Françaises ou non, championnes olympiques ou non, certaines femmes ont marqué les esprits pendant la quinzaine des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. De Simone Biles à Clarisse Agbegnenou en passant par Allyson Félix, le Sport au Féminin vous propose un retour haut en couleur et fort en émotion sur les reines de l’Olympe version Tokyoïte.
Clarisse Agbegnenou
Quoi de mieux que de commencer par notre marraine ? Clarisse Agbegnenou était venue au Japon dans son judogi de conquérante avec un seul objectif : gagner le titre olympique. Porte-drapeau de la nation française, elle n’a pas déçu et a rempli sa mission avec panache et détermination. Après l’argent triste de Rio, elle a pris sa revanche sur sa rivale, la Slovène Tina Trstenjak, pour remporter la médaille d’or chez les ‑63kg. Avec également un autre titre olympique par équipes, le voyage au Japon s’est plutôt bien passé pour notre Clarisse nationale !
Cléopâtre Darleux et Amandine Leynaud
Certaines Françaises ont eu la cote à Tokyo ! C’est le cas de nos deux anges gardiennes des cages tricolores au handball. Sacrées championnes olympique avec leurs coéquipières pour la première fois de leur histoire, les filles ont multiplié les matchs de classe internationale en devenant, chacune à leur tour, le pire cauchemar des attaquantes adverses. On retiendra notamment les deux prestations magiques de Cléopâtre Darleux en demi et en finale mais surtout le match de titan d’Amandine Leynaud en quart contre les Pays-Bas avec un taux de réussite aux arrêts de 51% ! Deux murs, infranchissables.
Simone Biles
Difficile de ne pas parler de LA superstar de la gymnastique américaine lorsque l’on parle des Jeux Olympiques. Celle qui avait tout raflé à Rio en 2016 arrivait au Japon en tant que tête d’affiche à Tokyo. On s’attendait à une razzia, mais malheureusement ce ne fut pas le cas. Simone Biles a du déclarer forfait pour de nombreuses finales suite à des soucis au niveau mental. Victime de “twisties” (perte de repères dans l’espace lors d’une figure en gymnastique), Simone Biles n’a pas pu concourir dans ces Jeux comme elle le voulait. Trop de pression, trop de questions, elle a aussi montré qu’avant d’être une machine à gagner, elle était avant tout humaine. Apaisée, elle repart tout de même de Tokyo avec deux médailles : une en bronze et une en argent. Attention Paris, Biles reviendra plus forte !
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Naomi Osaka
Le porte-étendard de toute une nation portait de lourds espoirs sur les épaules. Sûrement un peu trop lourds. Déjà forfait de Rolland Garros et de Wimbledon, la Japonaise Naomi Osaka s’était reposée pleinement pour participer à ces Jeux Olympiques sur ses terres d’origine. Elle, qui souffrait de dépression et d’anxiété, s’était retirée de la vie médiatique pendant un long moment pour se reconcentrer sur sa vie et arriver aux Jeux plus forte que jamais. Elle a été le dernier relais de la flamme olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Elle est montée sur l’estrade pour montrer la voie et allumer la vasque, comme un symbole. Sortie dès les huitièmes de finale, balayée par la Tchèque Marketa Vondrousova, Naomi Osaka s’est peut-être trop approchée de la flamme et s’est brulée les ailes.
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Emma McKeon
Reine du 100m nage libre, reine du 50m nage libre, reine du 4x100 nage libre, reine du 4x100 quatres nages, bronze en 100m dos, bronze en 4x200 nage libre et bronze en 4x100 papillon. Sept médailles olympiques, dont quatre en or. Que voulez vous de plus ? La véritable “si-reine” de ces Jeux s’appelle Emma McKeon, elle est Australienne, elle a 27 ans et c’est une nageuse d’exception. Avec ce palmarès extraordinaire à Tokyo, elle obtient le titre honorifique et prestigieux d’athlète la plus décorée des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Mais ce n’est pas tout. Elle inscrit également son nom dans les livres d’histoire. Avec ses sept breloques, elle égale le record de médailles remportées par une femme lors d’une seule édition des Jeux et rejoint la gymnaste soviétique Mariya Gorokhovskaya, qui détenait ce record depuis les JO d’Helsinki en 1952. De plus, elle devient l’Australienne la plus titrée de l’histoire des Jeux Olympiques. Rien que ça.
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Sydney McLaughlin
L’épreuve du 400m haie chez les hommes est entrée dans l’histoire avec le record du monde ahurissant de Karsten Warholm lors de ces Jeux de Tokyo. Sydney McLaughlin voulait en faire de même chez les femmes et s’en est plutôt bien inspirée. Le résultat est sans appel : médaille d’or devant sa compatriote Dalilah Muhammad, chrono de 51’46 et son propre record du monde battu. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’Américaine de 21 ans est déjà une sensation de l’athlétisme mondial et sa carrière est loin d’être terminée. McLaughlin ne rigole pas !
