Pour la première fois de sa carrière, l’Américaine Jennifer Brady (n°28) disputera les demi-finales d’un Grand-Chelem, après sa nette victoire face à la Kazakhe Yulia Putintseva : 6-3, 6-2. Net et sans bavure.
Qui stoppera la furie Brady ? A 25 ans, la Pennsylvanienne, qui joue probablement le tennis de sa vie, poursuit sa folle envolée à Flushing Meadows. Face à elle, Yulia Putintseva (n°23), tombeuse de Petra Kvitova au tour précédent, avait forcément son mot à dire, elle qui est réputée pour son style accrocheur, parée pour ne jamais lâcher le moindre point grâce à cette incroyable capacité à recouvrir le terrain en défense. Mais malgré ses tentatives de faire déjouer son adversaire, la reine des amorties est restée impuissante.
Brady est entrée de plein pied dans son match, infligeant un ace dès le premier point, puis une pluie de coups gagnants qui ont très vite porté le score à 4-0. Pas impressionnée de parvenir à un stade de la compétition inédit pour elle (Putintseva figurait quant à elle pour la 3 ème fois en quart d’un Majeur), la puissante droitière, pleine de sérénité, n’a pas craqué malgré la perte d’un break. Elle prend le premier set en 34 minutes (6-3).
Toujours pas de set de perdu
La suite reste, à défaut d’être aussi impressionnante, tout aussi efficace. Jennifer Brady, peu inquiétée sur ses mises en jeu malgré la formidable qualité de relance de Putintseva, prend le large d’entrée (2-0). Et malgré un passage à vide, ponctué de plusieurs fautes directes permettant à la Kazakhe de revenir à hauteur (2-2), l’Américaine ne faiblit pas. Elle accélère à nouveau, et prend les 4 derniers jeux du match. Le score est tout sauf trompeur : 6-3, 6-2 en 68 petites minutes. Putintseva n’avait pas les armes pour lutter face à cette Jennifer Brady version fin 2020. Cette dernière n’a d’ailleurs toujours pas perdu le moindre set lors de cet l’US Open, et affiche une moyenne affolante de 4,8 jeux encaissés par rencontre depuis le début de la quinzaine.
Brady paraît insubmersible. Rarement avait t-on vu une joueuse ‘lambda’ (victorieuse de son tout premier titre WTA il y’a deux semaines, elle n’a encore jamais figuré parmi les figures de proue du circuit, son meilleur classement en carrière étant son actuelle 41 ème place mondiale) afficher un tel niveau de jeu durant plusieurs matches dans un tournoi Majeur. Est-ce grâce à la relative absence des meilleures ? A un contexte apocalyptique des derniers mois qui a bouleversé toute la hiérarchie ? A raison, Brady s’en moque. Elle est dans le dernier carré de l’US Open. Le rêve de toute joueuse étasunienne. L’apogée n’est plus très loin, mais la partie la plus corsée n’a pas encore débuté.
Photo à la Une : @GettyImages