Arrivée en Europe il y a maintenant deux ans, la jeune attaquante égyptienne de vingt-et-un ans au parcours singulier est une amoureuse des défis. Récemment, celle qui est confinée au Caire s’est engagée dans la lutte contre le coronavirus. Portrait.
Première joueuse égyptienne à jouer en Europe
Sarah Essam, c’est d’abord l’histoire d’une Pharaonne au pays des Trois Lionnes. En 2017, après un passage au Wadi Degla et une première convocation en équipe nationale en 2016, l’attaquante faisait la une en devenant la première Egyptienne à évoluer en Europe. Direction l’Angleterre et Stoke City, après avoir frappé à toutes les portes. « Je savais que l’acclimatation serait difficile, mais j’étais psychologiquement et mentalement motivée, se souvient-elle. Je ne serais pas parvenue à m’adapter si vite sans l’aide de mes coéquipières. Elles m’ont beaucoup soutenue et sont devenues, depuis, des amies proches. » Déja fan de la Premier League et du football anglais depuis son plus jeune âge, Sarah Essam est aujourd’hui fière de jouer en Angleterre. « Le football féminin a connu un essor remarquable ces dernières années. Toutes les joueuses savent que beaucoup de supporters les suivent et attendent d’elles des prestations de qualité. »
Rapidement adoubée à Stoke City…
« Jouer en Angleterre représente déjà une première étape majeure dans la carrière à laquelle j’aspire, mais être la meilleure réalisatrice de mon équipe et du championnat, c’est énorme. Cela me poussera à travailler toujours plus dur » affirme celle qui, avec douze réalisations en douze matches en 2019, a été la meilleure buteuse de Stoke. De quoi aspirer à rejoindre une plus grosse cylindrée en Angleterre dans les années à venir ?
… Et dans toute l’Afrique !
En 2018, Sarah Essam devient la première Égyptienne a recevoir le prix de la Femme arabe de l’année dans la catégorie sport, décerné par la London Arabia Organization. « J’en suis très honorée, s’est-elle félicitée. Je compte tirer parti de ces accomplissements et expériences, et en faire profiter les autres joueuses égyptiennes. J’espère que mes coéquipières et moi réussirons l’exploit de mener l’Égypte à la Coupe du monde féminine. »
Footballeuse et étudiante en génie civil
Le football, bien sûr. Mais les études, aussi. « J’étudie le génie civil en Angleterre, bien qu’il soit difficile de concilier le football et l’université. J’ai décidé de relever le défi et de faire de mon mieux sur les deux fronts. Je veux servir mon pays en tant que joueuse professionnelle et je veux aussi obtenir un diplôme pour mon avenir, explique-t-elle. Je commence tôt le matin. Je prépare mes repas pour toute la journée à 6h, puis je prends le train pour l’université qui se trouve dans une autre ville. Ensuite je vais à Stoke. Je petit-déjeune dans le train en étudiant. J’ai décidé de consacrer ma vie à mes passions. Pendant les vacances, je ne m’affale pas dans mon canapé devant la télé, je m’entraîne pour rester en forme. Ce n’est pas un sacrifice, je fais ce que j’aime. » La passion, toujours.
Des débuts dans le football à l’encontre de l’envie de sa famille
« Dans mon enfance, je jouais au football avec mon frère. J’étais la seule fille à taper dans un ballon avec un groupe de garçons, confie-t-elle sur le site officiel de la FIFA. J’adorais ce sport et j’aime relever les défis. Et même si j’étais douée pour le basket, je n’ai pas hésité à choisir le foot de préférence à toute autre discipline sportive. Au fil du temps, je me suis perfectionnée en jouant contre des garçons au point de devenir meilleure qu’eux, sourit-elle. J’étais fière de les voir reconnaître mon habileté, d’autant que dans notre société, le football a toujours été considéré comme un sport de garçons. J’ai rencontré une certaine résistance de la part de ma famille, qui craignait au début que ce ne soit pas un bon environnement pour moi. »
Photo à la Une : (@FIFA)
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