Afin de parvenir au plus haut niveau, les jeunes footballeuses sont dirigées vers des pôles espoirs de façon à recevoir la meilleure formation possible.
Comment peut-on y rentrer ? En quoi consiste le projet ? Quels sont les débouchés possibles ? C’est la question que nous avons posée à Christophe Capian, directeur du pôle espoir de Blagnac (Toulouse) et à Pauline Monadier, ancienne joueuse du pôle espoir de Blagnac, aujourd’hui joueuse à l’Atlético de Madrid.
- Comment s’effectue le recrutement des joueuses ?
Le recrutement des joueuses s’effectue dès le plus jeune âge. Pour Pauline Monadier, les détections ont duré pendant plusieurs années. « J’effectuais régulièrement des stages régionaux avec la ligue d’Occitanie dans le but de participer aux challenges des interligues. Ce sont des détections où l’on est observé par tous les directeurs de pôles de France et où l’on affronte les autres ligues.» À la suite de ce stage, la jeune Pauline s’est faite remarquer pour passer les tests d’entrée au pôle qu’elle a réussi avec succès. Durant les tests d’entrée au pôle espoir, le directeur analyse le côté sportif des joueuses mais également le profil morphologique et scolaire. Chaque année, au pôle espoir de Blagnac, huit à dix filles sont recrutées.
- En quoi consiste le projet ?
Durant ces trois années aux pôles, les joueuses sont confrontées à un triple projet, sportif, éducatif et scolaire. Pour Christophe Capian, directeur du pôle de Blagnac, la scolarité de ses joueuses et primordial. « Aujourd’hui, très peu de joueuses parviennent à vivre essentiellement du football, alors leur scolarité reste un aspect essentiel. » Pour Pauline Monadier, la première année a été plutôt compliquée. « L’intégration et l’adaptation au rythme est assez dure, il faut être organisé pour allier au mieux le triple projet.» Une fois que le rythme est pris, les joueuses s’élancent dans un parcours de trois années durant lesquelles elles devront allier football et études. Pour cela, elles disposent d’un staff complet : médecin, kinésithérapeute, préparateur physique, psychologue sportif mais également un soutien scolaire pour celles qui ont plus de difficultés à l’approche des épreuves du baccalauréat.
- Une journée type au pôle ?
Chaque journée est rythmée entre le football et les études. Le réveil sonne aux alentours de 6h30. Par la suite, les filles se rendent au petit-déjeuner à 7h15, avant de commencer leurs journées de cours dès 8 heures. La fin de la journée de cours est à 16h30. Les filles enfilent leur tenue de footballeuse et enchaînent avec leur entraînement quotidien de 17 heures à 19 heures. Le dîner est ensuite servi à 19h15. Le soir, une heure d’étude est obligatoire de 20 heures à 21 heures. Puis les filles sont libres jusqu’au coucher prévue à 22 heures.
- Quels sont les débouchés possibles ?
« Tour d’abord, le pôle apporte énormément de choses, notamment de l’autonomie, on apprend l’autogestion sur tous les niveaux et c’est très important pour notre futur.» Pour Pauline Monadier, cette formation ne permet pas seulement de progresser au niveau footballistique. Elle permet également d’acquérir de nombreuses choses sur le plan personnel, comme de la maturité ou de l’autonomie. Des débouchés scolaires sont possibles à la sortie du pôle, comme le précise Christophe Capian. « Lors de leur sortie du pôle, les joueuses peuvent bénéficier si elles le souhaitent d’une aide pour les études supérieures notamment avec STAPS qui est en collaboration avec nos clubs ce qui leur permettent d’y entrer plus facilement.»La formation des sportifs de haut niveau leur permet donc d’évoluer sur le plan sportif grâce à un environnement optimal mais également de progresser sur le plan personnel. Niveau sportif, l’objectif pour Christophe Capian est d’emmener ses joueuses vers un niveau D1, D2 et pourquoi pas intégrer les sélections nationales.
Photo à la Une : (@DR)