Elaine Thompson-Herah
Championne olympique sur 100m et 200m à Rio. Championne olympique sur 100m et 200m à Tokyo. Avant la Jamaïcaine, personne n’avait réussi à conserver ses titres sur ces distances chez les femmes. C’est maintenant chose faite, et de quelle manière ! Avec un temps de 10’61 sur le 100m, elle s’empare du record olympique, jusque-là détenu par l’Américaine Florence Griffith Joyner (10’62) depuis Séoul en 1988, et de la deuxième performance mondiale de tous les temps. Usain Bolt peut être fier de sa compatriote, le sprint mondial féminin appartient encore à la Jamaïque !
Allyson Félix
2004, Athènes. À 18 ans, Allyson Félix remporte sa première médaille olympique à 18 ans en s’emparant de l’argent sur 200m. 17 ans et cinq olympiades plus tard, l’Américaine est toujours là et les médaille continuent de pleuvoir à 35 ans. Elle remporte le bronze sur 400m et l’or sur le relais 4x400m. Avec ses deux breloques glanées à Tokyo, elle porte son total à 11, ce qui fait d’elle l’athlète américaine la plus titrée de l’histoire des Jeux Olympiques en athlétisme devant un certain … Carl Lewis ! La reine dépasse le roi, sa place est réservée au panthéon olympique et c’est bien mérité !
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Yulimar Rojas
Après un premier saut à 15,41m, la Vénézuélienne était déjà quasiment assurée de terminer sur la première marche du podium olympique. Après sa médaille d’argent sur l’épreuve du triple saut à Rio, Yulimar Rojas espérait décocher l’or à Tokyo. L’or olympique c’est bien, mais en battant un record du monde vieux de 26 ans c’est encore mieux. Pour son sixième et dernier essai, l’athlète longiligne d’1m92 va balayer le record de l’Ukrainienne Inessa Kravets, 15,50m établi en 1995. Le drapeau des juges est levé, le saut va être mesuré. Résultat : 15,67m pour une entrée fracassante dans l’histoire des Jeux !
Momiji Nishiya
“Moi tu ne me parles pas d’âge !” Cette phrase devenue célèbre de Kylian Mbappé est claire : on ne fait pas attendre le talent. Et Momiji Nishaya l’a appliquée au pied de la lettre. La jeune japonaise a filé comme le vent, debout sur son skateboard, vers une médaille d’or olympique … à seulement 13 ans ! Sur les autres marche du podium, on retrouve une Brésilienne, Rayssa Leal, 13 ans également et une autre Japonaise, Funa Nakayama, 16 ans. Avec cette jeunesse au pouvoir, le podium du skateboard est le plus jeune des JO avec une moyenne d’âge de 14 ans et 191 jours. Pour une grande première, le skate faisait parti du programme des Jeux de Tokyo 2020 et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Japonais ont su en profiter. Ils ont ramassé pas loin de cinq médailles.
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Anita Wlodarczyk
Quatre championnats du monde, quatre championnats d’Europe, cinq championnats de Pologne et maintenant, trois titres olympiques ! La Polonaise Anita Wlodarczyk, spécialiste du lancer de marteau, est la première athlètes féminine a réaliser le triplé historique en individuel. Après Londres en 2012 et Rio en 2016, c’est à Tokyo en 2020 que la femme de 36 ans empoche une nouvelle médaille d’or aux Jeux. Elle est également actuelle détentrice du record du monde de l’épreuve avec une distance de 82,98m, établi à Varsovie en 2016.
Krystsina Tsimanouskaya
C’est malheureusement hors d’une piste d’athlétisme que l’athlète Biélorusse a fait parler d’elle, contre son gré. Elle a vécu une histoire rocambolesque dans ces Jeux Olympiques de Tokyo avec sa fédération qui l’a menacée d’être rapatrié en Biélorussie après avoir critiqué les instances sportives de son pays. Par peur d’être mise en prison par le président Alexandre Loukachenko et son fils, président du comité olympique Biélorusse, Viktor Loukachenko, Krystsina Tsimanouskaya a demandé de l’aide au Comité International Olympique et une protection policière. Elle est depuis réfugiée en Pologne, qui l’a accueilli avec un visa humanitaire et souhaite poursuivre sa carrière sportive. Elle vient surement de remporter sa plus belle course, celle de sa liberté.
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Elles ont ébloui ces Jeux Olympiques de Tokyo 2020 par leur classe, leur talent ou leur mental à toute épreuve. Elles nous ont fait vibrer du début jusqu’à la fin, de la piste d’athlétisme au bassin olympique en passant par les terrains de handball. Elles étaient au rendez-vous de ces Jeux et seront au rendez-vous, pour la plupart, dans trois ans. Elles nous ont montré pourquoi le sport est quelque chose de si magique et d’inoubliable. Les larmes, les pleurs, les cris, les sourires, les joies, les peines, tant de sentiments que seul le sport peut apporter et transmettre. C’était la magie des Jeux, c’était Tokyo 2020, vivement Paris 2024 !
Photo à la Une : (@Olympics)
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