Comme de nombreux joueurs, joueuses et fans de NBA nées dans les années 80-90, Sandrine Gruda a été bercée par l’époustouflant Kobe Bryant. Après sa tragique disparition en compagnie de sa fille Gianna, et de sept autres passagers dans un accident d’hélicoptère, l’intérieure aux 165 sélections avec l’équipe de France nous a fait part de sa vision du « Black Mamba ». La joueuse de la Famila Schio a souligné sa mentalité de gagnant et le travail abattu durant toute sa carrière.
Quelle rôle a eu Kobe Bryant dans votre carrière de basketteuse ?
Je me suis reconnue dans son éthique de travail, son approche. Pour lui, l’important, c’était de se mettre dans les conditions de match à l’entrainement, la répétition des efforts ou encore être le premier à ouvrir le gymnase et le dernier parti. Avec lui, le basket, on l’avait sous toutes les dimensions. C’est son approche du jeu. Que ce soit dans la préparation des matchs, les jours de match. Il avait une très grosse confiance en lui, au bord du snobisme. C’est sa « Mamba mentality » qui m’a vraiment marqué. Il y a en a beaucoup qui dunkent, qui réalisent des fadeways. Un tir à trois points reste un tir à trois points. Mais son esprit de la gagne, c’était quelque chose.
Ou étiez vous quand vous avez appris la nouvelle ?
J’étais chez moi. C’est un ami qui m’en a parlé car je n’avais pas vu. Et c’est comme ça que j’ai appris la terrible nouvelle. Ça a été un choc. Au début, je n’y croyais pas. Il a fallu que j’aille voir de moi même sur internet pour faire mes propres recherches et lire l’info. Pour moi c’était impensable. Et puis dans un second temps, j’ai pensé à sa famille. Ce qu’il a fait pour le basket, ça restera forcément. Mais les enfants ont besoin d’une mère et d’un père. Et c’était assez triste de le voir partir en laissant femme et enfants. Après j’ai appris qu’une de ses filles faisait partie des victimes donc ça a rajouté encore son lot de tristesse parce qu’elle était si jeune.
J’ai trouvé beau l’hommage rendu par la NBA, avec les violations des 24 secondes (en référence à son numéro). Nous de notre côté, nous avons observé une minute de silence en sa mémoire lors de la rencontre face à Fenerbahçe en Euroligue.
Une anecdote avec Kobe ?
Quand j’étais aux Los Angeles Sparks, en 2016, on a été couronné championne du monde WNBA. Lui avait terminé sa carrière un peu plus tôt. Il a refait surface aux Staples Center le jour de notre finale. J’ai trouvé ça touchant de voir qu’un joueur de son calibre soit si intéressé par le basket féminin. Je trouve super son implication, son soutien apporté aux Sparks et à la WNBA en général. C’est une belle forme d’altruisme. Kobe était considéré comme quelqu’un de très égocentré quand il jouait. Mais je suis sur qu’en dehors, c’était quelqu’un de différent.
Je me souviens aussi de son interview avec Bein Sport lors de son passage à Paris. Le journaliste, Rémi Reverchon lui pose la question : « Vous savez, il y a une Française qui joue aux Sparks » et il a répondu « Effectivement, c’est Sandrine Gruda. » C’est dire sa connaissance des joueurs, des joueuses. Même moi qui ne suis pas Américaine, il a su qui j’étais. Ca montre que c’était quelqu’un qui avait une grande connaissance du sport, qu’il soit féminin ou masculin.
Photo à la Une : (@DR)