A seulement 25 ans, Sharni Pinfold se retire de la compétition moto, lassée de son traitement en interne, machiste depuis des années. Une décision qui témoigne du travail qui reste à accomplir dans le développement du sport féminin.
L’histoire était pourtant si belle. Sharni Pinfold avait commencé à courir après le décès de son père, passionné de moto, avec pour objectif de devenir pilote professionnelle. Tout démarrait bien, quand l’Australienne quittait sa terre natale pour s’exiler au Royaume-Uni et toucher son rêve du doigt en participant au British Moto 3 en 2018 et en 2019. La native de Perth avait même participé aux championnats du monde Supersport 300, la catégorie réservée aux pilotes les plus prometteurs. Et alors qu’elle avait une place pour disputer le championnat allemand IDM en 2021, la pilote a jeté l’éponge avant même le début de l’échéance.
>> A LIRE AUSSI : Auto-Moto : Doriane Pin invitée au Trophée Andros
Face au sexisme, Sharni Pinfold dis stop
La pilote a justifié cette décision par la récurrence des discriminations sexistes et machistes auxquelles elle était confrontée depuis ses débuts. L’Australienne a tenu à rappeler qu’elle s’était faite une place dans le discipline toute seule, « sans conseils, ni soutien ». Malgré un talent indéniable et un amour inconditionnel pour la moto, la jeune femme avoue que « la plupart des problèmes auxquels [elle a] été confrontée étaient basés sur le manque de respect et le traitement méprisant des femmes, des choses qu’[elle] n’aurait jamais eu à vivre si [elle] avait été un homme ». Avant de quitter le paddock, déçue mais fière de ses performances, elle a tenu à encourager les futurs pilotes de demain, » dignes d’obtenir ce qu’ils désirent ».
Le départ de Sharni Pinfold est un coup dur pour la moto féminine, et intervient après le titre dans le championnat Superbike décroché par l’Espagnole Ana Carasco. La route vers la tolérance est encore très longue.
Photo à la Une : (@Sharni Pinfold)