Le « Classico féminin », plus grande rivalité de football dans l’hexagone, a eu son lot de grands matches. Flash-back sur les plus belles rencontres disputées par ces deux mastodontes du football européen, qui se livrent une lutte sans merci pour l’hégémonie nationale.
Lyon contre Paris. Le club historique face à la puissance émergente. Pas moins de 51 matches disputés (toutes compétitions confondues), entre 1994 et aujourd’hui. Sur le bilan global, l’Olympique Lyonnais a très clairement le dessus. Les Rhodanniennes ont empoché 34 victoires face à leurs ennemies, pour seulement 13 nuls et 4 défaites. Avec à leur tête le président Jean-Michel Aulas, l’un des précurseurs de l’expansion du football féminin en France, les Lyonnaises, indétrônables, n’ont laissé que des miettes aux joueuses de la Capitale pendant des lustres. Il a fallu en effet attendre l’année 2014 pour voir la première défaite Lyonnaise dans le « classique féminin » ! Mais, si la rivalité s’est largement durcie à l’abord de la décennie 2010, c’est aussi parce que le PSG, club de seconde zone de D1, a été totalement transfiguré par le rachat de Qatar Investment Authority (en 2011). Depuis le choc s’est largement équilibré, et, si Lyon possède toujours l’armada la plus impressionnante sur le sol européen avec son lot d’internationales Bleues (Le Sommer, Renard, Majri, Bouhaddi…) et ses stars internationales (Maroszan, Hegerberg) ; Paris, double finaliste de la Champion’s League en 2015 et 2017, s’est aussi forgé une solide armada, avec des joueuses renommées (Cristiane, Horan, Delie, au club pendant plusieurs années, et encore aujourd’hui Nadim, Formiga, Diani, Katoto). De quoi redonner de l’attraitvà une rencontre qui, ces dernières saisons, s’est forgée la réputation d’être le choc de l’année sur le Vieux Continent.
3. Huitième de Finale retour de la Ligue des Champions 2014-2015 : PSG-Lyon (1-0), 1-1 à l’aller
Peut-être l’exploit le plus retentissant de l’histoire de la Women’s Champions League sur ces 10 dernières années. Deux ans après la déception subie en finale de la Coupe d’Europe face à Wolfsburg (1-0), qui a débouché sur une élimination prématurée dès les 1/8 de finale de la compétition l’année suivante, les Lyonnaises, en pleine reconquête européenne, sont mortes de faim. A l’échelon national, les joueuses de Gerard Prêcheur sont en train de réaliser un sans-faute, et finiront par clôturer l’année par une saison record en championnat (22 matches remportés sur 22 possibles, 147 buts inscrits pour 6 encaissés), et réaliser leur 4ème doublé consécutif D1-Coupe de France. Emmenées par Louisa Necib et Lotta Schelin, meilleure buteuse du championnat, les Rhodaniennes n’ont semble t-il rien à craindre des Parisiennes, qui, en ce mois de novembre 2014, sont bien moins impressionnantes. Mais, après le match aller disputé à Gerland, où l’Allemande Fatmire Alushi a répondu à un but Lyonnais de Corinne Petit (1-1), l’OL est obligé de faire un gros match au Stade Charléty. Pourtant , c’est bien Allushi (encore elle), qui ouvre le score à la réception d’un coup-franc (79ème), sur l’unique occasion du match pour Paris. Amer, Jean-Michel Aulas déclarera : « C’est l’équipe la plus frileuse qui l’a emporté. » Certes, mais le vainqueur a toujours raison, et malgré les multiples tentatives de Le Sommer et Schelin dans les 50 premières minutes, la vapeur a fini par s’inverser. Lyon, double champion d’Europe 2011 et 2012, a fini par céder face aux surprenantes Parisiennes, dont la solidité défensive, incarnée par Laura George et Jessica Houara, a parlé. Elles finiront cette année là finalistes malheureuses, face à Francfort (1-2).
