Le verdict rendu par la Ligue Nationale de Volley n’a pas fait que des heureux. Mougins, pas encore condamné sur le terrain, paye l’annulation de la fin de saison en étant officiellement rétrogradé en Seconde Division. Mais Frédéric Pastorello, le président du club azuréen, n’a pas dit son dernier mot. Il compte se battre jusqu’au bout pour renverser la situation.
Avant-dernières de la Ligue A jusqu’à la suspension du championnat, à deux rencontres de la fin de la saison régulière, les joueuses de Marie Tari étaient bien handicapées par une première partie de saison ratée. Mais les dernières semaines, l’espoir était revenu grâce à une dynamique positive enclenchée (3 victoires sur les 5 dernières journées). Mougins, grappillant du terrain sur ses rivaux directs, n’était plus qu’à cinq points de Chamalières et Saint-Cloud Paris. Les deux dernières journées, avec pour conclure le périlleux déplacement à Mulhouse, leader, s’annonçaient donc décisives. Mais le Covid-19 est depuis passé par là. Et la rétrogradation par voie décisionnelle est jugée injuste de la part de Frédéric Pastorello, le président mouginois. Entretien.
Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez appris vendredi dernier le choix du Comité Directeur de reléguer votre club en deuxième division ?
J’étais abasourdi. Toutes les réunions du Bureau Directeur de la Ligue Nationale de Volley, de la Fédération Française de Volley et des clubs de Ligue A Féminine, ne préconisaient aucune descente. Le problème, c’est que le comité directeur de la LNV, où 13 voix sont aux mains des clubs masculins, a fait changer le cours de la logique sanitaire. De plus, comment peut-on en arriver à nous faire descendre alors que, mathématiquement, nous sommes toujours en course pour rester en Ligue A ?
Comment va se dérouler votre procédure de saisie du CNOSF ?
Dès la réception du procès-verbal du Comité de la LNV, nous allons saisir la conférence des conciliateurs du CNOSF (Comité National et Olympique Français) sur trois points qui portent préjudice au club. Nous allons bien sûr prendre conseil auprès de nos conseillers juridiques pour que notre dossier soit blindé.
Pensez-vous parvenir à renverser la situation ?
Nous sommes plus que confiants, car certains votes du Comité Directeur vont à l’inverse des règlements en cours. Si on regarde la Ligue Féminine de Handball, elle vient de prendre la décision que nous proposions : une montée (deux montées en réalité), mais aucune descente.
Dans quel état d’esprit se trouvent vos joueuses et votre staff ?
Le staff a du mal à encaisser, car nous sommes en plein recrutement. Nous avons déjà dû faire une croix sur une jeune recrue de France Avenir, car notre situation est incertaine. À ce jour, nous avons constitué 50% de la future équipe. Elle sera encore composée de nombreuses Françaises, car nous croyons à notre projet de jouer avec 70% de joueuses tricolores. Nous serions blasés d’aligner six étrangères pour assurer notre remontée. De plus, quand nous voyons les demandes des clubs de Ligue A pour nos joueuses, cela démontre que nous sommes utiles au volley français pour faire progresser les filles du cru.
Avez-vous reçu le soutien d’autres clubs de l’élite ?
Oui, nos voisins du Racing (RC Cannes) et du Volero (Le Cannet) sont à nos côtés. Et l’ensemble des clubs féminins ont voté pour qu’il y ait une poule sans montée et descente. Nos posts sur les réseaux sociaux montrent aussi que le monde du volley est de notre côté. Si nous étions relégués mathématiquement, nous aurions accepté sans sourciller la sanction du terrain, mais nous restions sur trois victoires en cinq matchs, et nous avions repris huit points en un mois sur nos concurrents.
Si la situation restait inchangée, quelles seraient les conséquences économiques de votre relégation ?
Il s’agirait d’une perte importante, mais nous sommes solides financièrement. Si nous devions jouer en Élite (seconde division), nous aurions sûrement le plus gros budget du championnat avec Quimper. Mais cette descente freinerait notre développement, et l’Élite est une division très compliquée. Quoi qu’il arrive, nous sommes prêts pour ce combat. Nous sommes confiants par rapport aux décisions futures de nos instances sportives.
Photo à la Une : (@M.O. Mougins)
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