Qualifiées pour le premier quart de finale de la Ligue des champions de leur histoire, les joueuses du Brest Bretagne Handball sont en train de prouver à l’Europe entière qu’il faudra compter sur elles. Retour sur l’histoire d’un club qui ne cesse de monter en puissance.
Brest, c’est un peu la ville du bout du monde. La pointe de la Bretagne vibre pourtant chaque semaine avec son équipe de handball. Le Brest Bretagne Handball possède une salle exceptionnelle, l’Arena, qui peut accueillir jusqu’à 4 000 fans. Et cet antre est très souvent à guichet fermé. Le club breton peut aussi compter sur « les supporters du Bout du Monde » qui sont toujours là pour mettre l’ambiance à domicile. Et par petit groupe à l’extérieur. L’un d’entre eux avait même fait le déplacement en Hongrie pour voir son équipe jouer à Györ. Ce match est sûrement l’un des tournants de la saison d’un club qui semble se faire petit à petit une place sur la scène européenne.
Le BBH est leader du championnat de France avec trois points d’avance sur Metz, qui compte néanmoins un match en moins. Mais les joueuses de Laurent Bezeau ont disposé des Messines il y a quelques semaines en s’imposant au terme d’une rencontre ultra-serrée (29-28) que les Bretonnes auraient sûrement perdu l’année dernière. Porté par une Ana Gros qu’on peut largement considérer comme l’une des meilleures joueuses du monde, le collectif breton ne cesse d’impressionner chaque semaine en Ligue Butagaz Énergie. Hormis une défaite à Dijon, les coéquipières de Marta Mangué, figure emblématique de la montée en puissance des Rebelles, ont rarement déçu. Même lorsque ce fut difficile comme contre Chambray, les Bretonnes ont toujours réussi à l’emporter. La preuve d’une vraie force de caractère pour une équipe qui semble bien capable de piquer le titre à des Messines qui comptent 23 titres de championnes de France.
Quand on évoque la saison des Bretonnes, on est aussi obligé de se rappeler de l’histoire d’Amandine Tissier. Plus qu’une joueuse de grand talent, la demi-centre tricolore est une femme de combat. Elle nous l’a encore prouvé en décembre 2018 lorsqu’elle est diagnostiquée d’une sclérose en plaques et qu’elle arrive à revenir sur les terrains dès le début du mois de février 2019. Après seulement deux mois sans compétition, elle réalise un retour tonitruant en étant élue joueuse du mois de février en LBE. Un an après cette grave maladie, Amandine Tissier a vécu avec son club cette qualification historique en quart de finale de la Ligue des champions. Mais elle n’oublie pas d’où elle vient (propos tenus dans La Nouvelle République en avril 2018) : « Par rapport à une joueuse lambda, je ne sais pas si je pourrai encore jouer au handball pendant un an, six ans ou vingt ans. Je veux donc profiter de tous les instants et émotions que j’ai avec mon équipe. En temps normal, c’est quelque chose d’exceptionnel ce que l’on vit. Mais avec la sclérose en plus, je suis vraiment amenée à profiter de chaque instant. » Une raison de plus d’en profiter un maximum et de continuer à jouer si bien dans le collectif breton.
Laurent Bezeau est aussi LE grand gagnant de ces dernières années. Entraîneur du BBH depuis 2013, il permet aux Bretonnes de remonter en Ligue Butagaz Energie en 2016 de remporter notamment la Coupe de France la même année. Deux moments clés qui lui ont permis de faire changer un peu les choses à un moment où il semblait remis en question par ses joueuses. Sa première année dans l’élite française n’a pas été parfaite, mais il a réussi à faire changer les choses en remportant la Coupe de France en 2018. Vice-Championnes de France en 2017 et en 2018, les joueuses du BBH semblent désormais plus en phase avec leur coach. Un homme qui a aussi connu des moments de tensions avec Allison Pineau, qui a depuis rejoint le Paris 92.
Ce club fondé en 2004 vient donc d’assurer une qualification historique pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Alors qu’il lui reste encore quatre matchs du tour principal à disputer. Toujours invaincues dans la compétition, les Bretonnes semblent armées pour faire mal à n’importe quelle équipe cette saison. Auteure d’un magnifique match nul à Györ il y a dix jours, les Brestoises sont en capacité cette année de rejoindre le Final Four. Il faudra pour cela bien finir le tour principal en essayant de finir dans les deux premiers du groupe afin d’avoir un bon tirage pour les quarts. Même si ça reste la Ligue des champions et que les Rebelles n’ont pas l’expérience du collectif messin ou de celui des Hongroises de Györ. Quoi qu’il arrive dans les prochaines semaines, Brest va être au minimum dans le top 8 européen en atteignant les quarts de finale. Et c’est déjà exceptionnel pour un club qui est en train de se faire un nom en Europe.
Photo à la Une : (@BBH)
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