La troisième-ligne du Stade toulousain tire un premier bilan de son début de saison. Le championnat à nouveau perturbé par la crise du coronavirus n’atteint pas Gaëlle Hermet. La capitaine du XV de France continue se préparation pour la Coupe du monde 2021. Elle représente toujours fièrement son sport, notamment via un partenariat avec Religion Rugby. Associée à cette entreprise française depuis 2018, la Toulousaine apprécie la marque qu’elle considère être à l’image du rugby. Les valeurs défendues lui sont chères. Entretien.
Quel est votre bilan de mi-saison avec le Stade Toulousain ?
On a commencé en septembre, mais du fait du second confinement le championnat s’est un peu arrêté. Avec quelques joueuses, nous avons eu la chance de jouer en équipe de France pendant cette période (novembre 2020). Début février 2021, on reprendra les matchs. Avant cela, nous avons un mois d’adaptation pour nous rentraîner.
Cette pause a-t-elle affecté le collectif ?
Oui, c’est un peu difficile pour certaines de trouver de la motivation quand il n’y a pas d’objectifs concrets derrière. Début décembre 2020, nous avions repris l’entraînement en petit groupe avec une distance à respecter. Puis, il y a eu les vacances de Noël et à présent, nous sommes de nouveau sur les terrains. Un nouveau challenge s’offre à nous suite au chamboulement de ce début de saison. Beaucoup de matchs vont avoir lieu dans les semaines à venir, de janvier jusqu’à mai. Cette nouvelle projection nous motive malgré les moments de doute que l’on a pu avoir.
Le calendrier s’annonce assez dense, vous effraie-t-il ?
Non, parce qu’on a une envie débordante de reprendre. Tout ce qu’on demande aujourd’hui c’est de pouvoir pratiquer notre sport. Au début de la saison, on alternait entre les autorisations et les interdictions de rejoindre les terrains. On a joué pendant un moment mais quelques semaines après, plus du tout. À présent, nous souhaitons vraiment profiter de chaque week-end, donc de chaque match. On compte se donner à 200% !
Travaillez-vous en tant qu’ergothérapeute en ce moment ?
J’ai mis en stand-by ma profession d’ergothérapeute pour préparer la prochaine Coupe du Monde (septembre 2021). J’ai travaillé en EPHAD de décembre 2019 à juin 2020. Ma pause m’est utile pour me consacrer entièrement au rugby. Je peux ainsi me préparer et obtenir le meilleur résultat possible avec l’équipe de France. Que ce soit pour moi ou les autres joueuses travaillant à côté de leur carrière sportive, ça demande pas mal d’organisation. Mais c’est toujours un plaisir de concilier les deux.
>> À LIRE AUSSI : Gaëlle Hermet (Stade Toulousain), capitaine du XV de France Féminin mais surtout ergothérapeute
Comment se passe votre préparation avec l’équipe de France pour ce rendez-vous mondial, prévu dans huit mois ?
Depuis la dernière Coupe du monde (Irlande 2016), on s’y prépare. À présent, c’est réellement dans nos têtes chaque jour. Personnellement c’est quelque chose qui m’anime. J’y pense le matin quand je me lève et le soir quand je me couche. Cette grosse échéance nous permettra de jouer des matchs internationaux, de pouvoir nous étalonner et voir où nous en sommes collectivement. On aura sûrement des rencontres amicales, des matchs tests. Je ne sais pas exactement. Actuellement, nous sommes très impatientes. En démarrant l’année 2021, nous sommes enfin rentrées dans le vif du sujet. Le collectif travaille déjà intensément pour répondre à cet événement arrivant à grands pas.
Avez-vous l’espoir de battre le XV de la Rose ?
On a joué contre les Anglaises un certain nombre de fois depuis le VI Nations 2019. On les connaît par coeur, on sait exactement ce qu’elles valent. C’est l’une des meilleures nations du monde. Nous savons que face à elles, nous n’avons aucune marge d’erreur. Il faut que notre jeu soit millimétré, qu’il soit juste. Ça ne tient qu’à nous sur le terrain.
Y a-t-il d-autres nations pouvant vous faire peur ?
Je pense qu’il faut craindre tout le monde. Nous avons pu le constater face à l’Écosse récemment, où nous étions clairement en difficulté. En 2019, on avait perdu contre l’Italie, chez elles. Cette défaite avait été difficile à encaisser. Je pense qu’aujourd’hui le niveau de la pratique féminine a énormément augmenté. De plus en plus de moyens sont apportés et les équipes de niveau international répondent présentes aux différents évènements. Si on veut prétendre à être championnes du monde, il faudra battre tous les collectifs qualifiés. On va prendre les matchs les uns après les autres. Avant de craindre nos concurrentes, il faut qu’on s’occupe de nous, de nos performances, de notre jeu. Je pense honnêtement que le pire adversaire qu’on puisse avoir, c’est nous même.
Photo à la Une: (@DR)
Un commentaire
Pingback: Rugby World Cup : vers un report de la compétition à septembre 2022 ? – Le Sport au Féminin