Du 6 au 8 août, Alexandra Feracci défendra les couleurs de la France aux Jeux Olympiques de Tokyo. La karatéka corse s’est récemment qualifiée lors du tournoi de sélection olympique à Paris pour la discipline du Kata. En équipe de France depuis 2005, ces Jeux seront pour elles ses premiers et ses derniers. Découvrez 3 choses à savoir sur Alexandra Feracci.
Corse dans l’âme
Née à Ajaccio dans une famille corse de père en fils, la karatéka française a depuis toujours la Corse encrée en elle. Celle qui se définit comme une « régionaliste » n’a jamais franchi le pas de déménager en Métropole. Pourtant, habiter à Paris serait bien plus pratique que sur l’île de beauté. Finalement, Alexandra Feracci y est souvent rendue, elle monte à la capitale presque toutes les semaines. Entre les stages avec l’équipe de France, ses entrainements délocalisés ou encore ses interventions dans des clubs, les allers retours Paris-Ajaccio sont rapidement revenus. La médaillée de bronze aux championnats d’Europe 2019 multiplie les initiatives dans les écoles de métropole. Elle donne aussi régulièrement des masterclass à des étudiants de sport. En corse, avec l’Athletic Club Ajaccio Arts Martiaux elle propose de mettre son expérience à disposition lors de cours particulier. Mais pour la sportive l’essentiel est ailleurs, elle est trop attachée à sa région pour la quitter. C’est aussi ce qui lui permet de montrer les couleurs de son territoire au haut niveau. Entrainée par ses parents, notamment par son père, Jean-Michel Feracci, depuis toujours, le karaté est une partie de son histoire de famille. Mais la championne n’est pas la seule sportive de haut niveau de la fratrie. Laeticia Feracci, sa jeune sœur, est-elle aussi en équipe de France de Karaté, elle a d’ailleurs été médaillée de bronze par équipe aux championnats d’Europe au début de l’année 2021.
Qualifiée pour ses premiers et derniers Jeux Olympiques
Alexandra Feracci participera à ses premiers et derniers JO. Non pas qu’elle prendra sa retraite une fois les Jeux de Tokyo passés mais bien parce que le karaté ne sera plus au programme à compter du prochain évènement. La discipline ne figure pas parmi la liste des sports additionnels qu’a communiqué le comité d’organisation de Paris 2024. A la suite des Jeux de Rio en 2016, le comité olympique avait décidé d’accepter d’introduire le Karaté parmi les épreuves présentes à Tokyo, afin que les représentants de ce sport puissent profiter d’une compétition dans le pays d’origine de leur discipline. Mais la présence de Karaté aux Jeux Olympiques est sans cesse remise en question puisqu’il n’est qualifié qu’en tant que sport additionnel. Il compte parmi ces multiples disciplines qui sont sans cesse réétudier selon une quarantaine de critères : la lutte, l’escalade, le roller, le wakeboard ou encore le squash et le baseball. Quoi qu’il en soit et bien qu’elle soit la seule représentante française qualifiée, à 28 ans la Corse se battra pour la délégation tricolore. Actuellement classée 11ème au Ranking olympique, elle a en tête de faire de cet événement unique un souvenir mémorable. Ce qui passerait sans doute par une place honorable à Tokyo. Avant son départ pour le Japon, elle pourra prendre ses marques, une dernière fois, lors d’un tournoi à Istanbul du 19 au 21 juin.
Une cagnotte coopérative pour mener à bien sa préparation
Pour se permettre de préparer les Jeux dans les meilleures conditions, Alexandra Feracci a dû se résoudre à lancer une cagnotte participatif. Pourtant contre à la base, elle n’a pas vraiment eu le choix si elle voulait toucher des doigts son rêve olympique. Le Karaté est un sport amateur donc avec une médiatisation faible, ceux qui le pratique ne perçoivent pas de fond. Les sportifs ne reçoivent presque rien non plus de la part de la fédération qui elle aussi manque cruellement de moyens. Finalement, ce sont les Karatékas qui doivent financer la plupart de leurs déplacements. Il faut ajouter à cela les frais d’hébergements et de nourriture ainsi que le coût des équipements pour l’entraînement. La Corse est allée jusqu’à aménager un dojo chez elle pour pouvoir s’entrainer dans son grenier peu importe les horaires. Ce qui lui a été d’une grande aide pendant les restrictions causées par la crise sanitaire.
Photo à la Une : (@CorseMatin)