Alors que l’équipe de France à sept se rend à Kazan ce week-end pour y disputer le tournoi de qualification aux Jeux Olympiques, zoom sur une discipline qui monte avec la capitaine des Bleues, Fanny Horta.
En pleine expansion, le rugby à sept bénéficie d’une couverture médiatique bien plus importante à l’approche des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. De là à rattraper le XV ? Côté féminin, l’engouement est total pour la délégation tricolore, quatrième des World Series et qui se présente ce week-end à Kazan pour décrocher son billet pour Tokyo lors du TQO. Fanny Horta, capitaine des Bleues, souhaite surfer sur cette vague pour développer toujours plus la discipline. Extraits.
Avez-vous l’impression d’être de plus en plus suivi par les médias ?
C’est vrai qu’on sent un interêt de la part des médias. Mais je pense que ça va de paire avec l’enjeu, la qualification pour les Jeux Olympiques. Dans le rugby à XV, ce n’est pas dans la culture. On ne pense pas aux Jeux. Mais avec le sept, on prend conscience de l’importance des JO sur l’image du rugby. Les Jeux Olympiques sont regardés par le monde entier. La visibilité est tout autre qu’une Coupe du monde ou qu’un tournoi des Six Nations. On se rend compte de l’impact que cela peut avoir. À nous aussi de prolonger cet engouement qui est d’actualité. On ne pourra le faire qu’en ramenant des résultats, on en est bien conscient.
Y-a-t-il plusieurs joueuses qui évoluent en XV ou avez vous toutes des contrats fédéraux professionnels en sept ?
On est toutes professionnelles. Mais effectivement, il y a des filles qui ont la double casquette en jouant en club à XV et qui sont également sous contrat avec l’équipe de France. Après, elles sont toutes sélectionnables avec l’équipe de France à XV sur des périodes où il n’y a pas de compétition à sept. Et si c’est le cas, c’est en accord avec les staffs XV et sept. Il faut qu’il y ait un échange et une entente pour que la joueuse en question ne se retrouve pas entre deux eaux. Il faut prendre en compte l’athlète et éviter de la mettre dans des situations délicates. Il peut également y avoir la volonté claire et nette d’une joueuse de se dédier exclusivement au sept ou à l’inverse, arrêter totalement le sept pour se dédier au XV. C’est important de laisser le choix à l’athlète.
Avec la visibilité qu’il offre et le championnat qui est organisé, le XV est-il plus favorisé par les joueuses qui ont la double casquette ?
À l’heure actuelle, le seul championnat qui existe sur toute l’année, c’est celui d’Élite 1. Il y a tout de même un championnat à sept, mais il est organisé sur une courte période. C’est donc difficile de demander à une jeune joueuse de se consacrer au sept alors qu’elle n’aura que très peu d’occasions de faire des matchs. A l’avenir, ce qui pourrait être intéressant, c’est de proposer un championnat à sept de manière à former dès le plus jeune âge les athlètes à ce sport. De toute manière, il faut laisser le choix aux jeunes joueuses entre le sept et le XV. Ces deux disciplines peuvent être complémentaire. Une joueuse de formation à sept peut apporter beaucoup à XV et à l’inverse, ça peut également être intéressant de passer au sept pour développer certaines capacités physiques et techniques. On peut arriver à trouver un terrain d’entente. Le tout c’est que chacun travaille en collaboration et s’entraide. Mais effectivement, la création d’un championnat à sept pourrait permettre à la fédération de détecter les talents de demain, pour les JO de Paris 2024.
Est-ce qu’on vit totalement avec le rugby à sept ? Ou faut-il le cumuler avec une activé professionnelle ?
On prône beaucoup le double-projet. C’est quelque chose qui retient notre attention. Nous, les plus anciennes, on essaye de sensibiliser les jeunes à l’importance de garder un pied à l’extérieur du rugby. On ne s’en rend pas compte, car le sept nous fait voyager à travers le monde toute l’année. Toute la saison, on se focalise sur les objectifs qui sont toujours de plus en plus importants. Et quelque fois, on en vient à oublier la vie qu’il y a autour, le monde ‘’réel’’. On a conscience du décalage qu’il peut y avoir entre ce qu’on vit actuellement et ce que l’on va retrouver à la fin de notre carrière. Notre carrière peut être très courte comme très longue, c’est assez particulier. En plus de ça, nous avons pour le moment des contrats à 75%. Notre objectif serait d’atteindre les 100% avec l’intégration de ce double-projet. Nos activités annexes doivent être prises en considération. Il faut un temps pour l’entraînement et les compétitions et un temps pour les études, sur le travail. Nos salaires varient de mois en mois, et c’est donc important d’inclure nos professions annexes dans le projet. On travaille là-dessus avec la fédération. Permettre d’atteindre les objectifs sportifs et également intégrer ce double-projet.
Photo à la Une : (@World Rugby)
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