Tokyo : “Ce que je veux dire, c’est comprendre pourquoi et comment faire mieux. On se rend compte que les changements ne se font pas naturellement. Il faut prendre des décisions, parfois changer certains acteurs. Ce sont des décisions douloureuses, et parfois en détournant le regard, on ne fait pas le boulot. Je n’accepterai pas que le bilan soit édulcoré. Il y a des fédérations qui représentent beaucoup de médailles aux Jeux et qui ne sont pas au rendez-vous des résultats.” Par ce “coup de pression”, Claude Onesta espère redresser la barre dans le but de rafler le plus de médailles possible à Paris.
Le judo et l’escrime à l’honneur
Si des sports n’ont pas déçu, c’est bien ceux-là ! Avec huit médailles décrochées à Tokyo, le judo est le plus gros pourvoyeur de la délégation tricolore. Clarisse Agbegnenou, porte-drapeau et marraine du Sport au Féminin, en est le parfait exemple avec ses médailles d’or en individuel et par équipe. Espérons qu’elle réussisse à conserver son titre olympique à domicile, ce qui serait une fierté absolue. Avec l’aide de Teddy Riner, malheureusement en bronze dans ces jeux, l’Équipe de France de judo a décroché le plus beau titre de son histoire. Le plus beau mais aussi le premier : celui de champion olympique par équipe mixte, en battant le Japon en finale sur ses terres !
L’escrime est également un gros motif de satisfaction pour les Bleus avec cinq médailles, dont deux en or.
Les sports collectifs en patrons
Six médailles, dont trois en or ! Les sports collectifs français ont enchanté l’hexagone dans la dernière ligne droite de ces Jeux de Tokyo. Les volleyeurs ont offert à leur coach Laurent Tillie une sortie digne des Dieux de l’olympe avec un titre pour le moins inespéré dans le sens où les coéquipiers d’Earvin Ngapeth n’étaient pas les favoris à la première place. Le rugby à 7 féminin et le basket masculin sont tombé sur des monstres en finale (Nouvelle Zélande pour les filles et USA pour les garçons) et se parent d’une magnifique médaille d’argent. Le basket féminin a su relever la tête après sa défaite en demi-finale contre le pays organisateur pour s’offrir le bronze. Quant au handball, les femmes et les hommes ont ramené à la délégation française un doublé en or historique. Seul point (très) noir dans le sport collectif, le fiasco chez les garçons au football.
Les grandes déceptions
L’athlétisme fait partie des grandes désillusions de ces Jeux de Tokyo 2020. Avec seulement une médaille d’argent au compteur (Kevin Mayer au décathlon), la France a présenté son pire bilan depuis Sydney en 2000. Stéphane Diagana, consultant à France TV fait le point : “Le bilan est mauvais, voire très mauvais, on ne peut pas dire autre chose. Avant les Jeux je disais qu’un bon bilan serait de trois médailles, vu notre équipe, quatre médailles ça aurait été très bien. C’était l’objectif raisonnable, ni trop ambitieux, ni trop pessimiste. On avait une demi-douzaine de chances de médailles, mais on sait que sur une grande compétition, toutes les chances ne se concrétisent pas. C’est un échec à relativiser mais à prendre au sérieux. Il ne faut pas être alarmiste mais il y a une réalité : on a des athlètes qui ont apporté beaucoup de médailles ces dernières années comme Lemaître, Mekhissi, Diniz, Lavillenie, qui vont passer le relais. Or, on n’a pas une relève à la hauteur de ceux qui partent aujourd’hui.” Des mots forts qui ne sont pas là pour décourager les futures générations mais bien pour pousser les athlètes français à s’améliorer pour Paris 2024.
La natation est aussi passée à côté de ces Jeux. Seul Florent Manaudou a réussi a décrocher une deuxième place et une belle médaille d’argent sur le 50m nage libre. Après trois podiums consécutifs aux JO, le relais 4x100m messieurs a terminé à la sixième place. La natation bleue a affiché son pire bilan comptable depuis Sydney en 2000.
Outre l’athlétisme et la natation, la boxe et l’équitation n’ont pas été au rendez-vous. Après les six médailles au Brésil, la boxe française repart de Tokyo avec des bagages vides. Quant à l’équitation, les Français ont du se contenter avec une médaille de bronze par équipes.
Après ces olympiades mitigées, Roxana Maracineanu espère que les sportifs et sportives français s’amélioreront pour faire briller Paris dans trois ans. Elle explique que ce rayonnement peut venir en s’inspirant des Japonais : “Ils nous ont montré la voie avec un bilan sportif impressionnant, ils vont nous inspirer sur la partie de l’excellence. Leur objectif ce n’était pas des podiums c’était des médailles d’or et ils ont réussi à le faire avec quasiment une trentaine de médailles d’or, c’est une progression dont il faut qu’on s’inspire.” À Rio, le Japon avait raflé 42 médailles, dont douze en or. Chez eux, les sportifs nippons ont ramené 58 breloques à leur délégation, dont 27 en or, soit plus du double. Chaque année, le pays hôte fait bien mieux que lors de sa précédente olympiade. Espérons que la France ne dérogera pas à cette règle.
Les Jeux de Paris auront lieu dans trois ans, mais ils commencent dès maintenant, comme l’a prouvé cette magnifique passation olympique hier entre Tokyo et la capitale française. Rendez vous en 2024 pour des Jeux Olympiques qui, on l’espère, seront historiques !
En attendant, si les Jeux vous manquent déjà, revivez les dix titres olympiques de l’Équipe de France avec ce condensé d’émotions de France Télévision.
Photo à la Une : (@FranceOlympique)