Aux championnats d’Europe de 2001 en Bulgarie, les U16 deviennent la première équipe de France féminine de l’histoire à remporter une médaille d’or. Francis Denis, l’entraîneur de l’époque, se remémore cet exploit dans une interview accordée à la FFBB.
Beaucoup d’équipes se sont approchées du graal. Pourtant, c’est en 2001 que l’exploit a été réalisé par une équipe de France féminine des moins de 16 ans qui restait sur deux podiums consécutifs, en 1997 et 1999. Sous les ordres de Francis Denis, cette équipe est devenue historique aux championnats d’Europe de 2001 et a ouvert la voie aux nombreuses médailles décroché par la suite. Une anecdote qui fait rire l’entraîneur de l’époque : « Deux mois après, Alain Jardel faisait médaille d’or avec les A ». Mais avant cela, il y a eu un travail de longue haleine avec cette fameuse génération 85. Un travail qui a été préparé sur le long terme par le staff technique qui a dû manoeuvrer avec un tout nouvel aspect dans la préparation d’un tournoi de cette envergure : la psychologie.
Le mental est considéré, depuis les années 2000, comme une partie à part entière de la préparation : Cela s’inscrit dans la lignée de la préparation physique du basketteur, en opposition à la simple préparation athlétique. Au début il s’agissait de sophrologie, de relaxation. Et rapidement c’est rentré dans le fonctionnement au quotidien. Sans qu’on s’en aperçoive. Dans l’approche de la concentration, de la confiance, de la relation avec le staff, dans les exercices proposés. » En plus d’un travail technique et tactique habituel, toutes les joueuses doivent être prêtes mentalement, confiantes et concentrées.
Une compétition brillamment survolée
Direction la Bulgarie, pays hôte de l’Euro 2001 et plus précisément la ville de Veliko Tarnovo. Avant même que la compétition commence, Francis Denis dresse des ambitions élevées, jusqu’à viser la finale. « On avait de la marge » commente-t-il. Les forces en puissance de l’époque était la Serbie, que la France n’a jamais rencontré et la Russie, que la France n’a jamais battue. Le tournoi débute par une victoire face à l’équipe bulgare mais se gâte. Les Françaises affrontent une Italie littéralement inarrêtable et s’incline. Après quoi la France se relève et domine fermement la Russie avec 14 points d’écarts au coup de sifflet final.
Les joueuses de Francis Denis se mettent alors à rouler sur tout le monde, écrasent la Serbie de 40 points, l’Espagne de 24 et la République Tchèque de 38. Direction la finale. Une deuxième manche face à une Russie plus affutées et plus méfiantes.
Combat acharné pour un sacre inespéré
Le coach, qui a remporté sept médailles avec les équipes de jeunes, a bien conscience que la possibilité d’une victoire n’est toutefois pas vraiment ancrée dans les esprits de ses joueuses : « C’était une réflexion que j’avais faite aux filles. Après les demi-finales une joueuse m’avait dit, on a fait mieux que les précédentes cadettes. Je lui avais répondu que c’était l’opportunité d’être les premières. A l’époque c’était quasi irréalisable. Ça leur suffisait presque d’arriver en finale. Il fallait les piquer. »
Et au terme d’un match des plus intenses et des plus serrés, les Bleuettes font la différence dans les dernière secondes et s’imposent 68 à 66. Les leaders de cette équipe ont pris les choses en main, à l’image de Fatoumatou Sacko (15 points et 11 rebonds), Elodie Godin (14 points et 12 rebonds) et Pauline Krawczyk (25 points). Francis Denis se rappelle : « C’était une joie monumentale, extraordinaire ». Et en effet, c’est même une page immense de l’histoire du basket féminin français qui a été écrit cette année là par le technicien tricolore et ses joueuses.
Photo à la Une : (©FIBA)