Débarqué en juin 2019 au HAC Handball en tant qu’entraîneur principal et manager général, Stéphane Pellan s’est longuement confié pour Le Sport au Féminin. Le début de saison en D2F, son regard sur l’effectif havrais, son désamour pour la Coupe de France ou encore son expérience de joueur, l’ancien pivot de Brest et Montélimar n’évite aucun sujets. Entretien.
Depuis juin 2019, Stéphane Pellan est à la tête du HAC Handball en D2F. Le club normand occupe actuellement la troisième place du classement, et reste dans les clous pour atteindre ses objectifs de début de saison : se qualifier pour les Playoffs. Malgré un début de saison mitigé en terme de résultats, l’ancien joueur de National 1 « n’a pas changé son fusil d’épaule » alors que les résultats ne venaient pas. Un discours positif, toujours tourné vers le jeu, qui a permis aux Havraises de redresser la barre ces derniers mois. L’entraîneur principal du Havre a pris le soin de se confier pour Le Sport au Féminin. Avec un franc-parler dont lui seul à le secret. Extraits.
Quel est votre bilan à mi-saison ?
C’est un bilan conforme à ce que l’on pouvait attendre, avec ces aléas de changement d’entraîneur et de fonctionnement au sein du club à l’inter-saison. Vu la physionomie et le calendrier qui était proposé en début de saison, c’est logique que l’on soit là où on est. L’objectif c’est de se qualifier pour les playoffs et on est dans les clous pour l’instant car on occupe la troisième place (les quatre premiers sont qualifiés ndlr). Il faudra faire un dernier effort dès la reprise en janvier pour essayer d’assurer le plus tôt possible cette qualification. On a encore deux matchs importants à jouer en championnat face aux VAP, Plan-de-Cuques et Celles-sur-Belle, qui ont des effectifs très complets, très homogènes.
Ensuite il faudra répondre présent lors des phases finales pour pouvoir prétendre à la montée. On ne repartira pas a zéro car on démarrera avec les points gagnés face aux équipes qualifiées. Si on l’imagine aujourd’hui, Saint-Amand, Saint-Maur, le Havre et Rennes seraient qualifiées et on ne serait pas au top niveau point. Cette formule fait qu’on partirait avec un gros handicap en terme de points, mais il faudra attendre la fin de la phase régulière pour tirer un bilan définitif.
Quels ont été vos mots pour relancer l’équipe après le début de saison mitigé ?
A partir du moment où on était d’accord sur les principes de jeux et le projet mis en place, on s’apercevait qu’il ne manquait pas grand-chose pour transformer cela en résultats positifs. Le match face à Octeville-sur-mer en ouverture a été un peu particulier, démarrer par un derby à la maison c’est un contexte délicat. On a dominé pendant une grande partie de la rencontre et tout s’est joué sur une mauvaise gestion en fin de match, et sans doute car quelques démons du passé ont refait surface. Par la suite, le match nul décroché à Saint-Amand sans avoir modifié notre fond de jeu nous a rassuré. On savait qu’on était dans le vrai. La suite des évènements nous a montré qu’en insistant sur le projet de jeu sur lequel on était tous d’accord, les résultats suivraient. Je n’ai pas changé mon fusil d’épaule, j’avais été très clair avec les joueuses, on avait fixé nos objectifs de jeu et il fallait s’y tenir et s’y accrocher. On n’a pas forcément de marge de manœuvre, on a un groupe assez homogène mais sans stars internationales, notre collectif est notre force.
L’élimination en Coupe de France, une déception ?
Pour moi absolument pas. La Coupe de France ce n’est pas ma tasse de thé. Plus vite on évacue ce boulet là, mieux c’est ! Les objectifs sont très clairs, c’est le championnat avant tout. La Coupe de France n’apporte absolument rien. Il n’y a quasiment aucune chance pour une équipe de D2F d’aller au bout. De plus, si on était passé en huitièmes de finale, on aurait probablement jouer ce match juste avant le début de la phase retour, avec un potentiel déplacement très long à gérer. Vu la physionomie du match où ça s’est joué sur des détails en fin de match, il peut y avoir de la déception mais c’est peut-être un mal pour un bien. La marche n’était pas si haute, et ça nous a prouvé que l’équipe était capable de se transcender sur des grands matchs.
Quel est votre regard sur l’effectif ?
L’aspect a été tronqué dès le début avec l’absence de Patricia Da Silva, blessée depuis le mois de juin. C’était un des points forts de l’équipe l’an passé et on doit faire sans. Les départs de Doungou Camara et de Stine Svangard également, deux joueuses très performantes sur la base arrière qui ont été remplacées par des joueuses à potentiel. La bonne pioche c’est Irene Fanton, l’Italienne qui est sortie du centre et qui fait une très bonne première partie de saison. On a plusieurs joueuses qui ne sont pas professionnelles et qui ont un projet d’études derrière. On est sur un ensemble qui tient car l’individu est au service du collectif. On n’a pas les meilleures joueuses, mais avec cet état d’esprit de groupe, on arrive à en tirer la quintessence. Cependant la marge de manœuvre est très mince, les matchs se jouent souvent sur des détails et sur l’aspect physique. Toutes les rencontres peuvent apporter leur lot de vérité et de contre-vérité.
Votre carrière joueur, un plus pour entraîner ?
J’ai évolué en National 1, c’était une autre époque. Je n’ai pas forcément connu le milieu «professionnel» car ce n’était que le début des contrats pros. On faisait surtout ça par passion, c’était une autre approche. La donne a changé aujourd’hui, dans le groupe au Havre certaines joueuses ont fait du handball leur métier. Il y a toujours la passion et l’amour du sport, mais il y a d’autres choses qui entrent en compte désormais. La pratique a beaucoup évolué ces dernières années, donc mon passé de joueur ne m’apporte pas grand-chose. Si ce n’est qu’en tant qu’ancien joueur, je sais qu’à un moment on a besoin de souffler, de récupérer et c’est plus simple de capter les signaux de la part des joueuses, quand on approche de la surcharge etc ..
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Photo à la Une : (@JonathanChapon)
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