La situation est clarifiée depuis vendredi : les championnats nationaux n’iront pas à leur terme. La Ligue Nationale de Volley a donc tranché pour les pensionnaires de la deuxième division et il n’y aura qu’une seule accession en Ligue A. Au grand dam des Quimpéroises qui n’auront pas pu défendre leur chance sur le terrain. Le président du club s’est confié dans nos colonnes.
Quimper aura pourtant été solide jusqu’à bout. Après une saison régulière quasi parfaite (13 victoires pour seulement 1 défaite) les Bretonnes ont trôné durant la majeure partie de l’année en tête de la Poule A. Lors de leur premier match des play-offs face à Harnes (seule la première journée a pu être disputée avant l’arrêt des matchs), les joueuses de Martin Hroch s’étaient brillamment imposées 3 sets à 1. C’est ce petit set lâché qui leur aura coûté finalement la montée en Première Division. Car, Istres, leader de la poule B, n’a pas encaissé de manche face Saint-Dié des Vosges (3-0). Le club des Bouches-du-Rhône arrache donc, grâce à son set-average favorable, sa place en Ligue A. Quimper, qui pouvait légitimement titiller les Istréennes sur la fin de saison, peut faire grise mine. Son président, Jean Luc Gouin, témoigne en exclusivité. Et tente de tempérer. Entretien.
Quelle a été votre première réaction à l’annonce du Comité Directeur de la LNV ?
Je n’ai pas vraiment été surpris. Au moins, les ligues féminines et masculines ont été traitées de la même manière. Le déroulé entier des déclarations pré-décisionnelles, si on regarde ce qui a été dit ces dernières semaines, est lui surprenant.
Vous ne comprenez donc pas cette volte-face de la part de la LNV, qui vient contredire les propos tenus par la commission centrale sportive de la Fédération Française de Volley il y a dix jours ?
C’est assez compliqué à traduire. La Fédération Française de Volley avait initialement proposé deux montées en Ligue A, sans même avoir l’avis des clubs en amont. Quelques jours plus tard, c’est le bureau exécutif de la Ligue qui a présenté une solution entièrement opposée en misant sur une saison blanche chez les féminines, alors que les hommes eux, avaient le droit à l’ascenseur entre les deux divisions. La solution était pour la moins bizarre. Depuis vendredi, au moins, c’est plus censé.
Allez-vous suivre les pas de Mougins (seul club de Ligue A relégué, son président va saisir le Comité National Olympique et Sportif Français) et lancer, vous aussi, des procédures?
La situation est différente entre nos deux clubs. Mougins avait encore deux matches à jouer et n’était pas mathématiquement relégué. Pour nous, tout s’est donc joué lors de la première journée de play-offs, où la Ligue a décidé de figer le classement. Même si nous tentions de réclamer un règlement précis de la FFV, qui peut fusionner le classement des poules en se basant sur la phase régulière, nous serions encore derrière Istres qui a fini avec plus de points (40 pts dans la poule B) que nous (39 pts dans la poule A).
Il est donc pour vous impossible de renverser la situation ?
Faire des recours contre un règlement qui a été appliqué à la lettre, que ce règlement soit juste ou non, a très peu de chances d’aboutir. On est malheureusement obligé de digérer la sentence, le deal du début de l’année est respecté (1 montée, 1 descente). Même si ça a bien sûr un goût très amer.
Avez-vous eu des retours de vos joueuses? Dans quel état d’esprit se trouvent-elles ?
J’ai préféré laisser retomber la pression, et les laisser tranquilles. Nous en discuterons avec plus de recul dans les prochains jours. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu un sacré investissement de leur part durant toute la saison, ainsi que des bénévoles et des partenaires. On est énormément frustrés de ne pas avoir pu affronter Istres sur le terrain. Il y a un goût d’inachevé.
Craignez-vous des conséquences économiques sur la non-montée en Ligue A?
Aujourd’hui, je pense que tous les clubs qui ont des partenaires, des professionnels aux petits clubs de N3 aidés par leur mairie, peuvent craindre que leurs partenariats ne soient pas à la hauteur des années précédentes. Même en cas de montée, il aurait fallu un budget conséquent. Mais je ne pense pas que nos propres partenaires nous reprocheront cet échec d’accession, au vu des circonstances.
Photo à la Une : (@QuimperVolley29)