2. Finale de la Coupe de France 2017-2018 : PSG-Lyon (1-0)
Dans un match à la singularité exceptionnelle, le club de la capitale vainc le signe indien en finale de la Coupe de France face à Lyon, après trois défaites consécutives à ce stade contre leurs rivales (2008, 2014, 2017). La partie, disputée au Stade de la Meinau à Strasbourg avait déjà une allure particulière avant même de commencer, puisque l’entraîneur de Paris, Patrick Lair, ne s’est pas présenté, remplacé par Bernard Mendy. Cette partie restera dans les mémoires, pour la qualité de jeu, et aussi pour cette interruption (de plus d’une heure!) en raison d’un gros orage. Nettement dominées par des Rhodaniennes, fraîchement titrées en Champions League et en championnat, mais trop imprécises dans les 30 derniers mètres, Paris s’en est remis au génie de leur attaquante Marie-Antoinette Katoto. Coup de sombrero par-dessus la britannique Bronze, suivi d’une reprise du gauche à la précision chirurgicale. Un enchaînement parfait pour la jeune prodige, dont on attend aujourd’hui encore beaucoup sous le maillot Bleu. Le PSG soulève ce soir là sa deuxième Coupe de France, après celle de 2010.
1. Finale de la Champions League 2016-2017 : Lyon- PSG (0-0)
A Cardiff, le maître lyonnais, plein de maturité, ne s’est pas laissé prendre à revers par l’élève parisien. Toujours en quête de leur premier sacre européen, le PSG, vaincu une nouvelle fois par Lyon en finale de la Coupe de France lors d’une séance de buts irrespirable, cherche à trouver la solution pour dévérouiller le cadenas des Fenottes. Pourtant, côté Rhodanien, la partie s’annonce mal embarquée lorsqu’à la 23 ème minute, la superstar américaine Alex Morgan, blessée à la cuisse, quitte le terrain. Mais les Parisiennes, maladroites dans les moments clés, ont buté par deux fois sur Sarah Bouhaddi (Shirley Cruz à la 33ème min, Delie à la 62 ème min). La gardienne lyonnaise est bien dans un grand soir : c’est elle qui donne la victoire finale à son club, en réussissant le 8ème penalty de la séance des tirs au but, juste après que son homologue du PSG Kiedrzynek a raté le sien. Lyon s’envole, ce soir là, un peu plus dans la hiérarchie des clubs européens, et rattrape Francfort en tête des clubs les plus titrés de l’histoire de la Women’s Champions League (4 titres).
Le match bonus : Demi-Finale aller de la Champions League 2015-2016 : Lyon-Paris (7-0)
Une démonstration des Lyonnaises. Une sacré correction pour Paris. Devant 22 000 spectateurs, les Rhodaniennes ont déployé un festival offensif exceptionnel. Dès le moment où une première mésentente, entre la gardienne parisienne et Erika, offrant le premier but sur un plateau à Hegerberg (18 ème), survient, la rencontre tourne au cauchemar pour les Parisiennes. D’une efficacité redoutable, les Lyonnaises, portées par leur trio d’attaquantes Hegerberg, Necib et le Sommer, plantent 5 buts avant la mi-temps, en ayant cadré 6 fois leurs tentatives. Pour les finalistes de l’édition précédente de la Ligue des Champions, le coup de massue porté par Lyon est fatal. Oui, ces dernières années, malgré quelques exploits franciliens, il y a toujours un fossé entre Lyon et Paris. Car, comme l’a si souvent répété Jean-Michel Aulas depuis le rachat du PSG en 2011 : l’argent ne suffit pas. Paris finira t-il a prendre le dessus sur son rival de l’OL, et ainsi stopper son hégémonie de 13 titres d’affilée en championnat, et 4 en Coupe d’Europe ? Premiers éléments de réponse ce dimanche (21h), pour un énième remake de la finale de la Coupe de France entre les deux géants du football féminin français. Histoire peut-être, en cette reprise de saison si particulière, d’y voir plus clair avant les échéances européennes fin-août.
Photo à la Une : (@Jeff Pachoud/AFP)