C’est Shelby Houlihan qui avait annoncé elle-même, en début de semaine, sa suspension de 4 ans. Testée positive lors d’un contrôle anti-dopage à la nandrolone en décembre dernier. La décision d’exclusion a été prise par l’Unité d’intégrité de l’athlétisme et par le tribunal arbitral du sport. Pourtant, la demi-fondeuse figurait bien jusqu’à ce jeudi, sur la liste de départ du 1500m et du 5000m des sélections américaines, qui ont débuté ce vendredi.
Actualité étonnante de cette fin de semaine, Shelby Houlihan était à pas grand-chose de pouvoir participer aux sélections de son pays pour Tokyo alors qu’elle est suspendue depuis ce lundi. C’est la fédération américaine, elle-même, qui l’avait engagée, dans un premier temps sur ces deux épreuves. Une question persiste : Comment était-il possible qu’une athlète testée positive à une substance prohibée, et que le fait soit avéré, puisse tout de même concourir pour les sélections olympiques ? La réponse de l’USATF était tendancieuse : Les athlètes qui sont actuellement dans un processus d’appel d’une décision de suspension, ce qui est le cas de l’américaine, sont autorisés à concourir jusqu’à ce que la démarche soit levée. Finalement, dans la nuit de ce jeudi à ce vendredi, l’UIA a publié un communiqué comprenant la mention : « le statut de Mme Houlihan pendant la période de suspension signifie que la participation à toute compétition (…) comme les sélections olympiques américaines est strictement interdite« . La situation est déjà un peu plus claire. Reste encore à comprendre pourquoi la fédération des USA a persisté dans la décision d’aligner Houlihan jusqu’au dernier moment.
Des traces de nandrolone dans un burritos
L’athlète qui avait conclu son 1500m des championnats su monde de Doha sur une 4ème place, se dédouane entièrement. Elle oriente la responsabilité sur le burritos au porc qu’elle serait allée manger la veille de son contrôle en décembre 2020. Selon la fondeuse de 28 ans, les traces de nandrolone retrouvées dans son urine viendraient du plat à emporter qu’elle a mangé ce jour-là.
Un discours qui pourrait, au premier abord, sembler possible, bien que quelque peu risible, puisque la 19-nor-testostérone est fabriquée dans le testicule du porc. Toutefois, si l’on va un peu plus loin, une faible quantité pourrait aussi être retrouvée dans le foie et les reins. Mais son taux de concentration serait infime et dans la plupart des cas, non détectable dans le sang. De plus, la vente de porc charcutier est très réglementée. Seuls les males castrés peuvent être mis sur le marché légal. C’est souvent ce qui pose question lors des affaires de dopage, il est difficile de quantifier certaines substances prohibées.
Une substance prohibée qui transforme les capacités de l’organisme
La nandrolone est utilisée pour palier le manque de nutrition chez les personnes atteintes de certaines pathologie. Son principe actif permet d’augmenter la masse musculaire puisqu’il améliore l’assimilation des protéines, davantage que ce que l’organisme nous le permet traditionnellement. Elle jouerait aussi un rôle sur l’aspect psychologique, ceux qui en auraient fait une cure, pourraient en retirer un considérable gain de confiance en soi. Ils seraient aussi plus agressifs. Enfin, la nandrolone, comme toute testostérone, rendrait plus viril ceux qui la consomme. Jerry Schumacher, l’entraîneur de la mise en cause, nie avoir été averti de l’utilisation du produit par Houlihan. Il assure même « ne jamais avoir entendu parler de la nandrolone ». Etonnant, puisqu’il s’agit d’un des dopants les plus tendances du moment.
Ce week-end à Eugène, nul doute que l’incident fera grandement parler. Les spéculations qui ont rodé toute la semaine autour de la possible présence de l’américaine aux sélections, remettent sérieusement en cause le sérieux de la fédération américaine. Peut être auront nous le fin mot de l’histoire à la fin de la compétition.
Photo à la Une : (@AFP)