La crise économique sans précédent liée à la pandémie du coronavirus pourrait avoir de fâcheuses conséquences sur l’évolution du football féminin et de la D1 Arkema. Mais les acteurs du championnat entendent tout mettre en place pour survivre à cette crise.
En pleine croissance depuis la Coupe du monde 2019 organisée en France, le football féminin pourrait subir un grand coup d’arrêt suite à la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. Alors qu’il reste encore six journées de championnat à disputer, la D1 Arkema risque fortement d’être impactée, alors que de nombreux clubs investissent souvent à perte dans leur section féminine. « Quand tu perds pas mal d’argent, tu as tendance à couper dans ce qui t’en coûte et t’en rapporte le moins. Et dans certains clubs, c’est clairement la section féminine, avertit Alan Naigeon, agent de vingt-cinq joueuse de D1, dont la Norvégienne Ada Hegerberg (Olympique Lyonnais) et l’internationale française Marion Torrent (Montpellier). J’espère qu’il y aura une réflexion mise en place. Ce qui serait terrible, c’est si on revenait trois ou quatre ans en arrière. »
Les clubs de D1 Arkema moins dépendants des droits TV
Si les subventions allouées aux clubs de D1 par la FFF ne sont pas sûres d’être versées en intégralité, les droits télé (1,2 millions d’euros), eux, sont versés directement par Canal + à la Fédération, ce qui n’handicapera pas directement les clubs. « Certes, le contrat de droits télé est géré par la Fédération, mais des partenaires et des sponsors amènent de l’argent. Il va y avoir un manque de recettes, précise le co-président de l’UNFP, Sylvain Kastendeuch, dans le cas où les matches venaient à ne pas être disputés. On espère qu’on arrivera à finir le Championnat et que l’argent tombera plus tard. Si les sommes sont moins importantes, les difficultés sont les mêmes. »
« Moins le salaire est élevé, moins l’impact devrait être important »
Si certaines équipes équipes et joueuses ont pris la décision de baisser temporairement leur salaire en guise de solidarité envers leur club, pour d’autres, la situation est différente. « Elle est moins critique sur l’aspect financier puisque paradoxalement, moins le salaire est élevé, moins l’impact devrait être important, assure Sylvain Kastendeuch. Les conséquences du chômage partiel seront moins lourdes pour les clubs qui ont des plus petits budgets. Avec l’aide de l’État, ils devraient arriver à assumer les salaires des joueuses. Ensuite, il s’agit de football fédéral, les filles ont des contrats fédéraux. On a du mal à entamer des relations et des discussions constructives avec la Fédération, comme on peut le faire avec la Ligue pour les garçons. »
« Cette crise ne doit pas être un frein au développement »
Et pour le co-président de l’UNFP, pas question de voir le football féminin et la D1 Arkema s’écrouler suite à cette crise économique. « Les aides d’État et le dispositif avec ce chômage partiel vont permettre aux clubs de parer au plus pressé. Mais il faut commencer à envisager le coup d’après. Cette crise ne doit pas être un frein au développement. Les présidents de club sont très désireux de voir comment, tous ensemble, avec la Fédération, on peut participer à ce développement. Le foot féminin n’est pas considéré comme marginal. Cette crise nous montre que nous devons améliorer ces discussions et ces relations. Nous devons aller vers cette convention collective que nous réclamons et qui sécuriserait à la fois les clubs et les joueuses. »
Photo à la Une : (@FC Metz)