Championne du monde de paratriathlon en 2016, Manon Genest pratique désormais le saut en longueur. Et c’est dans cette discipline qu’elle s’alignera lors des prochains Jeux Paralympiques. Après l’annonce du report de la compétition, la Française s’est confiée pour Le Sport Au Féminin. Entretien.
Comme les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques sont eux aussi reportés en 2021. Cette décision va impacter directement Manon Genest, quatrième des derniers Mondiaux handisport en saut en longueur. Une place qui lui avait permis d’obtenir sa qualification pour la plus grande compétition sportive internationale. La Française de 27 ans, originaire de Châteauroux, devait d’ailleurs participer à ses premiers Jeux Paralympiques. Mais le coronavirus a décidé de la faire attendre encore un petit peu. Son ressenti par rapport au report des Jeux, l’impact sur sa préparation ou encore ses objectifs intacts de médaille, la Tricolore a répondu à nos questions. Entretien.
Quelle a été votre réaction à la suite de l’annonce du report des Jeux Paralympiques ?
Je trouvais que ce n’était pas une grosse surprise, car on s’y préparait un petit peu. Mais ça a été une déception. Ça devait être mes premiers Jeux et je rêvais de Tokyo depuis mon accident de la route. Ça a été une déception énorme, mais mon entraîneur m’a tout de suite appelé pour que l’on en parle très vite ensemble pour ne pas que je me renferme sur moi. Il m’a dit de dédramatiser en me disant que c’était juste reporté. J’aurais aussi plus de temps pour m’entraîner. Ça me donne une année de plus pour être encore plus forte.
Parlez-nous de votre passage du paratriathlon au saut en longeur.
Je me suis reconvertie en février 2018 en athlétisme handisport. Par rapport à mon handicap, je pouvais faire du 100m, 200m, 400m, 800m ou du saut en longueur. Je faisais du 400m, mais l’année dernière, je me suis mise au saut en longueur et c’est dans cette discipline que j’ai été performante en 2019 lors des Championnats du monde. C’est atypique comme changement, mais je suis contente d’avoir fait ce choix-là.
Qu’en est-il de votre préparation pour les Jeux Paralympiques ?
Pour le moment, on attend les directives de la Fédération Française Handisport. On va aussi devoir attendre la date du report. Les Championnats d’Europe prévus en juin sont déjà reportés ou annulés. On attend également les dates. On fait du maintien en forme et on attend la suite. J’avais été sélectionnée pour les Jeux Paralympiques car j’avais terminé quatrième aux Mondiaux de saut en longueur en 2019. On est tous dans l’attente. Je me demandais aussi comment s’entraînaient les autres athlètes. Le CIO parle beaucoup d’équité, et ce n’était pas possible avec le confinement imposé dans plusieurs pays.
Comment se passent vos entraînements en pleine période de confinement?
Je fais beaucoup de renforcement musculaire. J’arrive à courir près de chez moi. Je n’ai pas encore installé de bac pour faire du saut en longueur (Rires). On fait un peu de technique en dehors du bac en sable. Ce n’était pas optimum de ne pas savoir. Le report des Jeux est un peu rassurant même si on était tous dans les mêmes conditions d’entraînement.
Quels sont vos objectifs pour les Jeux 2021 ?
Maintenant, il faut juste se dire que ça sera en 2021 et se donner les moyens de faire une bonne performance. Je me donne encore moins d’excuses. Je veux vraiment aller chercher une médaille. Il faut se redonner des objectifs et ainsi tout faire pour être encore meilleure en 2021. Il ne faut pas se lamenter. Et se remobiliser dès maintenant.
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