Allison Pineau ne participera pas au prochain Euro en raison d’une grosse blessure au nez contractée le week-end dernier. Pour Le Sport au Féminin, la Française a accepté d’évoquer son forfait. Entretien.
Pour la première fois depuis 14 ans, Allison Pineau ne revêtira pas le maillot de l’équipe de France lors d’une grande compétition internationale. Vice-championne olympique en 2016, Championne du monde en 2017, mais aussi Championne d’Europe en 2018 avec les Bleues, la demi-centre de 32 ans fait partie des cadres de la sélection d’Olivier Krumbholz. Mais samedi dernier, lors d’un match de Ligue des champions avec son club de Buducnost, elle s’est blessée. Après avoir réalisé différents examens, le verdict est tombé : la Française souffre d’une double fracture avec dislocation du nez qui l’oblige à déclarer forfait pour le prochain Championnat d’Europe. En exclusivité pour Le Sport Au Féminin, Allison Pineau nous a livré son ressenti suite à cette terrible nouvelle pour elle bien sûr, mais aussi pour l’équipe de France. Entretien.
Comment allez-vous physiquement? Avez-vous des douleurs ?
Non, je n’ai plus de douleurs. Je n’en ai d’ailleurs pas énormément eu, ce qui est déjà un bon point. Il n’y a pas grand-chose à faire en termes de soin si ce n’est qu’attendre que le temps passe. C’est l’os qui est touché donc je dois attendre qu’il se reconsolide.
Quelle a été votre première réaction quand vous avez appris que vous aviez une dislocation du nez ?
C’est vrai que quand c’est arrivé, sur le moment, je ne me suis pas tout de suite dit que c’était grave. Je m’attendais à une fracture, mais pas à une dislocation. Ma première réaction a été de dire « ah oui quand même ». Tout de suite, forcément, j’ai su que l’Euro ce n’était pas pour moi cette année. C’était impossible que j’y participe puisque le docteur m’a dit que je n’allais pas pouvoir jouer pendant quatre semaines. Entre temps, j’ai aussi parlé avec la docteur de l’équipe de France qui m’a confirmé que c’était la durée minimum d’arrêt. La réalité du verdict a été très rapide. Il n’y a eu aucun espoir à aucun moment de pouvoir disputer le prochain Euro.
Cela faisait 14 ans de suite que vous etiez présente à chaque grande compétition avec les Bleues, ça prouve aussi votre niveau…
J’ai abordé le sujet avec quelqu’un dans mon club qui m’a aussi dit ça. Ça me permet de réaliser aussi que ça fait 14 ans que je suis appelée en sélection et aussi de voir tout ce qui s’est passé pendant toutes ses années. Le long chemin parcouru. C’était forcément une fierté. C’est quelque chose que je bénissais. Mais la spirale positive s’est arrêtée.
Est-ce que vous avez pu échanger avec Olivier Krumbholz, le sélectionneur de l’équipe de France ? Que vous a-t-il dit ?
Oui, je l’ai eu au téléphone. On a échangé sur deux trois points. Nous n’avons pas parlé de l’équipe, mais plutôt de moi. Je pense qu’il n’y avait pas grand-chose à dire. Je lui ai souhaité le meilleur pour l’Euro même s’il y a encore beaucoup d’incertitudes sur la compétition donc c’est difficile de se projeter pour l’instant.
Vous avez reçu beaucoup de messages de soutien sur les réseaux… Est-ce que ça vous a aidé à faire face à cette terrible nouvelle ?
C’est vrai que j’ai été très très surprise. (elle insiste) J’ai reçu énormément de messages. Ça aide bien évidemment de voir que les gens compatissent. Ils se rendent compte que c’est douloureux pour moi, surtout quand ils savent la manière dont je me suis blessée. Tous ces messages mettent du baume au coeur.
L’équipe de France va disputer l’Euro sans vous. Comment allez-vous suivre la compétition ?
C’est toujours le confinement donc je serais devant ma télévision. Je vais suivre tous les matchs de l’équipe de France, mais aussi d’autres rencontres pour voir l’état de forme des autres équipes. Il y a énormément de blessures notamment aux ligaments croisés depuis la reprise et beaucoup de joueuses seront absentes lors de cet Euro. On n’est pas non plus à l’abri qu’il y ait des cas positifs avant le début de la compétition. Il va falloir attendre le lancement de ce Championnat d’Europe pour savoir comment ça va se passer dans cette bulle. Le fait que la Norvège ait renoncé à accueillir la compétition n’aura pas d’impact sur les Bleues, car elles joueront au Danemark leurs matchs de poules comme c’est prévu depuis le début. La compétition est encore loin donc c’est aussi difficile pour moi de me projeter. Je n’ai jamais vécu cette situation.
Quel message aimeriez vous faire passer à vos coéqupières de l’équipe de France ?
Qu’elles soient à fond. Qu’elles repartent de la meilleure des manières et qu’elles donnent le maximum. Après l’échec du dernier mondial, c’est important de repartir de l’avant. La Golden League a été annulée donc elles n’auront aucun match de préparation avant le début de l’Euro. Ça va être compliqué de se dire qu’il faut directement jouer le premier match et la compétition. Mais il faudra être tout de suite dedans. Il faut qu’elles se fassent plaisir.
Comment va se passer votre convalescence ? Quand reverra-ton Allison Pineau sur les terrains ?
Sur les terrains, je pense que ça sera en janvier. Je vais reprendre l’activité physique, recourir bientôt. Il faut y aller étape par étape. Je vais reprendre petit à petit. Je pense pouvoir rejouer au hand dans quatre semaines.
Photo à la Une : (@FFHandball)
Un commentaire
Pingback: EHF Euro 2020 – Finale : La France veut rester sur le toit de l’Europe – Le Sport au Féminin