Ons Jabeur est devenue la première maghrébine à remporter un tournoi WTA, à Birmingham en juin dernier. La Tunisienne a marqué l’histoire du sport nord-africain de son coup de raquette. Le tournoi de Birmingham est aussi son tout premier titre sur le circuit professionnel. Une victoire dont la tenniswoman rêve depuis toujours mais pour lequel elle a dû faire des sacrifices. Lourdement critiquée dans son pays, aux prémices de sa carrière, elle a fait le choix de quitter ses proches pour venir s’entraîner en France. Découvrez trois choses à savoir sur Ons Jabeur.
Destinée à être sportive de haut niveau dès son plus jeune âge
Ons Jabeur était de ces enfants au tempérament fort, à l’image des couleurs du pays dans lequel elle est née. Très tôt le tennis a été la révélation de sa vie et sa mère l’a inscrit à l’âge de 3 ans à ses premiers cours de tennis en Tunisie. Petite fille au caractère têtu, l’actuelle numéro 24 mondiale a décidé, dès son plus jeune âge, de faire de son sport son gagne-pain. A 9 ans, elle explique à ses parents vouloir devenir une grande joueuse de tennis international. Avec la candeur d’un enfant de son âge, elle parle de remporter un jour plusieurs Grands Chelems. Une idée assez saugrenue pour une Tunisienne, le tennis n’étant que très peu pratiqué dans les pays d’Afrique. Ses parents sont issus d’un milieu modeste et elle a grandit entourée de deux frères aînés et une sœur. Pendant sa jeunesse elle faisait figure d’une petit fille naïve et pleine de rêves irréalisables. Même son entourage, à ses débuts, a peur de l’engouement qu’elle ressent à l’égard du tennis. L’instabilité d’une carrière de haut niveau dans le sport effraie ses proches, pourtant ils ne vont jamais la ralentir mais plutôt toujours la pousser à gravir les échelons. A 13 ans elle intègre le lycée sportif d’El Menzah où elle y reçoit une éducation stricte dans un cadre alliant la scolarité et le sport à un rythme très intense. Mais Jabeur à une intuition depuis des années, un jour elle remportera des Grands Chelems. Face aux critiques et aux baisses de forme, sa petite voix d’enfant bien décidé à réussir dans le tennis, lui permet de tenir le coup. Entre difficultés financières pour atteindre le haut niveau et résultats moyens, la Maghrébine n’a jamais baissé les bras et s’est démènée pour multiplier les participations aux tournois étrangers afin de récolter des fonds et d’acquérir de l’expérience. Désormais, c’est toute une équipe qui la suit, où qu’elle aille.
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Quitter les difficultés tunisienne pour s’entraîner en France
La native de Ksar Hellal a rencontré de nombreux problèmes logistiques en s’entraînant en Tunisie. La politique en faveur du sport de haut niveau est faible voire inexistante. Les sportives font face à un sérieux manque de moyen, aucune aide du ministère ou des fédérations, et les équipements sont peu nombreux. De plus, Jabeur, qui a commencé sa carrière professionnelle en 2012, a toujours été sous-estimée par les locaux. Vivement critiquée à chacune de ses sorties, elle fait le choix de s’expatrier en Europe pour trouver un environnement plus propice au travail. Ce ne sont pas tant les critiques en général qu’elle redoutait, mais bien celles qui sont plus dévalorisantes que constructives. Une vraie perte d’énergie pour la tenniswoman. Elle rejoint donc la France dès ses 17 ans, où elle espère y trouver un peu de répit et des conseils professionnels aiguisés pour l’aider à démarrer une carrière professionnelle. Désormais, depuis 2015, c’est son mari, l’ancien escrimeur Karim Kamoun qui l’entraîne. Un choix particulier pour la star du tennis à en devenir. Grâce à ses bons résultats, et notamment sa superbe épopée à l’Open d’Australie (quart de finale en 2020) Ons Jabeur peut se permettre de multiplier le personnel de son staff. A ce jour, elle est entourée d’un kiné, d’un docteur et d’une préparatrice mentale. Il semble loin le temps où la Tunisienne devait demander l’aide de sa famille, qui se cotisait pour qu’elle puisse se rendre sur les tournois internationaux. Un stress en moins, et pas des moindre, pour la future grande championne qui peut dorénavant se focaliser sur les évènements sportifs à venir.
L’Open d’Australie et Birmingham lui ouvrent les portes d’une carrière prometteuse
Ons Jabeur avait commencé à faire parler d’elle en 2010, alors qu’elle atteignait la finale de Roland Garros junior. Elle a eu fort à faire contre Elina Svitolina, actuelle numéro 4 au classement WTA, qui n’était encore qu’une toute jeune joueuse. Lors de cette rencontre, l’Ukrainienne l’avait terrassée en deux sets. Mais l’année d’après, Jabeur refaisait le même coup et se hissait de nouveau en final contre Monica Puig. La deuxième fut la bonne. La Tunisienne remportait pour la première fois de sa carrière un titre significatif. Elle devenait alors la première joueuse africaine à gagner un tournoi du Grand Chelem en simple depuis près de 60 ans. C’est lors du tournoi parisien, que sa carrière prend un tournant décisif. En 2017, elle atteignait le 3ème tour de la quinzaine et rentrait pour la première fois de sa jeune carrière, dans le top 100 des meilleures joueuses mondiale. Mais c’est à l’Open d’Australie de 2020, qu’elle frappait un grand coup. Cela lui donne l’impulsion pour devenir une joueuse parmi les plus performantes du moment. Elle se qualifie en quart de finale, et devient la première arabe à atteindre ce stade de compétition dans un tournoi du Grand Chelem. L’année 2021 est pour Ons Jabeur annonciatrice d’une carrière fleurissante. Elle y connait sa deuxième finale sur le circuit WTA à Charleston en avril et à la fin juin, il y a de cela quelques jours, la tunisienne remporte le tournoi sur gazon de Birmingham.
Photo à la Une : (@FFT)