A nouveau sacrée lors du Grand Slam de Tel Aviv en février dernier, Romane Dicko poursuit son ascension fulgurante avec un seul objectif en tête : l’or olympique. Désormais septième au classement mondial et invaincu depuis novembre 2019, la judokate tricolore s’est confiée pour Le Sport au Féminin. Extraits.
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Une nouvelle breloque à Tel Aviv
Invaincue sur les tatamis depuis novembre 2019, Romane Dicko est sans conteste la judokate tricolore la plus en forme ces derniers mois. En février dernier, la native de Clamart a envoyé un nouveau signal fort au monde du judo, en remportant la médaille à l’occasion du Grand Slam de Tel-Aviv. Une compétition qu’elle avait déjà remporté en 2020.
« C’était super. J’ai combattu des adversaires que je n’avais jamais affronté et c’était intéressant pour moi de devoir m’adapter à d’autres profils. On avait bien travaillé avec mes coachs et j’ai réussi à mettre cela en application en compétition donc c’est très positif. La finale en 11 secondes ? Mentalement j’étais prête à faire un grand combat face à une adversaire que je n’avais jamais affronté. J’ai affronté une judokate coriace, qui est quasiment toujours sur le podium depuis plus d’un an. De plus elle était gauchère, donc j’ai du m’adapter à cela. C’est vrai que le combat s’est terminé très rapidement, il fallait être très concentré et je suis satisfaite de ma performance. »
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Les yeux rivés vers Tokyo
Tous les voyants sont au vert pour Romane Dicko, qui renaît de ses cendres après une longue période de blessure, où elle avait été éloignée des tatamis pendant de nombreux mois. Mais lorsqu’il s’agit d’évoquer sa forme actuelle ou sa série d’invincibilité, la jeune pépite balaie d’un revers de main. Pour elle, son objectif ultime reste une médaille olympique.
« Oui, j’essaie de ne pas trop y penser quand je rentre sur les tatamis. Cette série d’invincibilité est de bonne augure mais ma priorité est de décrocher une médaille olympique. Rester invaincue signifie que j’arrive à répéter les bonnes performances et que je suis régulière, mais je ne veux qu’une chose : le podium aux Jeux Olympiques. Il y a beaucoup de judokates que je n’ai pas encore affronté donc je reste lucide, ce n’est pas une fin en soi. Mon capital confiance augmente avec cette série d’invincibilité.«
« Je n’oublierai jamais cette période difficile et cette longue blessure, cela fait partie de mon expérience. Maintenant je peux dire que tout cela est derrière moi, je me sens bien physiquement et mentalement. Ces deux saisons blanches ont été très dures à vivre mais tout cela est derrière moi désormais. La prochaine étape sur la route de Tokyo sera à Tbilissi en Georgie, le week-end du 26 mars. Mes ambitions ? La victoire bien sûr ! On ira au combat et c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens … »
« On est privilégié de pouvoir continuer à s’entraîner »
A l’instar de toutes les disciplines sportives, le judo n’est pas épargné par la crise sanitaire et la pandémie mondial. Un contexte particulier que la judokate de 21 ans essaie de relativiser, consciente que sa discipline requiert de grandes précautions afin de préserver la santé de chacun.
« Je me prépare aux Jeux Olympiques comme si de rien n’était. Tant que l’on aura pas de nouvelle officielle, il faut se préparer au mieux. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’incertitudes. Par exemple pour le Grand Slam de Tel Aviv, on n’était pas certain de pouvoir y participer, les frontières était fermées etc .. C’est compliqué mais on a pu reprendre la compétition assez rapidement, c’est une très bonne chose pour le judo et il faut en profiter. J’estime que l’on est privilégié de pouvoir continuer à s’entraîner et participer à des compétitions. Le quotidien change un peu, on est parfois obligé de passer par des périodes de quarantaine, de réaliser des tests régulièrement .. C’est normal car le judo est un sport de contact donc on se doit de prendre toutes les précautions nécessaires. »
Septième au classement mondial
« Maintenant que je suis 7ème mondiale, je fais partie des têtes de série et je suis censée avoir un tableau «plus ouvert» aux Jeux Olympiques. Si je reste dans le Top 8, je ne devrais affronter les autres têtes de série qu’à partir des quarts de finale. Mon objectif est de rester dans le Top 8. Surtout quand on sait que 75% des médaillés olympique au judo sont têtes de série .. La première place du classement mondial n’est pas une priorité. J’ai fait une belle progression depuis mon retour de blessure où j’occupais la 30 ème place, c’est une satisfaction mais pas une fin en soi. »
Photo à la Une : (@FFJudo)
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